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Un dessin légèrement enfantin et espiègle, parcimonieusement naïf, noir et blanc et exclusivement hachuré porte un récit familial sombre et tragique dont les clefs du dénouement ne sont données au lecteur qu'en fin de récit.

La rondeur primitive des silhouettes contraste avec la dureté du propos. Tel un clin d'oeil aux comics, la carrure des personnages est épaisse, presque grossière. Il y a du Robert Crumb dans ce dessin !

Les traits puérils des personnages tranchent avec l'univers sombre et violent du propos. Il est question de genre, de déterminisme social, d'isolement, de déviances psychologiques. Matthias Lehmann nous entraine dans l'entre-soi d'une famille dévoyée, ravagée par un héritage familial trop lourd.

Tel un dessin de Thomas Ott dans lequel on aurait inversé la couleur dominante, le rendu est figé. le blanc, couleur par défaut, domine le dessin en constituant le fond de l'image alors que les scènes semblent s'échapper des cases pour s'étaler anarchiquement sur l'ensemble des planches.

Beau travail glaçant.
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Mais que c'est glauque ! Ma lecture fut éprouvante par le ton du récit, glaçant de noirceur dans le traitement de cette pauvre enfant. Et pourtant, l'auteur manie si habilement le récit que j'ai été scotché tout du long jusqu'au final plein de retournements que je n'avais pas vu venir. Quelle horreur, tout de même !

Comme beaucoup d'autres, de ce que j'ai lu, la part du réel dans le récit reste en suspense, mais je trouve que le récit sonne si juste et si vraisemblable dans ses détails qu'il est logique de le penser vrai. Si c'est une adaptation d'un fait divers, le travail est remarquable. Si c'est une pure invention, il l'est encore plus ! Tout s'emboite parfaitement, au fur et à mesure, pour avancer dans l'horreur de cette situation : la famille bourgeoise vieillissante, le château et les manières aristocratiques, les employés portugais, le développement des questions du lecteur et de Constance, jusqu'à la première révélation. Une révélation qui surprend déjà et nous fait comprendre que d'autres arrivent.

Et franchement, je ne peux que recommander la lecture de ce récit qui étonne. C'est la véritable force du récit : la surprise qui arrive à chaque révélation et la compréhension de ce que tout cela implique. Les personnages sont attachants par leur faiblesse, mention spéciale au grand-père qui est franchement touchant dans sa lâcheté. Et en même temps il reste victime de tout ce qui s'est passé, comme Constance.
En ajoutant le dessin à la carte à gratter qui fait ressortir à merveille les figures grotesques et les corps étrange, faisant ressortir l'atmosphère oppressante de la maison dans laquelle tout se joue, on arrive à une BD qui se joue du fond et de la forme. Sans doute une des Bd les plus bizarres que j'ai lu cette année, à la fois dingue dans son scénario mais aussi terriblement réaliste. Elle dépote, il n'y a pas à dire.
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Je remercie Actes Sud BD et Babelio de m'avoir fait parvenir ce livre suite à une opération Masse Critique.
J'ai adoooooré ce livre !
D'abord, le graphisme est une pure merveille – le trait est expressif et parfaitement maîtrisé.
La plume alterne entre intelligence et humour décapant et cynique.
L'histoire est, elle, une petite pépite. Difficile de la raconter sans trop en dévoiler. Aucune envie de spoiler, je me contenterai donc de placer les fondations : Constance vit chez ses grands-parents, recueillie par cette grand-mère acariâtre et violente et ce grand-père complètement sous la coupe de son dragon de femme.
Au fil des pages, la trame se délie et la lectrice que je suis a été subjuguée par la force du récit, l'implacabilité des événements et j'en suis ressortie complètement conquise. Nul doute que je vais pousser plus en avant la découverte de l'oeuvre de Matthias Lehmann et me procurer d'autres albums de cet auteur.


