Vous m'initierez à la chimie, à la médecine, à la mécanique ; moi, aux secrets de la psychologie et de la philosophie. Notre labeur commun doit enfanter des merveilles. Nous devons être le chaînon mystérieux qui unira la science perdue de l'univers antique à la science vigoureuse, mais brutale et folle, du jeune univers.
Le récit, paru pour la première fois dans le bulletin de la Société anglo-indienne, sous le titre : "Le prisonnier de la planète Mars", a été entièrement rédigé par les soins du major Carl Bell, ami et collaborateur de Ralph Pitcher, d'après les notes de ce dernier, qui n'avait fait que coordonner les messages interastraux, souvent trop concis, tronqués ou brusquement interrompus, seule raison qui ait empêché leur publication intégrale.
Nous ne reviendrons pas sur la profonde sensation produite dans les deux mondes par "Le prisonnier de la planète Mars", à tel point que beaucoup de personnes n'ont vu dans ce volume qu'une oeuvre de pure imagination....
(extrait de "Note du traducteur", épilogue du volume paru dans la collection "10/18" en 1976)
On extermine sans pitié les volatiles, grands et petits. Partout où le chemin de fer et la lumière électrique pénètrent, c'est un massacre. Et les oiseaux migrateurs, les cygnes, les canards sauvages, les albatros mêmes, ne sont pas épargnés. Savez-vous qu'à certaines saisons, les gardiens de phare trouvent au pied de leur tour de granit des centaines d'oiseaux qui, fascinés par la lueur de ces foyers puissants, visibles jusqu'à cinquante milles au large, sont venus se briser le crâne contre l'épais cristal des lanternes.
J'avoue que j'étais émerveillé. Nous continuâmes notre chemin à cette lueur fantastique, qui ne faisait défaut à certains endroits que pour phosphorer plus brillamment un peu plus loin.
Robert Darvel avait visité les cités mortes du désert sibérien, les temples construits par Oulagou et Timour-Lenk, et dont quelques-uns sont établis sur des fondations de crânes humains. Il avait approché des villes cadavéreuses du désert de Syrie, où n'habitent que des pestiférés et des lépreux atteints de contagions inconnues, de maladies perdues depuis le Moyen Âge. Il n'était pas homme à se laisser dominer par la mélancolie romantique d'un vieux quartier de Londres découpant ses toits pointus au clair de la lune nimbée de brouillard.
L'Inde est peut-être le seul pays du monde où une expérience séculaire ait organisé sérieusement la défense de l'homme contre la chaleur.