Grécourt, entrant. — C’est vous qui me débinez, Brizailles ?
Brizailles. — Au contraire. Je vous accuse d’immoralité. Je vous fais de la réclame. Mais, enfin, votre livre. Le vol à travers l’histoire, c’est l’apologie du vol… le vol désormais historique.
Georges, qui a sonné. — Un apéritif avant déjeuner ? Nous ne déjeunons que dans une demi-heure.
Grécourt. — Je ne m’éloignerai pas avec dédain d’un verre de porto.
Georges, à Brizailles. — Et toi ?
Brizailles. — Whisky and soda !
Bertaut, entrant. — Voici Le Matin, Monsieur. Georges. — Merci. Apportez du porto et du whisky.
Grécourt. — Ah ! Dites-donc, à propos de journaux, avez-vous lu Le Figaro ?
Georges. — Non. Pourquoi ?
Grécourt. — Il y a une lettre d’Arsène Lupin.
Georges. — Dans Le Figaro aussi ? Justement ma fiancée vient de me téléphoner que dans Le Matin…
Grécourt. — Allons donc, vous n’aviez pas lu l’article ? Il concerne votre futur beau-père. (Il tire Le Figaro de sa poche.) La lettre est d’ailleurs tout à fait bien, nette, insolente. Si Lupin n’est pas un mythe…
Brisaille, l’interrompant. — Lupin n’existe pas. C’est la création d’un fumiste.
Georges. — Il n’y a pas de fumiste sans feu.
Grécourt. — Si Lupin et ses exploits sont réels, ce voleur-là serait de tous ceux que j’ai étudiés, le plus audacieux et le plus extraordinaire… Tenez, lisez la lettre à haute voix… j’aurai plaisir à l’entendre.
Georges, lisant. — « Monsieur le Rédacteur en chef… Il y a un an… »
Bertaut, entrant. — M. Jean de Faloise…
Faloise, entrant. — Dis donc, mon vieux… Ah ! bonjour Brizailles. (À Grécourt.) Monsieur…