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191x - La Grande Guerre (Le Naour) tome 2 sur 5
EAN : 9782262030353
408 pages
Perrin (17/10/2013)
4.35/5   26 notes
Résumé :
Avec 1915, Jean-Yves Le Naour poursuit son ambition : tracer cette première guerre totale, sous toutes ses facettes, en variant tour à tour les points de vue : visions d'en haut et d'en bas, focales politiques, sociales, militaires, diplomatiques et culturelles. D'un côté les perceptions des soldats, de l'autre la doctrine de l'état-major qui dissimule son désarroi derrière la stratégie de l'usure tout en multipliant les expériences – particulièrement meurtrières - ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Je poursuis ma lecture de l'excellente série de Jean-Yves le Naour avec ce deuxième tome tout aussi passionnant, captivant et sidérant à lire que le précédent.
Et comme le précédent il y retrace les événements de toute une année, ici l'année 1915, tant au niveau politique, que militaire, civil, national et international.

Tout comme 1914 : La grande illusion, ce deuxième tome fut un délice à lire. Encore une fois le génial talent de Jean-Yves le Naour est au rendez-vous, il nous narre les événements de cette année 1915 avec le style d'un romancier mais avec le travail d'un historien. Un travail encore une fois colossal et on le sent à chaque chapitre.
1915, année d'enlisement, de stagnation, de doutes, de tentatives de percées. Et surtout encore et toujours l'aveuglement du bon vieux Joffre, qui continue de diriger cette guerre comme un jeu de dames...
On plonge au coeur de cette année à l'échelle mondiale, on voyage des fronts de Champagne aux rives de Constantinople en passant par les plaines de la Russie. Il nous emmène au coeur des troupes de soldats dans les tranchées, dans les bureaux des généraux, dans l'hémicycles des députés ou encore dans les rues des villes et villages.
À aucun moment les détails ou la narration ne deviennent trop lourds, ils restent captivant du début à la fin et c'est là l'immense talent de l'historien.
Le chapitre sur le génocide Arménien a été particulièrement édifiant, poignant. Moi qui n'en connaissais rien, j'ai été frappée par l'horreur des détails et surtout par l'oubli qui en a résulté après.
Bref, c'est un véritable voyage et dans le temps et dans l'espace, tout simplement fascinant. Et ce que l'on retient sur 1915, c'est qu'elle fut pour les alliés une année d'un gâchis humain et stratégique inouï.
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Deux poilus pouilleux et boueux sont dans leur tranchée."Pourvu qu'ils
tiennent!"dit l'un."Qui ça?"demande son camarade interloqué."Ceux de
l'arrière!"
Cette caricature de l'époque résume exactement l'ouvrage de J.Y.Le Naour.Fidèle à sa méthode,l'auteur évite de nous raconter la Grande Guerre : tant d'autres l'ont fait avant lui...Il va donc décrire les Français dans la guerre,du moins ceux qui jouent un rôle.D'abord les généraux (ceux de l'arrière),perplexes devant cette guerre de positions et bien incapables de briser le front ennemi , mais qui refusent de l'avouer : Joffre ne cesse d'annoncer la victoire pour la prochaine offensive ; les Allemands se bornent à repousser les assauts suicidaires et c'est l'armée française qui est de la sorte "grignotée"en pure perte.
Puis les députés et sénateurs qui ont solennellement juré "l'Union
Sacrée"...mais c'était dans la perspective d'une guerre courte et le temps
lézarde la belle union! Ensuite le gouvernement , soucieux de ne pas
heurter le Parlement qui pourrait le renverser à tout moment et trop
pusillanime pour destituer Joffre. Enfin les diplomates qui s'efforcent
de vendre la peau de l'ours dans le secret des chancelleries parce que
ces marchandages sont inavouables...Et c'est un fameux répertoire
des occasions manquées qui vont coûter si cher et engluer un peu plus
le conflit dans "l'enlisement"dont on n'aperçoit pas la fin.