Lien : https://letempslibredenath.w..
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Roman graphique reçu dans le cadre de la dernière masse critique.
Livre commencé le 24 décembre, ambiance festive qui dénote par rapport à la teneur du bouquin.
Le trait est gras, les hachures durcissent les propos.
L'intrigue est glaçante, le malaise est au coin de chaque bulle.
Les tableaux sont déstructurés dans l'espace de la page, parfois énormes et imposants quand ils remplissent une double page, d'autres fois tout riquiqui, serrés dans un coin quand ils évoquent le fouillis dans lequel les personnages vivent.
Malgré le dévoilement partiel de l'intrigue, Constance ou Maxime, le suspens est maintenu jusqu'au bout.
Une tranche de vie, la folie d'une union contre nature, une folle à lier incapable d'aimer, un pauvre être extraverti qui n'a pas osé affronter sa différence, mais qui par son désir de vengeance permettra à la favorite de vivre enfin sa vraie vie.
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La favorite...quelle drôle d'histoire !

J'ai reçu et lu ce livre dans le cadre de l'opération "masse critique : roman graphique" et malheureusement j'ai été spoilé à la lecture du résumé.

Dommage, parce qu'il existe un rebondissement intéressant (que je ne dévoilerai pas ici) mais qui aurait certainement rendu mon avis plus positif si j'avais été surpris à la lecture.

La favorite c'est une histoire plutôt sombre, voire malsaine. Des dessins en noir et gris, des traits grossiers que personnellement j'ai trouvé assez laids (mais chapeau l'artiste, car on ne peut pas nier le talent du dessinateur et les dessins collent parfaitement au sujet).

Si le côté thriller et le dénouement sont intéressants, j'ai trouvé que le récit comportait beaucoup de passages peu utiles.
Néanmoins j'ai apprécié les références culturelles et les clins d'oeil fait au cinéma, à la politique et à l'époque en général.

Une note moyenne donc, pour un avis mitigé. Pas mauvais, mais pas du tout mon genre de lecture.
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Il n'y a rien de pire que la maltraitance des enfants, ces petits êtres innocents qui peuvent être souillés par la méchanceté des adultes. En l'occurrence, on fait la connaissance d'une petite fille d'aspect et de sa grand-mère plutôt acariâtre qui n'hésite pas à la battre avec son martinet ou la mettre au grenier sans la nourrir. le décor est planté d'emblée dans cette vaste demeure bourgeoise au coeur de la France profonde. On va alors entrer petit à petit dans la psychologie de ce petit personnage qui essaie de vivre dans les limites qui lui ont été fixé.

Et puis, il y aura le choc d'une première révélation. Puis, cela ira en crescendo afin de distiller l'horreur de la situation. La fin dévoilera tout et la lecture deviendra plus pénible émotionnellement pour peu qu'on s'intéresse au sort des enfants. Fort heureusement, il y aura des moments plus comiques comme l'apparition d'un certain président de la république adepte des au-revoir et qui n'hésite pas à s'inviter à la table des français moyen.

Le procédé graphique utilisé est celui de la carte à gratter. Depuis les oeuvres de Thomas Ott, j'aime beaucoup. Cela colle d'ailleurs à merveille avec la noirceur assumé de ce récit. On ne regardera plus les personnes âgées de la même manière. le mal peut se cacher partout.

Le titre intrigue un peu. Après cette lecture, on se rend compte que finalement, ce n'est peut-être pas aussi bien que cela d'être le favori. On peut en payer le prix. Au final, cela sonne comme un fait divers qui s'est sans doute déjà produit. L'auteur a réussi un tour de force avec cette oeuvre intensément psychologique et qui parait presque authentique. La dernière page tournée, on est encore sous le choc.
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Une BD choc aux allures de thriller.


