Je suis Hanae et on est samedi. Aujourd'hui, je vais vous parler du premier recueil de poésie paru en français de
Delphine Lecompte, poétesse belge.
Les poèmes de ce livre tournent autour d'une kermesse. « J'ai la kermesse et la poésie pour chasser l'ennui / La kermesse est bruyante et colorée, la poésie est plus bruyante / La kermesse est sexy et dangereuse, la poésie aussi ». Delphine y fait la rencontre de nombreux personnages venus du monde entier, et même celle de Dieu qui lave ses chaussettes au Lavomatic.
Delphine a des relations tumultueuses avec ses parents, qui reviennent régulièrement dans ses textes. « Je ne déteste pas mon père, il est sur le point d'attraper un cancer de l'estomac [...] Avant je pensais que je n'aimais pas ma mère, maintenant je sais que je la vénère ».
Delphine commente ses propres textes, l'orthographe, sa manière d'écrire. « Ceci aurait dû être un poème court / 1 seule strophe géniale sur le vertige / Ou au besoin sur le vieil arbalétrier / Qui fait des photos d'oeufs vides de pigeon / Mais c'est raté. »
Chaque poème de ce recueil est une balade surréaliste dans la vie de Delphine. Beaucoup d'images sont totalement absurdes, mais on a quand même l'impression d'apprendre à connaître, au fil de ces textes, le personnage de Delphine. « Cette fois c'est la vérité », promet-elle dans le titre d'un poème. Bizarrement, cet univers décalé forme un tout cohérent, entre violence et éclats de rire, entre malaise et étrange familiarité.