Si cette guerre n'est pas décrite,elle est par contre analysée en détail
et J.Y.Le Naour nous montre combien elle préfigure celle de 39-45 :
toutes les horreurs à venir sont esquissées dès 1915. La guerre "totale"
est déjà là,avec ses génocides,ses attaques contre les populations
civiles,ses procédés qui font fi des lois.Et si l'emploi des gaz,les
attaques sous-marines contre des paquebots ou les bombardements
n'ont produit qu'un nombre limité de victimes,c'est qu' on manquait
encore des moyens techniques nécessaires...Patience! Vingt-cinq ans
plus tard,cela sera résolu.
Si l'auteur s'enlise un peu dans le tableau des manoeuvres politiques,
la lecture demeure toutefois aisée et agréable,grâce à quelques
phrases percutantes et à un humour inoxydable,témoin cette vision des
socialistes,liés par leur serment à l'Union Sacrée,et contraignant leurs
propres pacifistes à ne plus parler de la paix...avant la fin de la guerre!
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Jean-Yves LE NAOUR poursuit son feuilleton de la Grande Guerre. Il égrène les années, caractérise chacune de ces époques de la première geurre mondiale. 1915 est l'année de l'enlisement, son sous-titre. L'espoir d'une guerre de mouvement s'est évanoui depuis la Marne. le Naour est très sévère envers Joffre, qui impose au gouvernement sa propre vision de la guerre. En 1915, le Parlement se rebelle, exige de pouvoir contrôler l'action du Grand Quartier Général. L'auteur détaille cette bataille - l'Union sacrée est loin, même si les fissures sont cachées à la population - entre Joffre et les ministres, et les Députés parfois eux-mêmes combattants. 1915 est aussi l'année de l'Armée d'Orient, que Joffre ne semblait pas vouloir, et qui arrive trop tard pour modifier le cours de la guerre dans les Balkans. L'épisode des Dardanelles est un désastre. L'auteur montre aussi comment chacun des bélligérants entretient la haine, quitte à la retourner vers l'intérieur. Peur des traîtres, espionnite aigue, et recherche de boucs émissaires. Les Arméniens en seront les victimes en Turquie. Cette année est complexe, car les alliances ne sont pas simples à construire ou à faire durer. Mais 1915 ne sera pas l'année décisive.
Je mets cette série en parallèle de celle que dessina tardi il y a quelques années, au coeur des combats et des tranchées.
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Plus on explore la guerre de 14... Plus on est abasourdi! Que cela soit écrit avec le sang des hommes et non avec l'encre de la science fiction reste inimaginable.
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Passionnant de bout en bout. Le Naour trouve les mots justes pour décrire un conflit hors norme. Belle écriture au service de la grande Histoire.

Allez, on file en 1916.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Pour avoir seulement exprimé de la compassion à l'égard des victimes et refusé de condamner tel ou tel camp, renvoyant dos à dos le torpillage du Lusitania et le blocus commercial de l'Allemagne, le pape Benoit XV est traité de "Boche" dans la presse française.
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Après le terrible choc frontal de 1914, l’année 1915 et la plus sanglante de toute la guerre. Et tout ce sang versé l’a été en vain. On peut camoufler tant bien que mal ce sacrifice inutile par le récit de l’héroïsme de ce qui prennent la butte de Lorette, des Éparges ou de Vauquois, mais l’on ne dira pas que ces faits d’armes dépourvus d’impact sur la marche de la guerre ont coûtés tellement cher qu’ils ne peuvent en aucun cas être une source de fierté et d’orgueil.
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En produisant la figure de l'ennemi intérieur, la guerre totale glisse donc vers la guerre terroriste avec la meilleure bonne foi du monde. Chacun est dans son bon droit. Seul l'ennemi, civil compris, est un barbare.
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Dans le milieu militaire, on est plus que circonspect sur cette substitution de Briand à Viviani. Foch a ce jugement lapidaire : "C'est, je crois, changer un cheval borgne pour un aveugle."
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Celui qui sort de sa tranchée est condamné a de lourdes pertes. Malheureusement, les Allemands n'attaquent pas en 1915, et les Français un peu trop.
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Vidéo de Jean-Yves Le Naour
Interview de Marko et Jean-Yves Le Naour pour Le réseau comète, chez Grand Angle
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