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Club N°54 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique
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Utiliser deux frères opposés pour présenter les fractures enracinées qui nous expliquent les soubresauts de la société brésilienne du 20eme siècle.

Vincent
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Quelques longueurs, mais vraiment intéressant.

Le dessin est influencé par Crumb, il y a pire comme influence !

André
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Biographie fictive de la famille Wallace dans le Brésil des années 30 aux années 80.

On passe du socialisme aux régimes dictatoriaux des Généraux, à la lutte communiste, au retour de la démocratie, à travers la vie de notre famille bourgeoise dont la fortune initiale vient de l'exploitation minière.

Le père personnage central sera remplacé ensuite par ses enfants qui prennent le relais, et notamment Severino, journaliste à tendance communiste qui a grandi au contact des familles pauvres de mineurs.

C'est plutôt bien construit, mêlant l'histoire du pays et certaines figures clés avec nos personnages fictifs.

Un noir et blanc qui rappellera les comics indés américains, une narration avec quelques ellipses temporelles un peu déroutante au début, des éléments culturels de chaque époque inclus, c'est très riche en contenu et c'est un beau pavé.

Ce n'est pas une BD qui plaira à tous, mais c'est une lecture intéressante.

Greg
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Lien : https://mediatheque.lannion...
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A chaque fois que j'ouvre un pays qui ne se passe pas en France, à quelques exceptions près, je me rends compte que j'ai peu de connaissances sur l'histoire de bien des pays.

Ainsi Chumbo permet d'appréhender l'histoire, la politique et la culture du Brésil au XXe siècle. Matthias Lehmann publie un roman graphique basé sur son histoire personnelle : la chronique d'une famille au Brésil sur soixante ans.
Ainsi on suit une famille de Belo Horizonte : un père souvent répugnant, une mère dans l'ombre de ce père et leurs enfants Severino, Ramires, Adélia, Ursula et Bérénice à partir de 1937.
Il aura fallu trois ans et demi de travail à Matthias Lehman pour emmener ses lecteurs dans un demi siècle d'Histoire collective.On ne peut être qu'impressionné par le talent du dessinateur et ses 368 pages de dessins foisonnant de détails et de trouvailles graphiques, avec un style qui évoque souvent celui de Robert Crumbn jalonnant aussi son récit de dessins satiriques et de coupures de presse pour raconter tous les événements historiques qui vont marquer la vie des personnages.
Multipliant les angles (la presse, l'architecture, la musique, la littérature, le football), Chumbo, au delà de l'histoire d'un pays, dépeint ses cultures, sa sociologie et montre la réalité violente d'un pays sous la dictature.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Matthias Lehmann va puiser dans le passé familial pour nourrir cette saga historique brésilienne qui s'étale sur près de 70 ans et retrace le XXe siècle. C'est parfois un peu cryptique en ce qui me concerne car je ne connais rien à l'histoire du Brésil. Mais on apprend clairement pas mal de choses. Quels noms sont vrais, quelles personnalités ont réellement existé et qui est inventé ? Voilà des interrogations qui m'ont peu gâché la lecture. Où commence l'imagination de l'auteur et où s'arrête la réalité…

Le récit démarre en 1937 avec le patriarche des Wallace, riche propriétaire, esclavagiste, bien dans l'air du temps, et qui élève ses fils à la dure. On s'arrêtera en 2003, avec les deux fils en question et la descendance. Et la destinée n'a pas orienté les choses comme on aurait pu le deviner. Entretemps, la dictature est passée par là, avec son lot d'arrestations, de complots réels ou fantasmés, de tortures, de délations. Les profiteurs font leur beurre. Les Wallace ont des revers de fortune dans ce récit de violence, de pouvoir et de sexe.

Le travail de Matthias Lehmann en noir et blanc est impeccable, c'est impressionnant. Tout comme les mises en page structurées en cases de formes différentes, improbables. Cela dit, le noir et blanc est parfois fort chargé, rempli de hachurés, d'ombres, ce qui n'est pas trop ma tasse de thé. Et j'ai parfois été un peu perdu dans le cours du récit, pour retrouver qui est qui, etc.

Fresque historique, certes, mais on ne s'ennuie pas vraiment au long des 360 pages, et ce n'est pas si fréquent sur un si long roman graphique.
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Belo Horizonte, 1937, la famille Wallace est en route. Oswaldo Wallace, Maria Augusta, sa femme, ses fils Severino et Ramires et la petite dernière Adelia se rendent dans les montagnes. Wallace y est propriétaire de mines et la révolte gronde, les salaires n'ont pas été payés depuis 3 mois.

Ainsi commence l'énorme fresque racontée par Matthias Lehmann. Une fresque familiale, l'auteur s'étant largement inspiré de sa famille brésilienne pour bâtir une autofiction. Mais aussi une fresque politique tant elle traverse l'histoire du Brésil, contant les renversements militaires, la peur communiste, les espoirs et les déchirements, pendant près de 70 ans.