L'histoire :

Constance est une enfant de 10 ans élevée dans un manoir de la Seine et Marne, non loin de Coulommiers par un grand-père et une grand mère qui dans un premier temps semblent tout droit sorti d'un livre ancien tant ils semblent être de la vieille école. La grand-mère Adélaïde se révèle être une véritable harpie face à un mari alcoolique et lâche.

La petite fille reçoit son instruction chez elle et a pour interdiction formelle de dépasser la limite imposée du jardin. En cas de manquements, elle est sévèrement fessée ou pire contrainte de monter passer la nuit dans le grenier qui l'effraye. Elle parvient cependant à souffler un peu dans son imagination le soir quand les lumières sont éteintes, en parcourant l'aile inhabitée du château, en poursuivant son chat Noirette dans les allées du jardin, en lisant des récits d'aventure, ...

Jamais, les questions qu'elle rêve de poser sur ses parents ne sont soulevées ou sur le portrait de cette petite fille, seule photo présente dans la maison, elle est bien trop effrayée par les réactions épidermiques de sa grand-mère.

Puis, arrive un jour une famille portugaise, les Costas, chargés de veiller sur le château et aider aux différentes tâches et avec eux deux enfants, les premiers que la petite fille voie ...

Ce que j'en pense :

Passer d'un récit digne de la Comtesse de Ségur, à un récit d'horreur mêlant haine, cruauté et perversité sans qu'on n'est envie de reposer le livre, c'est ce qu'a réussi à faire Matthias Lehman. Je ne dévoilerai rien n'ayez crainte, des différentes révélations nous emmenant progressivement vers un véritable thriller.

Ce récit qui aurait pu être particulièrement lourd car horrible et dramatique, est heureusement amené avec des moments de respiration tels les pointes d'humour, de la connivence entre Constance et le grand-père et graphiquement de grandes plages laissant du blanc afin d'éviter l'oppression. C'est ce qui en fait sa force !

" A vrai dire j'ignorai même lequel des deux était leur enfant : mon père ou ma mère ? "

Il a été intéressant de contempler également les différences existant entre les décennies. L'histoire se déroule dans les années 70 mais la petite fille vit comme l'on vivait au début du siècle. Dans ce village et parmi ces gens le temps s'est arrêté et le progrès comme l'évolution n'ont pas leur place.

C'est aussi une histoire de construction individuel, comment se construit-on et aborde-t-on sa sexualité aux origines ? Quel est le poids du regard des autres ?

" Si on vous prend pour une fille c'est parce que vous êtes beau. "
Le dessin strié m'a beaucoup fait penser à Moi ce que j'aime c'est les Monstres d'Emil Feris. J'ai eu l'impression de retrouver un peu de cet univers particulier sauf qu'ici les visages sont plus réalistes et cela nous plonge plus facilement dans une vraie chronique sociale.
J'ai beaucoup aimé la description des villageois dont l'auteur nous dévoile l'air de rien leur implication et leur connivence.

Un coup de coeur !
Lien : http://depuislecadredemafene..
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quel étrange récit, quel style prenant !
bravo à l'auteur !
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Lecture très étrange...
J'ai été attirée par la couverture qui avait l'air parfaitement adaptée à la saison et le fait qu'il n'y avait aucun résumé apparent: j'aime bien les surprises!

Il y a des moments que je n'ai tout simplement pas compris... des références ouvertes au viol par des enfants de 12 ans? Vraiment?
Je comprends pourquoi la mère adoptive habille le garçon en fille, mais ce sujet aurait vraiment pu être davantage exploité ainsi que la santé mentale du petit garçon...
La fin l'a sauvé du 2 étoiles pour moi, car le développement des personnages y est plus important et je l'ai bien apprécié.

Si vous cherchez une lecture facile, atmosphérique et un peu étrange... allez-y sans trop d'attentes.
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Une jeune orpheline vit avec ses grands parents dans une grande propriété, ne pouvant s' en extirper et voir le Monde. L'histoire est assez sympathique avec des graphismes très simples mais efficace.
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