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En 412 avant JC, nous suivons Lampo le narrateur et son meilleur ami Gélon, passionné de théâtre et particulièrement celui d'Euripide. Dans leur ville de Syracuse, ils ont l'idée folle de montée une troupe de théâtre composée de prisonniers de guerre athéniens, qui sont regroupés dans une carrière, livrés à la soif et la faim dans l'attente de leur condamnation à mort. On ne blaguait pas à cette époque...



Pour un premier roman, il est franchement bien fichu. J'ai adoré les personnages, surtout celui de Lampo, il est très drôle avec ce côté gars un peu raté qui se laisse vivre. J'ai adoré le fait que les personnages parlent de façon assez moderne, ça ajoute un humour à la Kamelott.

Mais il ne faut pas se fier à cette première impression, nous ne sommes pas dans un roman humoristique, plus l'histoire avance, plus on sent poindre la tragédie grecque. Il y est quand même question de thème assez lourd, comme la guerre, le deuil mais c'est une ode à l'amitié et à la solidarité.

J'ai également beaucoup apprécié voir le quotidien à cette époque ainsi que l'importance qu'avec le théâtre pour la population. Et c'est fou la quantité de vin qu'ils pouvaient ingurgiter !

On rit, on est ému, on est tendu parfois, c'est vraiment une belle réussite et Ferdia Lennon est un auteur à suivre.
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•SERVICE PRESSE•

• Titre : "Un acte de gloire"
• Genre : Roman
• Thèmes : Théâtre, Euripide, guerre, amitié.
• Éditeur : Buchet Chastel
• Auteur : Ferdia Lennon
• Traduction : Jean Esch
• Couverture : Violaine Cadinot
• Illustration : Clément Barbé
• Note : 5/5

• Extrait :
"C'est l'espoir qui alimente nos peurs, et je me rappelle qu'un homme devrait être reconnaissant envers ses peurs, car cela signifie qu'il a quelque chose à perdre ou à gagner."


• Résumé :
"412 avant notre ère, au lendemain de la victoire de Syracuse lors des guerres du Péloponnèse. Alors que des milliers de prisonniers athéniens croupissent dans des carrières, deux jeunes potiers sans le sou, Gélon et Lampo, offrent du vin et des olives à qui voudra bien réciter des vers d'Euripide. Parmi les hommes affamés, les candidats ne manquent pas. Bientôt naît le projet fou de monter Médée et Les Troyennes au beau milieu de cette prison à ciel ouvert."


• Avis :
Un énorme coup de coeur pour ce roman.

J'ai aimé cette ambiance tragi-comique, plus tragique que comique d'ailleurs, qui s'accroche au coeur dès les premières pages. Je me suis beaucoup attachée aux personnages, à Lampo surtout, à sa maladresse, son manque de patience et ses mauvaises décisions souvent rattrapé par Gélon qui est bien plus réfléchi, instruit et calme.

Il est difficile de prendre parti dans ce roman, car dans cette guerre, les esclaves d'aujourd'hui étaient les envahisseurs du passé. On est donc pris entre deux feus, dans ce théâtre à ciel ouvert interprété par ces esclaves qui n'espèrent qu'une seule chose, vivre. C'est beau et tragique à la fois.

La plume est divine, c'est parfaitement traduit et les pages se tournent très (trop) vite. Une lecture fluide et très agréable.

La fin, et surtout, le message que l'auteur a voulu nous transmettre est poignant : "L'art peut sauver une vie". Oui, l'art peut en effet être une lanterne dans la nuit noire, apporter de la joie et du réconfort. Après tout, n'est-ce pas ce que la littérature fait chaque jour avec nous ?

Je vous recommande vivement ce roman, certes court (350 p.) mais qui sera, à sa manière, se faire une place dans vos coeurs.
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À quel point est-ce que j'aime la Grèce antique et le théâtre ? Au point d'organiser des vacances d'été pour être à Épidaure , dans le théâtre antique, le soir où la troupe de la Comédie Française y joue Électre / Orestre. Alors je ne pouvais que sauter sur la proposition de Babelio de découvrir "Un acte de gloire ", roman dans lequel deux potiers siciliens du Ve siècle avant Jésus-Christ décident de monter « Médée » et « Les Troyennes » d'Euripide avec des prisonniers Athéniens emprisonnés à dans une carrière à ciel ouvert.

