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Critique de Lamifranz


La fantasy, c'est cette branche de la littérature de fiction qui vous transporte dans un monde assez semblable au nôtre, mais créé de toutes pièces par l'auteur, depuis la géographie et les caractéristiques physiques jusqu'à la population et tout ce qui va avec, religion, politique, culture, etc. Les grands noms en sont des jalons connus : Robert E. HowardConan le Barbare »), initiateur de l'heroic fantasy, ou J.R.R. Tolkienle Seigneur des anneaux »), tête de file de nombreux écrivains comme C.S. Lewis (« Narnia ») ou Ursula le GuinTerremer »).
S'il y en a une qui peut être donnée en exemple comme étant une autrice de fiction imaginaire, c'est bien Ursula Kroeber le Guin (1929-2018), dont la plus grande partie de la production littéraire concerne la science-fiction et la fantasy. Dans ces deux domaines, elle a excellé, devenant une icône incontestée : citons pour la science-fiction : « La Main gauche de la nuit » (1969) et « Les Dépossédés » (1974) ; et pour la fantaisie : « le cycle de Terremer » (1964-2018)
En 2010, le Livre de Poche propose une intégrale de Terremer, comprenant la totalité des écrits de l'autrice sur ce cycle, soit cinq romans et un recueil de nouvelles, quelques nouvelles isolées, le tout accompagné d'une préface (« Introduction ») et d'une postface (« Terremer revisité ») toutes deux écrites spécialement par Ursula le Guin pour cette édition. La totale, comme qui dirait.
L'ensemble propose donc : les cinq romans : « le Sorcier de Terremer » » (1968), « Les Tombeaux d'Atuan » (1971), « L'Ultime rivage » (1972), « Tehanu » (1990) et « le Vent d'ailleurs » (2001) ; le recueil de nouvelles : « Contes de Terremer » (2001) ; les nouvelles isolées : « Description de Terremer » (2001), « le Mot de déliement » 1964), « La Règle des noms » (1975), « La Fille d'Odren » (2016) et « Au coin du feu » (2018).
Terremer, comme La Terre du milieu (J.R.R. Tolkien), ou plus près de nous Westeros (G.R.R. Martin), est un lieu imaginaire, où se passent des évènements grandioses et épiques ou parfois plus simples et familiers, où les destinées individuelles sont confrontées à la violence des sentiments (ou à leur douceur), et où, ici particulièrement, la magie est omni-présente.
Terremer (Earthsea, en version originale), se présente comme un archipel en pleine mer, où la sorcellerie est partie prenante de la culture. L'histoire s'attache particulièrement aux personnages attachants de Ged, dit l'Epervier, humble chevrier, qui deviendra Archimage (chef de tous les sorciers) ; de Ténar, grande prêtresse des Tombeaux d'Atuan, qui croisera la route de Ged ; de Tehanu leur fille adortive, une fille-dragon ; d'Ogion le vieux mage qui initie Ged et Ténar…
Ursula le Guin, comme Tolkien avant elle, écrit à la fois un roman où le fantastique joue pour une grande part (magie, dragons, sortilèges…) mais également un roman d'initiation où les héros doivent passer par un nombre considérable d'épreuves où ils se mettent sans cesse en danger.
Enfin, l'autrice fait passer un message pleinement féministe, qu'elle détaille dans son introduction : « Quand « Tehanu » est sorti, nombre de critiques et de lecteurs y ont vu un effort « genré », une trahison des traditions romantiques de l'héroïsme. Mais la trahison aurait été de conserver le même point de vue… En intégrant pleinement les femmes dans mon histoire, j'ai pu appréhender plus largement la notion d'héroïsme, trouver enfin une voie de retour vers ma Terremer – désormais bien plus étrange, intense, plus mystérieuse qu'elle ne l'avait jamais été ».
Un chef d'oeuvre de la fantasy, à ne pas laisser passer.
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