Felis Silvestris

Felis Silvestris, « Chat Sauvage », c'est son nom, celui qu'elle a adopté depuis qu'elle est là-bas, dans la forêt.

Elle, c'est la soeur aînée, celle qui est partie explorer un nouveau chemin de liberté et qui défend la nature contre une mort annoncée.

Aimée, soutenue et protégée, Felis est racontée par sa soeur cadette dans ce presque monologue où seule une question rythme le récit : « - Et ta soeur, elle en est où, elle fait quoi? ».

Dans une écriture intime, douce, sensible, le récit évoque le lien indéfectible qui lie ces deux soeurs, au-delà des pressions familiales, des contraintes sociales, de l'espace et du temps. Un lien qui permet à celle qui n'est pas là d'exister.

Avec une grande maîtrise du verbe, la plume chatouille tous nos sens pour raconter Felis, la forêt, le froid, la liberté et l'existence comme une lueur d'espoir.

Un roman comme une poésie qui clame l'amour et l'espoir. Une très belle rencontre livresque
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Felis Silvestris - Anouk Lejczyk
De nouveau une très belle découverte ; une primo romancière que j'ai lue grâce aux 68 premières fois et dont j'ai acheté le volume auprès de Jeanne de #lumiereslabox, lumières-labox.fr !

"La fuite doit cesser, ma fillette, la fuite doit cesser'', a-t-il ajouté en s'écoutant parler. Son sens des formules a toujours été supérieur à celui des réalités."p8"Alors je suis là, de retour parmi les miens, c'est officiel. Pleinement en prise avec le quotidien, concernée par tout ce que l'on nomme monde . (...) Auprès des miens, je serai quelqu'un de bien. Et toi, tu ne m'as pas attendue pour te sauver."p9
"Il n'y a aucune légende sous ton portrait encagoulé. le champ est libre, à moi de jouer."p17
"Il vous a dit de marcher quarante minutes pour rejoindre la forêt, exactement le temps que tu mettais pour aller au boulot le matin. Cette pensée t'a convaincue de ne pas faire demi-tour. Filer forêt, cette voix sans voix qui le dit, qui le sait."p22
"-Et ta soeur, elle en est où, elle fait quoi ?-Oh, ma soeur, elle prend un peu l'air."p25 (1ère entête de chapitre)
"Felis Sylvestris : ah, tiens, pas mal . Felis,  Felis, ça sonne bien, ça fait joyeux, joyeux et triste à la fois, et puis le chat sauvage, voyons voir, oui, le chat sauvage, mais oui, c'est tout à fait moi. Felis, appelez-moi comme ça."p32
"Être la même chaque jour : tu ne pouvais pas. Être celle qu'on attendait que tu sois : tu ne voulais pas. Te satisfaire de cette vie-là : impossible ! Plus rien ne te guidait hormis tes voix trop nombreuses pour être d'accord, trop imprévisibles pour être domptées. Alors tu suivais celle qui parlait le plus fort, à tort ou à raison.p67

"Dis Felis, dis-moi, à quoi tu penses quand ta pensée s'en va ?"p72

"Tu t'imagines dans sa peau d'enfant, sans aucune responsabilité, livrée à ton seul instinct de survie ou à ton envie d'aller de l'avant. Un champ des possibles qui ressemblerait à une forêt, avec ses tâches de lumière et ses obstacles, son langage composé de milliers de dialectes, tout un monde à apprendre, sans le regret de ceux que tu aurais mis de côté."p106
"Ce qui nous sauve, c'est que nous sommes capables d'oubli et d'émerveillement."p137
"Quelque chose change. Il faut de la patience. Beaucoup de patience. Rester sur le qui-vive. Prendre garde aux racines qui dépassent. Garder en tête le mouvement des oiseaux migrateurs, leurs différentes vagues de départ et d'arrivée."p181
Où l'on parle de deux soeurs, la narratrice qui mène une vie plutôt conventionnelle, et la 2nde qui n'hésite pas à prendre des chemins de traverse, à répondre à un appel plus profond de retour aux sources : un appel de la forêt.
Elle rejoint une communauté engagée pour la préservation de la forêt, qui vit en quasi autarcie avec le juste nécessaire.
Mais les deux soeurs existent-elles réellement ? La narratrice n'est-elle pas en train d'imaginer la vie de sa soeur comme étant celle qu'elle aimerait mener ?
Chaque tête de chapitre est ponctuée d'une question : "Et ta soeur, elle en est où, elle fait quoi ? posée par un des parents dont la réponse nous permet de suivre son évolution dans sa quête de sens.

