Citations sur Histoire du climat depuis l'an mil. Tome 1 (7)
Une migration, une famine ou liste de famines (à plus forte raison une courbe des prix agricoles) ne sont pas, ne peuvent pas être des faits rigoureusement climatiques. La migration répond à des mobiles et déterminations humaines extrêmement complexes.
Le réchauffement est continu pour les 22 stations de l'Hexagone, et bien réparti sur cet espace français. On était à 11,4 ° de moyenne annuelle en 1901-1910 ; à 11,6 ° en 1911-1920 ; à 11,8° en 1921-1930. [...] La décennie 1990 est, comme je l'ai dit, la plus chaude du XXe siècle, avec 12,7 ° de moyenne.
C’est clair : à partir
de 1348, en Occident, le grand responsable du marasme, de la dépopulation, et de la crise économique subséquente, ce n’est pas le climat ; c’est, décidément, parmi quelques autres facteurs, le bacille de Yersin ; et accessoirement, sur le continent, c’est la guerre, le brigandage, l’énorme vague de criminalité et de gangstérisme qui déferle sur la France, au temps des guerres de Cent Ans ; une vague par rapport à laquelle le Chicago des années1920 fait figure d’un havre de paix, de concorde, de tranquillité…
En d’autres termes, tout comme il y a une géographie physique et une géographie humaine, une morphologie et une géographie, il peut y avoir aussi, pour la période dite historique et couverte par les documents écrits, une histoire physique et une histoire humaine ; disons plus simplement une géohistoire (en un sens plus restreint que celui donné par Fernand Braudel) à côté de l’histoire tout
Court.
(Fernand Braudel 1949)
Une fois de plus, l’examen attentif des textes inédits exorcise l’explication climatique, en l’occurrence trop générale et trop ambitieuse. Une étude serrée des conditions météorologiques, dans la première moitié du
XIVe siècle , indique du reste que ces cinq décennies (1300-1350), prises en bloc, ne furent pas exceptionnellement humides, donc pas exceptionnellement néfastes aux grains ni à la vigne dans les terroirs proches de la Manche.
(Contexte de la peste noire)
Du côté de la Méditerranée, la relative décadence de l'Espagne n'est pas due à une baisse de l'hygrométrie,mais à la structure sociale, à une religion trop « totale »,aux avatars monétaires de la Renaissance et du Baroque,à un système de valeurs inadapté au capitalisme,à une géographie insatisfaisante par rapport aux exigences de l'économie moderne.
(XVIIe siècle)
On prétend, j'y reviens, que le minimum de Maunder et la diminution des tâches solaires entre 1645 et 1715 sont les causes des grands froids [...]
La grande famine de 1693 cause un demi million de morts supplémentaires en France, sur une vingtaine de millions d'habitants.