L'entrée dans le roman est difficile. La brutalité de la rencontre avec les Athéniens enfermés dans cette prison à ciel ouvert qu'est cette carrière de pierre calcaire sans un abri du soleil brûlant la journée et sans protection contre le froid et les rats la nuit, subissant un traitement inhumain, provoque des images insoutenables. Difficulté également à saisir la personnalité de ces deux désoeuvrés de Syracuse, êtres meurtris par la vie et par la guerre qui vient de se terminer sur la victoire des iliens.

Lampo, le narrateur, est un personnage un peu (beaucoup) lourd, qui semble avoir peu de personnalité, jure comme un charretier et est facilement donneur de leçons. Bref, quelqu'un d'assez irritant. Il est dans l'ombre de son ami Gélin. Ce dernier est fan d'Euripide. C'est lui qui a cette idée de monter ces deux pièces avec les prisonniers. Par amour du théâtre et aussi pour permettre à quelques-uns de survivre, de boire et de manger. Des deux c'est le plus courageux, le plus instruit et le plus posé. Un personnage plus humain, plus attachant, portant en lui les séquelles du drame qui l'a marqué à vie. Ne manquant pas de culot, d'énergie et de foi en leur projet, ils vont trouver un producteur et réaliser cette utopie.

Le ton se veut moderne, avec des phrases du 21ème siècle. J'ai eu du mal tout au long de ma lecture, avec ce vocabulaire tout droit sorti d'un pub irlandais et que j'ai du mal à imaginer dans la bouche de Grecs de l'antiquité (même si je ne doute pas qu'ils savaient eux aussi pousser force jurons). Lampo m'est resté antipathique longtemps.

Au fil des répétitions le regard sur l'autre change. Lampo devient plus sérieux et en vient à considérer un athénien comme son ami, Gėlin doute mais semble mieux supporter la douleur qui le ronge depuis des années. Quant aux Athéniens prisonniers et acteurs, on ne peut que compatir devant leur sort. Mais comment la population de Syracuse recevra-t-elle ce projet fou ?

Le théâtre peut-il changer le monde ? le théâtre peut-il changer les hommes ? Questions qui restent toujours d'actualité. Ferdia Lennon apporte ici sa réponse, dans cette histoire d'amitié. Un roman où les hommes sont capables du pire comme du meilleur.

Merci aux Éditions Buchet Chastel et à Babelio pour cette lecture.
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Depuis quelque temps, les éditeurs proposent de plus en plus de romans sur l'antiquité gréco-romaine. La plupart sont des réécritures de la mythologie ou choisissent leurs personnages dans les récits d'Homère. C'est pourquoi ce premier roman de Ferdia Lennon, auteur irlandais, né à Dublin d'une mère irlandaise et d'un père lybien, m'a intriguée.

En effet, il choisit de nous raconter l'histoire de citoyens ordinaires, en Sicile. le récit se déroule en 412 avant Jésus-Christ, quelques mois après la grande défaite des grecs à Syracuse. Les prisonniers athéniens ont été parqués dans des carrières à ciel ouvert, où le peuple vient les observer pour passer le temps.

Deux jeunes gens, Gélon et Lampo, potiers de leur état, apportent aux prisonniers des olives, du fromage et du vin à ceux qui pourront citer Euripide. Ils proposent même aux plus enthousiastes d'entre eux de monter les deux pièces Médée et Les Troyennes. Les deux compères vont alors se débrouiller pour trouver l'argent qui leur permettra de mener à bien leur projet, ainsi que la nourriture pour leurs acteurs. Et les répétitions commencent...

J'avoue avoir eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, car Ferdia Lennon utilise un vocabulaire moderne, les deux héros sont souvent un peu minables et peu charismatiques. Mais j'ai fini par m'attacher à leur rêve, un peu fou, de devenir metteurs en scène le temps de quelques jours. Au fil des jours leur projet se concrétise et ils en sont les premiers surpris. J'ai aimé suivre les différentes étapes de leur parcours : trouver un mécène pour le financement, acheter des décors, costumes, masques et faire venir les spectateurs. J'ai aimé aussi le lien qu'ils tissent avec les athéniens, ainsi que l'aventure de Lampo et Lyra, la jeune esclave, serveuse à la taverne.

