AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de carolectrice


Aguichée par le film "Violette" avec Emmanuelle Devos sorti en 2013, j'ai décidé de me plonger dans l'autobiographie romanesque qui l'a inspiré, "La Bâtarde", le plus grand succès de Violette Leduc, découvert et préfacé par Simone de Beauvoir.
Née en 1907 d'une union illégitime, Violette Leduc sera marquée toute sa vie par le sceau de la honte. Enfant laide et souffreteuse, complexée par son nez, à la fois rejetée et surprotégée par une mère maladroite, Violette n'aura de cesse de chercher l'amour, où qu'il se trouve.
La pionnière de l'autofiction nous livre ici son éducation sentimentale et littéraire, dans une langue éminemment musicale et poétique, à travers l'évocation de ses relations saphiques, ses débuts dans l'édition en tant qu'échotière chez Plon, qui lui feront découvrir les grands auteurs de l'époque tels Cocteau, Duhamel, Gide ou encore Proust, ainsi que dans le cinéma, où elle cotoiera de nombreux acteurs. Eternelle insatisfaite, elle nouera une relation ambiguë avec Maurice Sachs, homoseuel comme elle, qui l'incitera à écrire et la fera publier.
J'avoue avoir peiné pour finir ce pavé de 650 pages, de par la densité de l'écriture, pourtant tenue de bout en bout, à laquelle nous ne sommes plus du tout habitués (merci les auteurs contemporains) ! Les 200 dernières pages notamment, dans lesquelles la narratrice évoque dans le détail comment elle a fait fortune dans le marché noir pendant la guerre en faisant du trafic de beurre et de canards entre Paris et la Normandie est un vrai pensum !
Si les malheurs (relatifs) de la pauvre Violette peuvent lasser à la longue, moi j'y ai surtout vu le portrait d'une femme libre et indépendante, féministe avant l'heure, et un écrivain de talent : c'est autre chose que la soupe autofictionnelle que l'on nous sert aujourd'hui à la sauce prix littéraires...
Commenter  J’apprécie          90



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}