Cette saga se déguste lentement, il faut se l'approprier. Dans un graphisme en noir et blanc, fin, vivant, fourmillant, hachuré, accompagné de dessins inspirés de la presse et de la publicité de l'époque, le lecteur tente d'apprivoiser l'évolution de personnages torturés dans un pays brûlant.

Dans "Chumbo", Matthias Lehmann parvient sur 368 pages à lier la grande histoire du Brésil avec celles, intimes, de personnages (les 2 frères surtout !) que l'on prend plaisir à suivre. Un tour de force intense et déstabilisant !
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Une fresque qui court des années 30 à la fin du XXeme siecle au Brésil et qui suit la famille Wallace composée du père, macho méprisant qui cherche à reproduire dans son fils cadet, son parfait alter égo, la mère, qui voudrait se libérer de la tutelle maritale et de ses enfants, et des enfants, Severino, l'ainé, intellectuel, qui souffre de son physique et cherchera à s'engager à gauche, tandis que son frère Ramires, d'un an son cadet, est son modèle inversé, comme son père, pro militaire,et 3 petites soeurs qui apparaissent par intermitences. La vie n'est pas simple pour tous, malgré une vie plutot aisée.
ISituation politique instable oscillant entre régime militaire, corruption et pouvoir fort? Des tentations utopistes incarnées par les pérégrinations de Severino et ses tentatives de suivre ses udéaux. Difficultés de vivre dans un monde fait par les hommes pour les hommes pour les personnages féminins.
C'est une intrigue multiple allié à un graphisme à la Crumb (et ce n'est pas forcément un compliment) avec des personnages complexes, très ambivalents, à la limite de la génance parfois, car les personnages ne sont pas forcément sympathiques - même Severino même sa mère. Cela reste très riche et intéressant sur un contexte brésilien peu connu pour nous européens.
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Chumbo est une magnifique et passionnante saga familiale sous la forme d'un gros (364 pages) et beau roman graphique, un bel objet littéraire à garder dans sa bibliothèque.
Ce roman graphique de Matthias Lehmann est une immense fresque, des années 1930 aux années 2000, sur un pays, le Brésil, marqué par la dictature des années de plomb, le titre de l'album « Chumbo » signifie « plomb » en brésilien.
Un gros roman graphique dont j'ai aimé le graphisme à l'encre noire toutefois une BD exigeante, qui nécessite un minimum d'attention afin de capter toutes les subtilités de cette histoire familiales et de ses personnages qui est racontée à travers le destin de deux frères, Severino et Ramires que tout oppose.
J'ai également aimé la reconstitution historique qui m'a permis d'en apprendre beaucoup sur ce pays fascinant toutefois je me suis un peu perdue dans l'intrigue et dans les personnages ne sachant plus trop qui était qui surement à cause du trait de dessin en noir et blanc qui ne nous permet pas de différencier les visages des différents personnages très nombreux.
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Années 1930, Belo Horizonte, Oswaldo Wallace est un riche propriétaire. Rude avec ses employés, avec ses enfants Severino et Ramires et avec son épouse. Imbu, graveleux, il n'est apprécié que grâce à son argent. Il lutte violemment contre les grévistes dans son entreprise, ceux qui demandent juste depuis trois mois à être payés. C'est le cas de Luis Rebendoleng qui peine à faire survivre sa famille.

A travers ces deux familles au passé et à l'avenir très différents, Matthias Lehmann fait vivre soixante-dix ans du Brésil. Régime autoritaire jusqu'en 45, puis démocratie avant un coup d'état et l'instauration d'une dictature entre 1964 et 1985 et enfin retour de la démocratie (le roman graphique s'arrête en 2003.

Severino et Ramires, les fils d'Oswaldo, sont très différents, le premier réservé qui deviendra journaliste puis écrivain et le second extraverti, qui prendra fait et cause pour le pouvoir dictatorial, joueur, violent, dragueur très lourd, il ressemble à son père. Les deux frères sont les principaux personnages de cette histoire qui croiseront les enfants Rebendoleng et notamment Iara qui impressionne Severino et émoustille Ramires.

Roman graphique choral assez conséquent qu'il vaut mieux ne pas trop lâcher pour ne pas se perdre dans les personnages assez nombreux. J'avoue avoir été séduit par le dessin en noir et blanc, assez libre dans son découpage : petites ou grandes cases, voire pas de cases du tout, des reproductions de journaux, des doubles-pages, des pages muettes (dont celle que je mettrai ci-dessous qui, en quelques coups de crayon montre comment une ville change).