Sans être un coup de coeur, cette lecture a été un moment agréable et je remercie les éditions Buchet Chastel et Babelio pour l'envoi de ce roman, dans le cadre d'une Masse Critique privilégiée.


Lien : http://dviolante5.canalblog...
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Roman reçu grâce à Babelio et à une Masse Critique.

Malheureusement je n'ai pas été complètement conquise par ce livre.

Pourtant il me semblait plein de belles promesses: une belle couverture, une époque dans la Grèce Antique où se déroule l'histoire et une omniprésence de la culture poétique et théâtrale.

Mais dès la 1ere ligne, j'ai été perdue par le langage très (trop ?) contemporain avec l'époque dans laquelle se passe l'intrigue: je n'ai pas réussi à m'y faire.
De plus, le côté naïf des 2 protagonistes principaux, Gélon et Lampo, qui partent la fleur au fusil, à pour moi, desservi mon envie de les suivre dans leur belle aventure de création.

Et même les 100 dernières pages, plus vivaces, ne furent pas suffisantes pour apprécier ce roman.

Dommage, cette histoire n'était pas faite pour moi.
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Syracuse, 5ème siècle avant notre ère. Les athéniens prisonniers croupissent dans une carrière suite aux guerres du Péloponnèse, mais grâce à l'amour pour leur théâtre porté par deux potiers, certains vont réchapper à la mort.
C'est une histoire un peu rocambolesque mais qui met en scène le pouvoir de l'art qui transcende les inimitiés et les guerres.
Il y a un mélange des genres manié par l'auteur avec une certaine facilité entre la tragédie antique et le langage familier qui sied bien au sujet et qui permet de plonger dans l'histoire sans difficulté.
Il donne aussi envie de se plonger dans les tragédies grecques qui sont au premier plan de cet ouvrage et dont le message dépasse les époques.
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On est en 412 avant JC.

Des milliers d' Athéniens sont prisonniers dans les carrières de Syracuse après leur défaite. Is sont détenus dans des conditions déplorables et leur nombre diminue de jours en jours.

Gélon et Lampo, deux potiers et amis viennent quotidiennement leur apporter un peu de pain rassis et des outres d'eau.

Gélon, passionné par le théâtre et Euripide décide de monter une pièce de théâtre dans les carrières et les Athéniens en seront es acteurs. Pour les inciter à jouer le jeu, en échange ils auront droit à du pain, des olives et du vin.

Petit à petit la pièce va prendre forme, les répétitions s'enchaînent, des costumes sont cousus et des masques sont peints.

Le jour de la représentation est arrivé, mais ils sont loin de se douter du final qui va leur être réservé.

Un livre basé sur l'art, duquel va découler des amitiés et des rapports humains qui n'auraient jamais eu lieu dans d'autres circonstances.

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire au début et à me familiariser avec un langage que j'ai trouvé un peu "cru" pour l'époque, mais au fil des pages j'ai commencé à apprécier ma lecture qui m'a sorti de ma zone de confort et m'a fait découvrir un autre genre littéraire.

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Ce roman a été un roller coster. Je suis passée de « oh ! intriguant ! J'aime bien ! » à « Ouuh, un peu relou, j'ai du mal, je pense que je vais lâcher… » à « wow ! Incroyable ! Que va-t-il se passer ?! ».

« Oh ! Intriguant ! J'aime bien ! ».

Le roman débute avec un style qui rappelle les dialogues de Platon. Rien que cela. On vous annonce la couleur, vous êtes dans un univers antique et on AIME l'Antiquité. On aime sa littérature. Et notamment, on aime Euripide. Euripide, l'incroyable auteur de l'incroyable tragédie qu'est Médée, ma pièce préférée. Gélon est un littéraire dans l'âme, capable de citer Homère et Euripide n'importe où, n'importe comment, n'importe quand. Mais on plonge aussi dans l'horreur de la guerre, avec un point de vue d'un Syracusain qui va rendre visite à des Athéniens qu'on laisse mourir dans une carrière comme s'il allait au zoo. Son indifférence de la souffrance humaine m'a laissé pantoise et m'a franchement mise mal à l'aise. Mais un malaise que j'ai trouvé intéressant et captivant, me disant que le reste du roman allait justement faire nuancer ce point de vue.

