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Sori, terminus. Tout le monde descend. Sorry, terminus d'une vie. Yu a mis le cap à l'ouest. Mutation indésirée comme le sentiment de se débarrasser de cet employé. Premier objectif, trouver ses nouveaux bureaux, mais toute la ville ne semble pas connaître sa société. Second objectif alors, trouver l'ancien responsable, mais toute la ville ne semble pas le connaître non plus. Étrange sentiment d'être dans un lieu hostile. le vent, probablement, qui fait courber l'échine. La poussière, certainement, qui rentre dans les yeux, colle au costume, couleur ocre. Poussière d'une vie. Yu déambule, sans but même. Il y fera de drôles de rencontres, face au Sosan-bong, cet étrange montagne qui se pare de couleurs phosphorescentes certains matins.

J'ai l'impression de ne pas avoir tout compris, tant la complexité du roman se teint de philosophie et de mysticisme. Mais c'est justement ce sentiment d'être par moment perdu qui donne une valeur inestimable au roman. Pris par l'onirisme de l'auteur, je me souviens encore de « la vie rêvée des plantes ». le style est différent mais j'ai cette même envie, une fois la dernière page tournée, de le relire, car je sais que je découvrirais une autre histoire à chaque nouvelle relecture. Il y a des romans qui méritent en effet plusieurs lectures tant le scénario est riche, l'auteur distille des moments de grâce, de rêve, de spiritualité aussi. Il y est question de foi, de croyance et de vie après la mort. Même mort, je crois que j'aurais envie de le relire, et de revivre cette histoire. En attendant, je me construis pierre après pierre ma demeure pour l'au-delà, pour l'après, pour m'abriter contre ce vent qui colle à la peau.

[...]
Lien : https://memoiresdebison.blog..
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Lorsque Yu est muté à Sori, son épouse en profite pour le quitter et rejoindre un ancien amant devenu alcoolique et joueur invétéré.
C'est un lieu bien étrange qui attend Yu, vent, tourbillon de poussière ocre, air poisseux qui colle à la peau.

« Merde et merde ! quel putain de bled… Mais chaque fois qu'il jure, la poussière lui rentre dans la bouche et l'oblige à la fermer. »

Il n'y a pas que le climat qui est hostile dans ce non-lieu. Arrivé sur place, impossible de trouver Pak, l'homme qu'il doit remplacer et avec qui il a rendez-vous. Les bureaux de l'entreprise sont également introuvables. Alors qu'il s'est réfugié dans l'auberge de montagne qui surplombe Sori, Yu se retrouve piégé par une énigmatique prostituée. Dépossédé de tout, il est emporté dans une aventure en spirale, comme dans les pires cauchemars.
Le lecteur est entraîné avec lui dans une histoire où le réel flirte constamment avec le fantastique.
Ce livre m'a rappelé «Epépé » de Ferenc Karinthy en ce sens que l'on se retrouve dans un pays mystérieux, à la frontière de deux mondes.
Pour ma part j'y ai vu une errance au-delà de la mort dans ce qui pourrait être le purgatoire.
Un livre à la fois intéressant et déconcertant mais qui ne laisse pas indifférent.
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Parmi ses auteurs préférés, le coréen Lee Seung-U cite volontiers Dostoïevski, Hesse, Gide, Camus et Kafka. L'influence de ce dernier est particulièrement évidente dans son dernier roman traduit en français, Ici comme ailleurs, 6 ans après la parution du mémorable La vie rêvée des plantes. Oserait-on dire que cette influence est écrasante ? Oui, assurément et, quelles que soient les qualités du livre, cette impression de "à la manière de" incite à éprouver une légère déception, en comparaison de son ouvrage précédent (qui pourrait d'ailleurs lui être postérieur dans le temps, son éditeur français ne le précise pas). Dans un premier temps, le caractère absurde et, somme toute, amusant, des mésaventures de Yu, cadre en disgrâce, muté dans une ville obscure où la météo est aussi exécrable que l'accueil des autochtones, ne manque pas de sel et se dévore avec appétit au fil des pages qui voient les avanies se multiplier pour le singulier héros du roman. A partir du milieu du récit, c'est une atmosphère de cauchemar avec une touche de fantastique qui attend le lecteur, jusqu'à un dénouement apocalyptique. Lee est moins convaincant dans ce registre, semblant chercher systématiquement la surprise, à coups de rebondissements qui, du fait de leurs accumulations, ôte du mystère au profit d'une symbolique un peu lourde. Ce n'est pas qu'on perde le fil, c'est qu'il semble plombé et que, à en rajouter, c'est un effet de saturation qui se produit. Malgré tout, eu égard à la production encore inédite de l'auteur (plusieurs romans et recueils de nouvelles), on est plus que curieux de découvrir d'autres facettes de cet écrivain au très fort potentiel.
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Lu dans le cadre du challenge asiatique lancé par Ev3.
Catégorie #11 Polar, thriller, terreur, horreur

Yu, jeune salaryman est muté dans la ville de Sori. Cette mutation cache une mise au ban par sa société et sa hiérarchie sans que les causes d'un tel traitement ne lui soient réellement expliquées. Dans l'indifférence crasse de sa femme qui a renoué avec son ancien amant, il débarque dans cette petite ville de l'ouest enclavée entre lac et montagne, raccordée par une unique route au continent, et fait face à l'hostilité et au dédain de ses habitants. Sori semble animée d'un souffle étrange. Ville accueillant exclus, voyous et réfractaires aux normes sociétales, elle semble engloutir ceux qui s'en approchent. le roman aborde la longue descente de Yu aux enfers. La violence n'est pas frontale comme dans un thriller classique ou un roman horrifique. Pas de sang, ou de corps découpés, juste une misère affective et sociétale, image d'une Corée froide ou la loi du plus fort (et du plus malin) fait rage.
Cette lecture m'a parfois déconcertée car le sujet semble changer en milieu de roman avec l'arrivée d'un nouveau personnage principal, Noé, le fou de la montagne... Il s'agit au final d'un twist permettant de révéler le véritable coeur de ce roman, le portrait de Sori, une ville sans scrupule dont le coeur bat dangereusement.
Bonne lecture !

