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EAN : 9782918804604
200 pages
RUE PROMENADES (19/01/2019)
4.29/5   12 notes
Résumé :
Etre aux toilettes lorsqu'une fusillade éclate et se dire que sa survie dépend de la vessie des terroristes. Prendre un café avec la fille qu'on gardait quand on était petite et se rendre compte qu'on se fait draguer. Apprendre qu'on est séropositif et tout envoyer balader. Voir quelqu'un se faire harceler dans le métro par une personne handicapée et se venger à sa façon. Former un couple hors des schémas conventionnels et ne pas savoir l'expliquer totalement à son ... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Ces fragments de vies, acides comme un citron pressé osent le dire. Avant-gardiste la première de couverture donne le ton d'une lecture, qui, tel un ballon de baudruche éclate à la figure du lecteur qui regarde le monde le dos face au réel. Ici, respire un style appuyé, mature, doué, journalistique. Chaque mot amplifié par une justesse hors norme enclenche l'alarme d'un sociétal au trop plein de non-dits. Dans cette mappemonde authentique, Tara Lennart, auteure perspicace, émérite, pousse du pied le bien-pensant et ce conventionnel trop lisse pour être honnête. Tara Lennart est de loin une disciple des Cyniques à l'instar de Diogène. L'écriture est puissamment travaillée, maîtrisée, habile et précise. le lecteur ne sort pas indemne de ces éclats de vérité à moins d'adhérer d'emblée avec ces chroniques pimentées et nécessaires. le point d'appui verbal, en prouesse, octroie au lecteur le moment ultime d'une fusion avec l'auteure pour grandir en humanité. Le premier lever de rideau en page 5 dévoile par un incipit court mais plein « Comme dans un film » une chronique au drame horrible révélateur d'un Bataclan chaviré en pleine tempête terroriste. « Un silence » et là Tara Lennart pose ses mots un à un, et le lecteur est transis de froid et bousculé par cette architecture d'orfèvre. Plus que confirmée l'auteure écrit avec « ses tripes ». Ce kaléidoscope riche de contemporanéité est un outil pour mieux appréhender le monde. Une main tendue vers ce qui s'élance en manichéenne posture de notre plausible quotidien. « Il pousse des fleurs dans le désert au Chili. Des fleurs dans le désert le plus aride du monde »Tara Lennart est une observatrice, une militante, une engagée. Ces fragments sont des messages lancés dans un ciel littéraire engagé et vivifiant. On saute dans les flaques de ce conventionnel absous. On reste longtemps après le point final sonné mais purifié par ce dire qui éclate de rire à la face du monde. La parole libérée est la teneur de « Macadam Butterfly ». Tara Lennart est une belle personne attentive et donnante, car libre. « Tu n'étais pas un fantôme, tu étais un feu follet. » « Macadam Butterfly » a réussi son pari, celui d'un livre moderne, laborieux et indispensable. Ces récits écartent les pans de ce lisse qui aveugle. La capacité du filigrane suggère les règles de tolérance, en point d'appui entre chaque syllabe. Rien n'est laissé au hasard. le ciselé est aérien, solaire. « Tu avais besoin de constater qu'il existait encore, une volonté d'apprendre, de tout apprendre. » Ces chroniques, plus que des nouvelles, sont sincères et salvatrices. le bénéfice de lecture se trouve aussi dans la loyauté et le regard de Tara Lennart sur le monde qui sont un exemple à suivre. Publié par Les Editions « Rue des Promenades « Macadam Butterfly » est à lire en urgence et à offrir aux adolescents maîtres de demain, et adultes.
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Me revoilà dans ma petite médiathèque, opération “petits éditeurs”. Je regarde la première de couverture, à l'affût. Pourquoi m'être arrêtée sur Macadam Butterfly ? Probablement à cause de sa couverture super moche (six chipos reliées façon bâtons de dynamite sur un fond bleu pétard). Et puis lecture de la quatrième de couverture : “ Avec mordant et jubilation, Tara Lennart nous fait entendre des voix plurielles qui dessinent les multiples facettes de notre condition humaine contemporaine. Série d'instantanés irrévérencieux, drôles et souvent touchants, Macadam Butterfly dresse un portrait acéré et enlevé de son époque”. Tout ça sonne comme une bien belle promesse…
Par acquis de conscience, je me rends sur le site Internet de l'éditeur que je ne connais pas : “Rue des Promenades”. Éditeur bimédia, certains ouvrages sont disponibles en version papier et d'autres en version numérique. Je clique sur “Présentation”, histoire d'en apprendre un peu plus sur la ligne éditoriale. “Rue des Promenades choisit les textes pour ce qu'ils nous disent, mais d'abord pour la façon dont ils le disent”. Rolala, j'ai donc entre les mains un livre sur la condition humaine qui doit être très très bien écrit… Un détail attire tout de même mon attention : la rubrique “Un tour du côté du nailart”. Ce doit être une métaphore me dis-je. Je clique. J'avais tort. Point de métaphore, mais un véritable concours de nailart. Je reste perplexe.