C'est sensible, c'est beau, c'est très réussi. On a envie de rejoindre Felis dans sa forêt et de se reconnecter à la nature, aux sens premiers, en un mot à l'essentiel !
Un véritable coup de coeur et c'est un premier roman !! Merci les 68 !

2 soeurs, 2 soeurs séparées, chacune suit son chemin. L'une raconte la parcours de l'autre. Félis a tout quitté pour partir vivre en forêt avec un groupe de zadistes.
Retour à l'état sauvage pour cette jeune femme qui semble se retrouver suspendue dans les arbres.
Un magnifique roman sur la sororité, le retour à la nature et surtout un trio formée par les deux jeunes femmes et la forêt.
Trés beau

Le roman qui mettent en scène des soeurs m'émeuvent toujours. Ce fut le cas pour Felis Silvestris où l'autrice aborde des questions rares en littérature comme l'écologie et l'engagement militant. Ce premier roman m'a profondément touché par la manière dont les liens entre soeurs et avec la nature sont traités.

Felis est parti brusquement rejoindre un ZAD dans une forêt menacée de destruction. Elle vit dans une cabane et partage une quotidien rigoureux aux côtés d'autres militants. Seule dans son appartement, sa soeur pense à elle et tente de l'imaginer dans sa forêt. Elle écoute les discours inquiets sur la maladie de lyme de son père et l'incompréhension de sa mère face aux choix de sa fille. Elle se remémore leurs souvenirs d'enfance et tente d'imaginer la manière dont sa soeur vit désormais. Elle lance des fils imaginaires pour se relier à elle, elle tente de la suivre par la pensée dans la forêt qui l'abrite désormais.

Le récit est entrecoupé du même leitmotiv : » Et ta soeur, elle en est où, elle fait quoi ? », rappelant sans cesse l'absence et l'obligation de s'en justifier. Prendre les chemins de traverse, sortir des sentiers balisés attire les questions. La narratrice doit justifier l'absence de sa soeur, trouver un sens à ses choix tout en portant elle-même un manque. Il y a énormément de tendresse dans le regard qu'elle pose sur sa soeur, on sent le lien puissant qui les unis et cela m'a beaucoup touché. Toutes deux sont éprises de liberté et aiment côtoyer les marges.

Felis arrive dans cette forêt un peu par hasard et y trouve ses marques. Elle apprend le rythme et les bruits de la nature environnante. La description de son environnement est très sensuelle, très immersive pour le lecteur. Nous avançons à sa suite dans les sous-bois et au sommet des cabanes perchées. La jeune femme devient un élément de la foret à part entière. Elle apprend une vie rude mais pleine de sensations et qui l'invite à se recentrer. Elle évolue avec d'autres militants, des habitants permanents où d'autres qui ne viennent que ponctuellement. L'autrice nous raconte des bribes de vie dans une ZAD avec beaucoup de justesse. Elle pointe les tentatives de vie collective avec ce qu'elles ont de sublimes et de difficiles aussi. Certains sont ici pour conviction, d'autres pour fuir une société dans laquelle ils n'ont pas de place, et d'autres encore par hasard. L'engagement écologique, le militantisme en général, prend des formes diverses et n'a pas toujours besoin d'être bruyant. Chercher à être au monde de la manière la plus juste possible pour soi, constitue déjà un acte militant. Felis rejoint une lutte sans en embrasser le virulence. C'est elle-même avant tout qu'elle vient rencontrer dans cette nature à défendre. Elle tente de s'aider tout en aidant à la protection de la forêt.

