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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec le Christ philosophe, Frédéric Lenoir nous expose la portée universaliste de la pensée chrétienne. Pas seulement attachée à la stricte religion et à la foi en Dieu, l'enseignement du Christ au travers des Evangiles à une portée beaucoup plus large : en effet, la charité, la fraternité, la liberté de conscience ou la non-violence sont l'apanage de l'humanité dans son ensemble et pas uniquement des croyants.
L'auteur reprend l'histoire du Christ, par les sources reconnues par l'Eglise et par les récits de témoins de contemporains. Il explique ensuite comment les sociétés romaines ou grecques se sont peu à peu christianisées. de religion persécutée elle a connu un essor fulgurant quand l'empereur Constantin s'est converti, tournant le dos aux dieux romains.
Ce qui est intéressant dans cet ouvrage c'est le gros travail de recherche de l'auteur qui démontre que d'une part l'humanisme chrétien s'est mué en humanisme athée, et que d'autre part, la société moderne est pétrie de références chrétiennes (langage, expression, fêtes). La pensée chrétienne, strictement religieuse au départ, s'apparente davantage désormais à un corpus philosophique ouvert à tous.
Le livre, parfois technique, offre une réflexion intéressante sur l'essence de la religion chrétienne et sur l'influence qu'elle a sur le monde actuel, alors même que le nombre de croyants, et de pratiquants, baisse continuellement en Europe.
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Frédéric Lenoir est un auteur désormais célèbre et très médiatisé. Ce n'était pas encore le cas en 2007, au moment où il a publié ce livre. Dans cet ouvrage, il y a beaucoup de choses (et peut-être trop ?): la vie et l'enseignement de Jésus, l'histoire du christianisme, y compris les schismes et les hérésies, la relation entre l'Eglise et la société moderne, etc... C'est présenté d'une manière claire et synthétique mais, comme j'ai déjà beaucoup lu par ailleurs sur tous ces sujets, je n‘ai sans doute pas appris grand-chose.
Le titre même de ce livre peut surprendre. Mais F. Lenoir souligne que « la révolution apportée par la philosophie du Christ a créé une véritable onde de choc dans l'histoire humaine ». En effet, dans le domaine éthique, l'enseignement de Jésus a promu le pardon, la non-violence et l'amour du prochain. De plus, il se trouve à la base des valeurs fondamentales de notre société laïque moderne: la liberté, l'égalité, la fraternité, la séparation des pouvoirs. (J.-C. Guillebaud a livré le même type d'analyse dans "Comment je suis redevenu chrétien", paru également en 2007).

Toutefois, le message principal de Frédéric Lenoir est ailleurs. Il peut se résumer en une phrase: « Le christianisme n'est PAS D'ABORD une religion, avec des dogmes, des sacrements et un clergé: c'est AVANT TOUT une spiritualité personnelle et une éthique transcendante à portée universelle » (p. 298 de l'édition de poche). Il importe de bien méditer cette phrase qui, justement, fait écho au titre du livre. Pour ma part, j'en déduis ceci: la place de l'Eglise - avec toute son influence et tous ses pouvoirs - , autrefois dominante, n'a jamais garanti le respect des principes éthiques énoncés par le Christ. Inversement, l'effondrement apparent de l'Eglise dans la société contemporaine n'implique pas nécessairement un dévoiement moral généralisé. La position de l'homme devant le "Royaume de Dieu" n'a vraiment pas changé depuis deux mille ans: ce "royaume" est toujours comme un mirage qui recule à mesure qu'on avance… Dans cette quête individuelle jamais achevée, l'action de l'Eglise n'a en fait qu'un rôle très mineur.

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