Magazine des Arts, n°9

Artiste aventurière, Anna Quinquaud a été l’une des premières femmes sculptrices à représenter la vie africaine. Quelque peu oublié ces dernières années, le livre d’anne Doridoui-Heim : Anna Quinquaud : Voyage dans les années 30 a eu le mérite de la faire redécouvrir.

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Si elle n’était engagée dans aucun mouvement, il est évident qu’elle a fait partie de ces grandes figures féministes du début du vingtième siècle. Alors que les femmes n’avaient pas encore le droit de vote, elle va choisir une vie d’artiste exilée plutôt que celle de femme de salon qui lui était destinée.
Cette indépendance d’esprit se retrouve dans son œuvre. Et c’est comme un miroir de ses propres convictions, qu’elle dessinera, sculptera et suivra tout au long de ses voyages des femmes africaines.

La peinture écrase le langage, le relègue vers des lieux où ses formes n’ont pas cours, où sa personnalité est tiède. Alors qu’est-ce qui peut pousser les écrivains à aller vers la peinture, à attirer la parole vers un terrain où elle est d’emblée vaincue ? Vouloir imposer son art sur un art déjà là frôle le redoublement du sujet ou la tentative d’appropriation. C’est un risque, car cette tâche pourrait être laissée à ceux qui la connaissent le mieux, c’est-à-dire à ceux qui en ont la pratique : mais comme tout phénomène de revitalisation, c’est la puissance d’intuition qui est la plus forte.

(Caillebotte) Comme Edward Hopper, il peint la solitude et les ambiances d’entre-deux, de suspens, d’arrêt sur image, de temporalités hors-temps. Peintre d’une audace folle, il adopte le grand-angle avant l’heure, précurseur absolu, il met en place une vision en plongée qui saisit les personnages et les lieux en tronquant les perspectives, en créant des effets de premiers plans nets et des arrière-plans flous, tout un dispositif radicalement différent et nouveau, déstabilisant le regardeur et lui faisant perdre ses repères en douceur. Et en efficacité.

Il n’est guère connu, à tort ! Emile Loubon (1809-1863) est le créateur de l’école de Marseille qui forme pendant des décennies de nombreux peintres, entre autres Guigou, Ponson, Monticelli, Garibaldi. Le paysage constitue pour eux le sujet primordial, unique, viscéral presque. Ce qui entre d’abord dans leurs toiles et les structure, sont ces composantes naturelles de la Provence et de la côte méditerranéenne qui leur servent d’atelier en plein air, la lumière, la chaleur, le temps qui s’arrête, les rencontres de la mer, de la terre et du ciel.

(Diderot critique d’art).
A l’époque on ne parle pas d’un critique d’art, mais d’un salonnier.