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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai beaucoup lu sur la Première Guerre Mondiale et je m'aperçois qu'il y a toujours des aspects à découvrir comme cette histoire véridique de soldat inconnu vivant. Il y a certes un jeu de mot avec la tombe du soldat inconnu. Il y a eu un soldat qui est revenu du front totalement amnésique.

A une époque où la TV n'existait pas, il était assez difficile pour les familles de l'identifier. Il y a en a bien qui l'ont reconnu mais elles étaient trop nombreuses : de l'ordre de 300 ! Beaucoup le reconnaissent comme étant un fils, un frère ou un mari disparu à la guerre. L'opinion publique était alors traumatisée par le massacre de 14-18 qui a coûté la vie à près de 1.7 millions de compatriotes soit 7% de la population qui a disparu ! On n'arrive pas à se rendre compte de nos jours ce que cela représente.

Triste histoire que celle-là où ce pauvre gars va finir sa vie en hôpital psychiatrique avant d'être victime des nazis. Il est devenu le symbole de toutes les mères qui n'ont pas retrouvé leur fils.

Ce cas avait passionné la France dans l'entre-deux-guerre avant de retomber dans l'oubli au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale où l'on voulait reconstruire un monde nouveau sans retomber dans les tristes souvenirs.
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Nous les connaissons morts. Nous avons oublié qu'il y en eu de vivants...
Un soldat blessé est monté dans un convoi sanitaire. Arrivé à l'hôpital, pas de papiers. Amnésie. Quasi aphasie. Il est baladé d'un hôpital à l'autre jusqu'à Rodez. Là un médecin va tout mettre en oeuvre pour retrouver sa famille. Avec l'autorisation du préfet, il convoque les journaux pour diffuser photo et description. Cela Fonctionne. Au-delà de ses espérances.
Une quête qui se prolonge sur tout l'entre-deux-guerres. Un défilé de familles brisées qui contre logique gardent espoir, accusant parfois les médecins de malveillance.
Une facette assez méconnue de la der des der : le désarroi, la souffrance des familles à qui les hommes ont été enlevés, l'incapacité pour eux (et c'est normal) de concevoir les horreurs et les incertitudes de la guerre moderne (gaz, obus, armement...). le personnel soignant lui-même n'est pas à l'abri de ce désarroi devant les blessures infligées par ces nouvelles armes.
Une scène très parlante, mais côté civil : scène de liesse à Rodez pour célébrer la signature de l'armistice, les civils veulent remercier les soldats ; ils entrent dans l'hospice et voient les gueules cassées. Ils viennent de comprendre que la guerre n'est pas propre, ni sans conséquences, même du côté des vainqueurs, que ce n'est pas un jeu.
Une BD en N&B, sombre, un graphisme assez recherché. Tout cela sert le thème de cette histoire de quête d'identité, d'humanisme, d'humanité dans un pays qui n'est pas près à assumer toutes les horreurs de la Grande Guerre, que les sauveurs de la France ne sont pas revenus la fleurs au fusils et que Berlin n'a jamais été prise. Comme le fera remarquer l'officier SS venu prendre possession de l'hôpital.
D'une guerre l'autre, un mort est un mort.
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J'ai trouvé le livre dans une boîte à livres , l'histoire m'intéressait, je connaissais l'auteur, j'ai un grand père qui a été fait prisonnier à la guerre de 14-18' qui a été rapatrié sanitaire pour cause de dépression à la fin de la guerre, une tante m'en a beaucoup parlé. le traumatisme qu'il a vécu toutes ces années s'est prolongé pour le restant de sa vie. Il était incapable de communiquer avec son entourage si ce n'est avec des anciens combattants de ses souffrances endurées. le livre, au delà du cas particulier, relate bien l'état d'esprit des anciens combattants, des anciens prisonniers de guerre et de toutes ces familles brisées par le conflit.
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24 ans, il aura fallu 24 ans, entre 1918 et 1942 pour que Anthelme Mangin/ Octave Monjoir retrouve sa famille..
En fait il ne l'a jamais retrouvée, car il est décédé avant la fin du dernier procès en appel, toute sa proche famille son père et son jeune frère  ayant même disparu avant lui !
24 ans depuis le jour où il a été recueilli errant dans la gare de Lyon, amnésique, sans papier pour l'identifier, et même aphasique ou presque puisqu'il n'arrive à articuler que quelques syllabes qui sont traduites par Mangin par les premières personnes qu'il croise.
Quelle tristesse, quelle douleur a du être la sienne, toutes ces années, incompris, baladé d'asiles en asiles aux quatre coins de la France d'après guerre, interrogé, testé, piqué, retesté, touché par des familles qui pensaient, voulaient le reconnaître, embrassé puis rejeté. Qu'a t'il ressenti, l'auteur n'en dit rien bien sur, il ne le sait pas et d'ailleurs ne s'appesantit pas sur cette partie obscure de ces années si ce n'est en montrant certaines des réactions d'énervement de cet homme au demeurant très doux.
Par contre, il dit beaucoup et de façon très personnelle sur les recherches entreprises par le responsable de l'asile de Rodez, ses refus réitérés envers certaines familles, son parti pris, rare mais efficace pour d'autres, son inlassable quête de l'identité et la précision avec laquelle il a rejeté quelques épouses ou mères éplorées !
Il nous explique avec un art consommé toutes les attentes des familles, des femmes en particuliers, l'importance de reconnaître « son » soldat, la misère des familles.
J'ai beaucoup aimé ce livre, juste pour fêter les 100 ans de la fin de la guerre, aussi parce que j'habite en face du neveu d'Auguste Thin, celui qui a «  choisi » le soldat inconnu.
Un bien bel hommage à cet homme abîmé à jamais par la guerre et à toutes les gueules cassées que nous voyions dans notre enfance parcourir les allées des squares. Je me souviens !
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Une enquête humaine au coeur d'une préoccupation de historien, l'homme dans l'histoire.
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