Mais passons. Je commence donc avec délectation ma lecture. le livre est composé de 16 courts textes. Pas des nouvelles. Pas des histoires. C'était d'ailleurs marqué sur la quatrième de couverture : “Macadam Butterfly est son premier texte publié”. Ça ne raconte rien ou presque. Ce sont plutôt des tranches de vie, des pensées intérieures de personnages, des dialogues. le livre porte le titre d'une des histoires. Premier texte : “Dame pipi”. Extrait : “Putain de sa mère la pute, enculés. Enculés de fils de pute, enculés putain. Merde merde merde. Putain les enculés.” Deuxième texte : “Effets secondaires du féminisme”. Extrait : “ Putain de plasticienne de mes deux …” Alors oui, j'ai sélectionné les extraits et tout le texte ne se réduit pas à ça. Quelques passages sont même plutôt pas trop mal écrits. Mais j'avais visiblement mal interprété la ligne éditoriale …
Pas grave, concentrons-nous sur la condition humaine contemporaine. Un constat s'impose très vite : je me suis encore fait avoir par la quatrième de couverture. Je n'en veux même pas à l'auteur, la pauvre, elle n'y est sûrement pour rien. Il n'est en rien question de la condition humaine. Les personnages des différents textes évoluent globalement dans un monde de hipsters. Ce se drogue, ça baise à tout va, ça mate du porno. le discours se veut résolument féministe, progressiste, ouvert. le texte “2053” propose même un regard anticipé sur le futur où tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes : cannabis dépénalisé, acceptations des orientations sexuelles multiples … le problème c'est qu'on tourne en rond, d'un texte à l'autre. Ce n'est pas la condition humaine, c'est la description d'un milieu (ou sinon, faut croire que je n'appartiens pas à l'humanité, moi qui ne me drogue pas et qui couche avec le même type depuis 20 ans). Je me plante peut-être, mais il y a probablement une dimension autobiographique dans ces textes, et je peux comprendre cette envie qu'à l'auteure de faire partager ses problématiques. Mais cette accumulation de textes sans histoire dessert son propos. Un peu d'humour ou de mise à distance auraient été bienvenus. Malheureusement, les quelques belles trouvailles (la chute de “I'm your virus”, le personnage principal de “Dédé”) sont noyés sous un verbiage indigeste.
Je suis totalement passée à côté, et du thème et du style.
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C'est dans un futur dystopique très lointain que Benjamin Planchon situe ses différentes micro-fictions, donnant une toute nouvelle vision de la Dystopie. L'auteur, pessimiste ou visionnaire avec ses grandes pensées, raconte plusieurs histoires très différentes qui invitent à la réflexion et au débat. Des histoires multiples pour avoir la possibilité d'anticiper et donc de créer plusieurs mondes possibles où chaque détail nous captive.
Ces capsules, comme des machines à voyager dans le temps, peuvent être vraisemblables ou simplement impossibles. Visionnaire ou pas, c'est un roman chargé d'action et de rebondissements. Benjamin Planchon nous plonge dans un univers absurde, surréaliste et fantastique ; mais bien plus que des simples fictions, ce sont des émotions fortes, et surtout un message d'alerte qui nous fait d'abord prendre conscience du fonctionnement d'aujourd'hui pour mieux imaginer le fonctionnement de demain. Il est donc intéressant de considérer la notion de temps, de 2031 ou de 8762 ; ce livre fait écho à notre passé et notre présent qui façonnera notre futur. Ces conséquences de notre présent sont pour la plupart exagérées, mais il y a tout de même beaucoup de vérité et de raisonnement. Il aborde des sujets d'actualité comme le changement climatique, le travail, le consumérisme, mais aussi la vidéosurveillance, le nouveau business de la chirurgie esthétique, la chasse animale, la numérisation, etc. et il imagine la politique, le monde du travail, la biologie de demain.
Grâce à des métaphores, des symboles camouflés, on remarque les défauts de la société de consommation, superficielle, inégalitaire, et l'urgence climatique. C'est un monde désolant où des Etats peuvent être acheter et vendus. Il suit la tradition littéraire de Georges Orwell et de Jules Verne.
Cette première publication reflète la mentalité des gens d'aujourd'hui. C'est donc un livre malgré tout actuel qui nous fait voir notre monde d'aujourd'hui avec un grand recul de plusieurs décennies. L'auteur explore une multitude de sujets et des thématiques variées. Il a réussi à faire de ses capsules vers le futur des histoires drôles, absurdes, surréalistes ; mais en même temps effrayantes. Il clarifie la vision du futur et répond à certaines de nos questions, mais pose encore des questions inexplicables et insondables. Il nous laisse avec de l'incertitude et une vision du futur angoissante ; une interprétation de la science-fiction passionnante.
Pour moi chaque capsule est unique, variée, distincte, intrigante : un concentré d'adrénaline extravagante.