« Ouuh, un peu relou, j'ai du mal, je pense que je vais lâcher… »

Malheureusement, cette nuance met du temps à venir. Beaucoup. de. temps. Et j'avoue que j'ai eu beaucoup de mal à m'accrocher. Donc, si je m'étais écouté et que j'avais laissé tomber le livre à sa moitié, je vous aurais dit que c'est une lecture mitigée. Mitigée dans le sens où je ne m'attachais pas du tout au personnage principal, Lampo, malgré une petite affection pour le second, Gélon. le roman étant du point de vue du premier, j'ai eu du mal à me laisser embarquer, trouvant le personnage antipathique et parfois lourd et égoïste. Il a joué avec mes nerfs à de nombreuses reprises et cela m'a un peu agacé au début de ma lecture. Son indifférence envers les Athéniens, sa cupidité, a vraiment testé ma patience. Mais j'ai tout de même continué, intriguée de voir comment deux Syracusains allaient bien pouvoir monter une pièce de théâtre avec des Athéniens à moitié morts.

« wow ! Incroyable ! Que va-t-il se passer ?! »

Eh bien, je suis très contente de n'avoir pas lâché l'affaire ! Parce qu'arriver à cette pièce de théâtre, le roman se transforme. Les personnages se découvrent une humanité qui va au-delà de la nationalité, unis par le théâtre d'Euripide. de nouveaux personnages s'ajoutent à cette troupe extraordinaire, au sens littéral du terme. J'ai beaucoup aimé cette bande de gamins qui s'improvisent assistants et qui ajoutent une touche de légèreté et d'innocence qui fait du bien dans ce monde cruel de l'après-guerre.

Et ces deux pièces. Bon sang ces pièces ! Tout d'abord, Médée. Médée dans toute sa splendeur, qui ne peut pas l'aimer ? Et puis les Troyennes. Pièce que je n'ai jamais lu, mais c'est une chose qui va bientôt changer. La représentation de cette pièce, qui met en scène les femmes troyennes après la guerre de Troie, fait cruellement écho au cri de désespoir des Athéniens mourant dans les carrières de Syracuse. le passage du roman relatant ces représentations est sublime et poétique, il m'a subjugué.

Je ne vous en dis pas plus étant donné qu'il y a quelques retournements de situation qui donnent du dynamisme à ce roman et cela serait dommage de vous les gâcher. Mais sachez que ce roman vaut le détour. Il m'a sorti de ma zone de confort et j'en suis ravie.
Lien : https://lifeisarealbook.com/..
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Il s'agit du premier roman d'un écrivain irlandais, au sujet duquel il est difficile de trouver des informations. Dans les remerciement, l'auteur explique que l'écriture de ce livre a pris sept années, tant sa composition a été complexe, mais en même temps qu'il lui a été impossible d'en abandonner la genèse, tant il a l'a habité.

Nous sommes à Syracuse en -412. Suite à une tentative athénienne avortée de mettre la main sur la Sicile, l'armée entière de l'envahisseur est capturée en -413, les chefs exécutés et les soldats enfermés dans les carrières de Latomies, où ils meurent à petit feu. Une partie des survivant sera vendue comme esclaves. Tout ce contexte historique n'est pas vraiment expliqué dans le roman, comme si l'auteur le supposait connu. le récit n'est pas centré d'ailleurs sur les événements jugés importants sur le plan historique à proprement parlé : nous suivons en réalité deux ex-potiers, dont le narrateur Lavrio, sans travail au moment où débute le roman. Gélon, l'ami de Lavrio déclare une passion pour Euripide et va dans les carrières ou agonisent les Athéniens pour que entendre des vers du dramaturge, en nourrissant en échange ceux qui sont capables de lui fournir ce qu'il souhaite. Il en vient progressivement à l'idée d'organiser une représentation de deux des pièces de son auteur de prédilection, entreprise qu'il va essayer de mener à bien avec une énergie farouche. Lavrio l'accompagne, tout en vivant une histoire d'amour avec une esclave achetée par le propriétaire de sa taverne préférée.