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Ce roman est une expérience puissante et hypnotisante, vous ne voudrez plus lâcher le livre jusqu'à la fin tant l'univers vous happe malgré l'impression de lourdeur que vous pourrez ressentir au fond de vous à cause de l'atmosphère écrasante. Lee Seung-U arrive à nous embarquer avec lui, il nous force à nous poser des questions, il provoque en nous des réflexions sur le Monde et l'absurdité de la Vie. Si vous souhaitez vous détendre ne lisez pas ce livre, Ici comme ailleurs mobilisera beaucoup votre cerveau car même si au début tout se présente comme un polar qui nous fait miroiter une sorte de complot, au final il n'en est rien et vous finirez groggy, éloigné et enlisé dans le sable tout comme Yu. L'auteur est très doué pour insinuer en nous des questions mais aussi pour ancrer en nous des sentiments et des sensations faisant ainsi en sorte que le livre nous colle à la peau même une fois celui-ci refermé.

[Lire sur mon blog la chronique complète qui est trop longue pour Babelio je pense]
Lien : http://www.alexiel-in-wonder..
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Un auteur à la plume envoûtante, dont je vais m'empresser de suivre le travail.
"Ici et ailleurs" m'a d'abord intrigué, a excité mon imagination, tant il regorge de situations étranges et anxiogènes dont je suis friand.
Lee Seung-U invente une réalité déformée, sujette à y déployer avec une indéniable finesse la psychologie de Yu, son personnage principal.
J'ai donc eu de bon moments de lecture en avançant dans l'histoire.
Hélas j'ai trouvé le dernier tiers décevant, et mon intérêt s'est étiolé en quelques pages seulement.
Peut-être aurais-je souhaité que le curseur du magico-spirituo-bizarre n'aille pas si loin. Bref, j'ai presque soudainement arrêté d'adhérer à l'univers proposé.
Tant que le mystère faisait écran, je courais derrière chaque phrase, absorbant avec gourmandise la saveur du bizarre, mais lorsque la brume s'est dissipée, le goût s'en est allé avec elle.

La frontière qui sépare l'étrange et le rationnel est difficile à tracer, certains livres m'ont enthousiasmé ("Kafka sur le rivage", "Épépé"), celui-ci a selon moi - sans oublier les qualités qu'il renferme - a râté sa sortie.
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Le supplice des Heures.
"A vrai dire, ce n'est pas seulement une question de distance. de même que les Terriens ne peuvent comprendre les pensées ni les lois de ceux qui vivent sur d'autres planètes, les gens de là-bas, loin de Sori, ne peuvent comprendre ce qui se passe ici. Quand l'écart est trop grand, on ne peut s'intéresser aux autres. Ce qui est différent inspire de la peur".
J'ai retrouvé dans ce roman des échos des oeuvres majeures de Kobo Abe, l'auteur se réclame d'ailleurs une filiation avec Dostoïevski, Kafka et Camus. L'histoire est celle d'une descente aux enfers, d'un écroulement qui se fait tout en lenteur, comme celui d'un château de sable prit par les premiers assauts de la marée. C'est l'histoire d'une mise au placard, plutôt que se faire licencié un homme est muté dans une ville éloignée de la capitale, une ville prise entre un lac et une montagne où il va immédiatement se heurter aux habitants du lieu, ses premières impressions le déstabilise, comme une anesthésie précédant un dépeçage opéré par des "assassins sans couteaux". Lenteur et cruauté président à l'écriture fine et implacable de l'auteur, le protagoniste de cette histoire reste profondément
humain alors même qu'il se heurte à une logique où domine l'injustice. L'auteur nous montre comment Yu se heurte au quotidien, dans ce qui fait l'essence même d'un citoyen, comment il est peu à peu raboté face à la minéralité de cette injustice, mais qu'il existe aussi des forces qui la dépassent. de nombreuses questions philosophiques jalonnent le roman, celle de la liberté est beaucoup développée, étirée, triturée dans tous les sens, celle de notre finitude est un chant désespéré, quant à celle de nos croyances ? Elle est sont comme une lueur sur la montagne...
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Un roman un peu surréaliste et absurde où le héros plutôt passif se retrouve coincée dans une ville dont personne n'arrive à partir. Il y fera la rencontre d'un homme étrange et de sa fille. Il ira dormir dans sa future tombe et sera tenté de se retirer du monde dans les entrailles de l'énorme montagne qui surplombe la ville. J'ai trouvé le personnage principal trop mou et inintéressant pour vraiment accrocher à ce roman dont l'écriture est pourtant fluide mais le sens profond peu clair.
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Un très bon roman de cet auteur coréen, qui nous amène à suivre le héros dans une petite ville à l'écart de tout, où il se passe des choses étranges…Je ne vous en dirai pas plus.

Une lecture agréable, un style mystérieux, c'était une bonne lecture.
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