Pas mal d'ellipses -d'où parfois cette peine pendant une ou deux pages à retrouver le fil- qui permettent de balayer l'histoire du pays. le livre de Matthias Lehmann est très instructif, pour qui, comme moi, ne maîtrise pas du tout l'histoire du Brésil et qui suis allé vérifier ou compléter certaines informations. J'ai une petite tendresse pour Severino le garçon sensible et réservé et pour Iara, la femme qui ne s'en laisse pas compter, ce qui, à l'époque était très compliqué pour une femme souvent reléguée aux tâches domestiques et à élever les enfants. Ils illuminent et humanisent le récit. Un ouvrage qui a dû nécessiter un travail incroyable. Très bien documentée, c'est une fiction qui permet de découvrir un pays "complexe et fascinant" (4ème de couverture), de mieux comprendre la société brésilienne.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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L'histoire brésilienne du XXème siècle en un peu moins de quatre-cent pages, et plus précisément celle de l'état du Minas Gerais, le coeur de l'industrie minière du Brésil : c'est le programme que nous propose Matthias Lehmann.

Il nous fait découvrir le quotidien de la famille Wallace, propriétaire d'une concession minière menacée par les ouvriers grévistes. Si l'histoire est surtout centrée sur les deux frères, Severino et Ramirez, chaque membre de la famille mérite un petit arrêt sur image : un père bien décidé à faire plier ses ouvriers, quitte à les bastonner, une mère désillusionnée attendant que son mari passe l'arme à gauche, une fille ainée dévote et plus conservatrice que l'ensemble de la fratrie, une autre fille qui s'amourache des journalistes communistes, et la dernière qu'un rien effraie.

Les années s'écoulent, et l'on voit ce joli petit monde balloté de droite à gauche par les évènements qui secouent le Brésil, entre militantisme et arrivée de la gauche au pouvoir, puis tractations politiques et alliances entre industriels et conservateurs qui mènent à la dictature militaire et à son lot d'horreur.

Le principal intérêt de cette bande dessinée est qu'elle montre les trajectoires de chacun des personnages et les mouvements sociaux qu'ils traduisent : jeune fille d'une famille pauvre devenant professeur à l'université, gérant bourgeois doublé par son associé, homme de main plutôt niais devenant un des tortionnaires les plus retors de la dictature, et j'en passe.

Le récit peut sembler un peu indigeste au premier abord, et manque de repères pour un lecteur qui ne serait pas familier de l'histoire brésilienne ; mais j'ai beaucoup aimé la manière qu'à l'auteur de passer d'un monde à l'autre : salons de Belo aux favelas sordides, rues surpeuplées à la jungle…pas forcément moins agitée !

Le style de dessin n'est pas celui que je préfère, mais mention spéciale tout de même aux nombreuses cases où le père embarque sous son bras ses deux fistons à la mine déconfite, ou aux nombreuses scènes de turluttes en tout genre qui parsèment le récit, pour ne pas ternir la sulfureuse réputation du géant sud-américain !
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Des mines du patriarche à la plume d'un de ses fils, Chumbo tire le fil des années de plomb au Brésil. Cette saga familiale, fruit d'une auto-fiction, met en scène tous les acteurs et grands moments de la vie du pays entre les années 1930 et le début de ce siècle. le dessin à la Crumb donne un ton subversif mais aussi très sensible, même si parfois crû, à ce roman graphique ambitieux et réussi. On apprécie derrière le trait faussement naïf, la consistance des personnages et la vérité des situations. le récit, vivant et animé, est très réussi avec force élipses, riches de sens, de sous-entendus et, souvent, d'humour. La mise en scène alterne les genres au gré d'angles variés : les Unes de presse, les affiches de rues posent la réalité, des planches plus oniriques suggèrent le rêve ou les visions, avec un découpage et des plans adaptés. Les dialogues sont on ne peut plus vivants et percutants. le tout est très riche - quelle documentation en amont de ce travail ! - et prenant. On ne s'ennuie pas et prend aussi le temps de poser l'album pour mieux digérer. le héros a pour passion le cinéma, cet album lui fait honneur et nous y entraîne, même avec son noir et blanc apparemment simpliste.
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Je salue le travail extrêmement fouillé de Matthias Lehmann qui a livré un labeur énorme, à retracer l'histoire de la riche (au début) famille Wallace. L'auteur a puisé dans sa double culture et dans ses souvenirs d'enfance l'envie de tracer cette fresque énorme, couvrant quelques 80 ans de l'histoire brésilienne. En revanche j'ai trouvé la lecture laborieuse, pour deux raisons : le côté "trop de tout", trop de référence, trop d'évocation politique, économique, sociale. Il m'a fallu souvent vérifier sur Internet pour comprendre de quoi on parlait exactement.
Deuxièmement, je sais que la technique de gravure est importante pour l'auteur, mais j'ai trouvé qu'elle ne fonctionnait pas toujours ici : ainsi le noir et blanc, le trait "en gros" ne s'applique pas tellement pour rendre la sensualité d'une étreinte ou d'un plat gastronomique. On ne reconnaît pas toujours bien les personnages d'autant qu'ils vieillissent, et des personnages il y en a ! En bref un gros morceau (près de 400 pages grand format !) à réserver à un public avec une bonne connaissance préliminaire du Brésil et de son histoire.
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