Les deux soeurs, chacune à leur façon, tentent d'échapper à un monde déshumanisé. Elles sont en quête de sens, en recherche d'une réelle liberté. Elles explorent les forêts vierges, les terrains non foulés pour remplir le vide et se sentir vivante. Même éloignées l'une de l'autre, leurs âmes sont liées et leurs pensées se rejoignent. Anouk Lejczyk nous offre un texte singulier qui traite de sujets rares en littérature. Je l'ai reçu en plein coeur, comme un écho à mes propres réflexions, à mon propre besoin de forêt.

Un premier roman d'une grande force, une autrice à suivre.
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De ces deux soeurs, l'une souhaite donner un sens à son existence en militant dans une ZAD et en changeant son nom pour celui de Felis Silvestris, le chat sauvage d'Europe ; l'autre suit les mêmes objectifs, mais choisit de vivre dans un appartement au centre-ville dans des conditions d'hygiène pour le moins précaires.
J'ai trouvé tout ceci un peu confus et n'ai pas réussi à m'intéresser complètement à ces deux jeunes femmes.
Pourtant, je retiendrai la pudeur et la douceur qui émanent de l'écriture pour dire les relations familiales, de même que la description du monde de la forêt et son mode d'y vivre, ainsi que la capacité de l'auteure à agiter nos possibles interrogations et inquiétudes face à des choix de vie dans des lieux à la fois déroutants et fascinants.

Lu dans le cadre des 68 premières fois, ce livre voyage auprès des lecteurs/lectrices engagé.e.s dans l'aventure

Félis Silvestris est le premier roman écrit par Anouk Lejczyk aux éditions du Panseur en 2022. Un récit d'une écriture sensible et poétique qui explore notre rapport à la forêt, à la lutte, à la marginalité, à la famille et aux pérégrinations de la vie. C'est l'histoire d'un je et d'un tu, de deux soeurs dont on ne sait jamais vraiment qui fait exister l'autre, qui parle pour l'autre et ça fini par donner un effet de miroir ou d'écho ou d'une même personne ou enfin de quelque chose qui nous échappe.
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Deux soeurs, deux vies.
L'un d'elles, narratrice, passe ainsi du "je" au "tu" avec lequel elle incarne sa soeur comme si les liens du sang avaient ce pouvoir du regard omniscient.

Elle subit l'incompréhension des leurs parents face à l'engagement de cette soeur brûlée à vif par sa conscience écologique et dont l'activisme passe pour de la folie.

Le Felis Silvestris est une race de chat sauvage. C'est aussi le pseudonyme que choisi sa soeur lorsqu'elle intègre le groupe marginal qui s'engage contre la déforestation orchestrée par une grosse entreprise.

J'ai adoré ce roman qui confronte plusieurs points de vue, et souligne les paradoxes de notre temps. Une époque où l'éco-anxieté côtoie la société de consommation. Où les activistes sont encore jugés comme fous ou inconscients alors que d'autres se mettent au zéro déchet en bons "colibris". Certains s'en fiche, d'autres donnent leur vie au nom de l'écologie. Et entre il y a aussi beaucoup d'avis nuancés, mais nous sommes tous touchés par ces sujets.

Une roman pleins d'humanité avant tout.