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Ce recueil de nouvelles est très immersif et intéressant. L'auteure Tara Lennart joue avec le vocabulaire familier pour nous entraîner dans ces petites histoires rocambolesques. Certains pourraient trouver ce vocabulaire trop vulgaire lorsque l'extrait est hors contexte mais dans les récits, cela ne choque pas et reflète la vérité. Tout le monde, dans un état de stresse énorme, peut dire des grossièretés même si ce n'est pas bien vu en société. Je pense même que ce vocabulaire qui casse les codes classiques de la littérature peut mener des adolescents qui, de prime abord n'aiment pas lire à s'intéresser à la lecture. Il y aussi une présence de références à la pop-culture telles que Counter Strike, Captain America ou même Link qui font plaisir aux connaisseurs.

L'auteure a réussi en quelques lignes à créer un vrai vécu aux personnages avec du caractère et des convictions ce qui lui permet d'aborder des sujets plus ou moins sensibles comme un attentat ou le féminisme sans offenser personne. Elle arrive à faire passer des idées et un état d'esprit sans forcer sur le sujet.

Ces petites scènes rares mais qui pourraient arriver à tout le monde sont comiques et ses personnages attachants, voilà pourquoi je recommande à tout le monde, même ceux qui n'aiment pas la lecture « classique » de lire ce livre.
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Macadam Butterfly
Je trouve ce livre très intéressant et je le recommande très fortement. Ce livre est idéal pour les personnes qui n'aiment pas lire énormément et qui n'aiment pas se plonger dans des romans trop longs, car c'est un recueil de petites histoires. Chaque chapitre raconte une histoire unique, ce qui donne la chance à chaque lecteur d'en trouver une qui lui plaise. Ces histoires abordent notamment des faits d'actualités, ce qui est un point positif car tout le monde est concerné par ceci et tout le monde comprend facilement de quoi l'on parle. Les histoires abordent par exemple les thèmes suivants : le féminisme, la guerre, les maladies sexuellement transmissibles, la dépression, les drogues et l'alcool, le racisme, les handicaps et plus encore… Certains lecteurs trouvent ces extraits absurdes car il y a certaine histoires qui paraissent extraordinaires ; au contraire, je trouve que c'est ce qui fait tout le charme du livre. D'autant plus que je pense que beaucoup des histoires sont certainement déjà arrivées. Je conseille ce livre surtout aux adolescents car il critique et apprend un grand nombre de choses. Néanmoins Macadam Butterfly est écrit avec un vocabulaire qui est plutôt familier. Ceci peu déplaire à beaucoup de personnes. Personnellement je trouve que ceci facilite la lecture car le langage s'approche de celui qu'utilisent les jeunes de nos jours, même s'il vrai que certains mots peuvent choquer. Je trouve également que ce langage est un point fort du livre car peu de livres osent utiliser un langage familier. Ceci rend le livre unique. Ce livre peut faire polémique, c'est pourquoi il est nécessaire de le lire pour se forger son propre avis. En ce qui me concerne, je l'ai beaucoup apprécié et je le relirai volontiers.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
J'enterrerai donc deux fois ma jeunesse aujourd'hui. Une première avec ma petite chienne dans les dunes qu'elle aimait tant, et une deuxième avec ma grand-tante dans le village de bord de mer où elle a passé la fin de sa vie.
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Vidéo de Tara Lennart
Rencontre avec Yves Pagès au Salon du livre d'expression populaire et de critique sociale 2018 à Arras, le 1er mai. Dernier roman : Encore Heureux. Editions de l'Olivier
Médiation : Tara Lennart Captation : Colères du Présent
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"– Non, pour te le dire franchement, je ne trouve pas que ce soit si formidable, dit Hans Castorp. Où sont donc les glaciers et les cimes blanches et les géants de la montagne ? Ces machins ne sont tout de même pas bien haut, il me semble. – Si, ils sont haut, répondit Joachim. Tu vois presque partout la limite des arbres. Elle est même marquée avec une netteté particulièrement frappante, les pins s’arrêtent, et puis tout s’arrête, il n’y a plus rien, rien que des rochers, comme tu peux t’en rendre compte. De l’autre côté, là-bas, à droite de la Dent Noire, de cette corne là-haut, tu as même un glacier. Vois-tu encore le bleu ? Il n’est pas grand, mais c’est un glacier authentique, le glacier de la Scaletta. Piz Michel et le Tinzenhorn, dans le creux, tu ne peux pas les voir d’ici, restent également toute l’année sous la neige. – Sous la neige éternelle, dit Hans Castorp. – Oui, éternelle, si tu veux. Oui, tout ça est déjà assez haut, mais nous-mêmes, nous sommes affreusement haut. Songes-y. Seize cents mètres au-dessus du niveau de la mer. De sorte que les altitudes n’apparaissent plus beaucoup."

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Thèmes : peinture , montagnes , ascension , alpinisme , paysages , littérature , symbolisme , nature , romantismeCréer un quiz sur ce livre

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