Ses contemporains, et d’autres, depuis, l'ont comparé à Hogarth, à Goya, à Watteau, à La Bruyère, à La Rochefoucauld ; on a oublié Chamfort, auquel il s'apparente cependant comme esprit. Mais Gavarni est avant tout Gavarni, et c'est là sa véritable gloire : il a créé le genre qui l’a rendu célèbre, caractérisé par une alliance étroite entre l’art et l'esprit, et il en est resté le maître incontesté.
Car, bien qu'il ait un rare sens du comique, qui a pu faire dire à Banville qu'il était «notre plus grand auteur comique après La Fontaine et Molière », Gavarni a horreur de toute exagération et répugne à déformer des traits. Il n’est donc pas un caricaturiste, mais un ironiste merveilleux. Il souligne et ridiculise, certes, les travers et les vices, mais par leur vérité seule et par leur ressemblance.