Le roman a pour ambition d'aborder des sujets essentiels : le rapport à l'art, ce qu'il permet de dire, d'apaiser ou non dans les rapport des hommes entre eux, la manière de faire le deuil des êtres aimés, le rapport à l'autre, l'humanité que l'on est en capacité ou pas de voir dans un ennemi réel ou supposé, la capacité d'empathie et de compassion … En un mot, c'est un livre ambitieux, qui veut dépasser l'anecdotique, tout en gardant la forme d'un récit drôlatique, prenant pour héros des personnages minables en apparence, mais dotés d'un grand coeur. La présentation de l'éditeur évoque le parler savoureux des pubs irlandais.

Je ne sais pas si c'est à cause de ce dernier élément, mais je ne suis pas vraiment entrée dans ce livre, en réalité je n'y ai pas cru un instant. Ces personnages étaient trop beaux pour être vrais d'une certaine manière. Et le récit truffé d'invraisemblances : à chaque étape, quelque chose survenait qui rendait la suite possible. Bien que l'on ne puisse pas dire que la fin soit rose, même si elle est tout au moins en partie relativement prévisible, il y a une sorte d'optimisme foncier, qui ne s'accorde pas vraiment avec les événements décrits.

Un beau projet, pas complètement abouti à mon sens, mais c'est un premier roman, et l'auteur a du potentiel pour nous proposer quelque chose de plus convaincant sans aucun doute.

Je remercie en tous les cas Babelio et Editions Buchet-Chastel pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une masse critique privilégiée.
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412 avant J.-C., à Syracuse. Les troupes de l'arrogante Athènes, qui voulait conquérir la Sicile, essuient une lourde défaite. Des milliers de prisonniers athéniens sont enfermés dans les carrières de calcaire aux abords de la ville, le seul endroit suffisamment grand pour « accueillir » autant de personnes. Les Grecs y sont abandonnés à leur sort, à peine nourris, exposés au soleil et aux intempéries avec pour seul abri possible les anfractuosités de la roche. Autant dire que leur espérance de vie est infime. Jusqu'au jour où deux jeunes Syracusains, Gélon et Lampo, potiers au chômage et sans le sou, décident de nourrir ceux parmi les prisonniers qui sauront réciter des vers d'Euripide. de là, naît dans la tête de Gélon l'idée un peu folle de monter non pas une, mais deux pièces de théâtre, Médée et Les Troyennes.

Théâtre contre nourriture, c'est le deal. Est-ce là l'acte de gloire du titre ? On peut en douter : donner à manger à des prisonniers affamés à condition qu'ils acceptent de monter sur les planches, voilà qui n'est guère équitable. L'acte de gloire sera plutôt à chercher dans le comportement de nos deux metteurs en scène improvisés, après la débâcle de la représentation.

Ce roman se lit sans déplaisir, mais il me laisse perplexe : quelle était l'intention de l'auteur ? D'une part, il utilise le ressort de la farce avec ce duo des contraires : l'un sérieux, sombre, intelligent, obsédé par le théâtre, le second clown maladroit et naïf au coeur tendre. L'auteur crée aussi un décalage censément humoristique en adoptant un langage moderne, familier et grossier, aux antipodes de celui des textes d'Euripide. D'autre part, l'action relève littéralement d'une tragédie grecque, avec ces prisonniers qui se prêtent au jeu pour un bout de pain et une outre de vin, pour s'assurer quelques jours de survie tout en sachant qu'il n'y a d'espoir de liberté que dans la mort.

Un curieux mélange tragi-comique, donc, et s'il est question de la puissance de l'art, capable de transcender les anciennes rivalités pour nous ramener à notre commune humanité, le message m'a paru un peu confus, parce qu'ici il ne me semble pas poussé au bout de sa logique.

En partenariat avec les Editions Buchet-Chastel via NetGalley.
#Unactedegloire #NetGalleyFrance
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