C'est un petit livre remarquable qui propose une analyse et une interprétation de la pensée et la pratique théâtrale de
Jean Vilar, l'homme du festival d'Avignon et du TNP.
Ecrit par Guy Leclerc, chroniqueur théâtre de l'Humanité, celui-ci nous fait revivre les combats et les mises en scène de Vilar. L'auteur a l'honnêteté de préciser que, malgré une philosophie politique à laquelle Vilar resta relativement imperméable - le communisme - Vilar l'a enthousiasmé et il lui est redevable de grands moments de joie "festivalière".
Vilar, l'homme qui recherchait la communion du peuple au théâtre, le metteur en scène de l'allusion politique et du rôle civique du théâtre, a été en butte aux critiques des marxistes brechtiens...pour qui il ne pouvait pas y avoir de théâtre populaire mais bien un théâtre ouvrier.
Vilar n'est pas
Brecht, et son idée de communauté réunie au et grâce au théâtre est loin de la pensée de l'auteur de "
La résistible ascension d'Arturo Ui", pour qui le théâtre doit chercher une distanciation entre public et la scène, afin d'éveiller en lui son sens critique.
Un très beau livre qui raconte 15 ans de controverses intellectuelles théâtrales. Passionnant !