Ce roman est empli d'une innocence qui questionne sur la marginalité vécue au sein d'une famille dite classique. Ici, il s'agit de vivre sa liberté en forêt, mais la mise à l'écart pour une raison ou pour une autre montre les interactions familiales induites.
En secret, une jeune femme s'est rebaptisée Felis en rejoignant une forêt et des inconnus. Sa famille se retrouve à vivre avec une absente très présente, celle que sa soeur raconte en permanence pour ne pas l'oublier. Que peut apporter la solitude au fond des bois ? Que représente le choix de se mettre en marge de la société ? Que devenir face au silence ?
Une fois n'est pas coutume, je vais commencer par dire tout le bien que je pense d'une maison d'édition qui me paraît être de celles qui font le choix d'accompagner les auteurs dans ce qu'ils ont de plus différent, de plus intéressant, de plus apporteur pour un lecteur. La mise en forme des livres, les visuels inexistants, le code couleurs en font des objets à part plus que des livres.
C'est un premier roman ! On y lit une sensibilité émouvante, une honnêteté âpre, une écriture délicate et ciselée. Les émotions y sont très fortes, magnifiquement suggérées plutôt que décrites. le père se renseignant à tout prix sur la maladie de Lyme pour pouvoir sauver sa fille quand elle reviendra, la mère essayant de faire fi d'une absence qui l'empêche presque par moments de respirer et la soeur témoin malgré elle et impuissante à faire comme si tout allait bien. Et Felis dans sa forêt gardant au loin les pensées qui pourraient la ramener à sa famille.
Ce qui nous est donné à voir, c'est ce que la liberté que s'octroient les uns fait à ceux qui n'ont pas les clés pour comprendre et accepter. C'est un rapport à la marginalité qui sourit plus à ceux qui l'empruntent qu'à ceux qui restent dans une vie socialement normée. C'est le poids des décisions des uns dans la vie de tous.
J'aime ces romans délicats, ceux qui ne donnent pas de leçons mais qui insufflent une réflexion intense sur l'être et les choix que l'on à faire dans la vie. Et ici, la nature est partie prenante à cent pour cent.
Je remercie la Fondation Orange pour l'envoi en SP de « Felis Silvestris » aux Editions le Panseur, écrit par Anouk LEJCZYK.

Felis est une jeune femme qui se cherche, elle décide un beau matin de rejoindre un groupe qui lutte pour la sauvegarde d'une forêt menacée de destruction.

On découvre l'univers de cette jeune femme par sa soeur qui nous la raconte en s'adressant à elle. Ces deux femmes sont très proches au point que les deux soeurs se confondent.

J'ai beaucoup aimé la façon dont est écrit ce roman où l'on ressent la nature et l'importance qu'elle a. Comme si c'était un manifeste écologique se mêlant à la recherche d'identité : la soeur devient un animal qui en dira plus sur elle que sa propre identité. 

Cela m'a fait penser à un autre livre  qui parle aussi du rapport de l'homme à la forêt et surtout de ceux qui veulent la sauver. Je veux parler de "Sauvagines" de Gabrielle Filteau Chiba.

Mais cet engagement n'est-il pas trop tard ? Quoiqu'il en soit c'est un très beau roman qui m'a emportée. Mais il peut rebuter ceux et/ou celles qui aiment l'action et qui ne sont pas adeptes de descriptifs ou de longueurs.
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Fin 2021, en parcourant les titres à paraître pour cette petite rentrée, j'étais tombée sur ce premier roman. La 4ème me donna non seulement envie de le découvrir mais aussi d'aller à la rencontre de cette maison d'éditions qie je ne connaissais pas. Finalement, c'est elle qui est venue à ma rencontre, et je remercie encore vivement Jérémy pour sa confiance.

Comment ne pas se sentir happée par le lien de ces soeurs, dont on ignore jusqu'à la fin les prénoms mais dont on apprend bien plus? Comment ne pas ressentir l'amour, malgré tout, malgré l'absence, l'inquiétude ou l'incompréhension?
Comment ne pas avoir envie d'étreindre Felis, ses doutes et ses souvenirs?

"Felis Silvestris" nous parle d'étendue: c'est le territoire, la distance, l'ensemble. L'étendue des kilomètres parcourus, des sentiments qui envahissent, la superficie de cette forêt que l'on vient sauver et qui pourrait bien nous sauver en retour.
Plongés dans une nature en danger, aux côtés de ses habitants réguliers ou improvisés, nous participons à recoudre le fil d'une histoire de famille et de trajectoire, une histoire dans laquelle chacun a sa place, mais peut-être pas celle qu'il voulait. Felis, elle, ne subit plus.

Anouk Lejczyk signe ici une fresque visuelle, sonore et olfactive car tous nos sens se mêlent à la lecture de ce premier roman terriblement réussi.
Le travail éditorial de précision sert magnifiquement le propos, et l'on n'a pas du tout envie ni de refermer ni de reposer ce magnifique objet-livre 🤩
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