Tout en activant le pas, il serra les poings. Le mal renaissait tel le Phénix de ses cendres alors qu’il pensait l’avoir détruit. Mais rien n’est jamais acquis, tout est toujours à refaire.
Secouant lentement la tête face à cette dualité représentant la force de l’humanité, mais faisant aussi bien souvent son malheur, il réintégra ses bureaux secrets en vue de préparer son départ. Tous les instants étaient porteurs de joies et de dangers, de réussites et de défaites. Son rôle était de veiller à ce que le mal ne prenne le dessus. Déjà à plusieurs reprises dans le siècle passé leur Monde avait frôlé la catastrophe par l’entremise du renégat Pacetoni. D’abord avec la guerre 14-18 et la grippe espagnole. N’ayant pu atteindre ses buts par la force, l’immonde individu avait tenté d’empoisonner la planète en faisant muter le virus. Ensuite, par le groupe Thulé et la marionnette Hitler en leur faisant, à ce dernier et ses manipulateurs, découvrir certains secrets interdits. Les deux fois il avait pu intervenir à temps pour limiter les dégâts. Deux cents millions de morts.
Pourtant… Un bond mémoire le précipita soudain dans les méandres les plus secrets de son esprit où neurones, synapses et protéines cachaient un événement arrivé des années auparavant. Il avait frôlé la mort, il était mort, s’était ensuite retrouvé vivant, étonné, choqué, et soulagé d’avoir échappé au néant. Mais en même temps enveloppé par l’étrange et terrible sentiment d’autres personnes, d’autres êtres humains pris par La Faucheuse en son lieu et place. L’équilibre devait être respecté. Le mot injustice n’avait pas cours dans ces sphères. Dieu décidait, ou alors le diable. Puis pour tous un prix à payer.
C’était un être brillant qui sentait les choses. Il réagissait devant les êtres exactement comme face aux pierres à sculpter. Il m’avait mis à nu et savait que j’avais une demande importante à lui faire.