L'enquête du commissaire a pour objet la mort d'un homme, Davide Cavanella, d'une quarantaine d'années, sourd muet, qui travaillait dans un pressing que fréquente la famille Brunetti.
Le personnage de Davide, le garçon qui ne parlait pas, est décrit comme une personne infantile et limitée intellectuellement. Son histoire va très progressivement se dessiner au fil du roman. Seul, un élément reste inexpliqué. En effet, le regard de Brunetti se trouve attiré par des dessins de la main de Davide. On attend un retour sur ces oeuvres.
Donna Leon semble les avoir oubliés dans le cours du récit...
Brunetti est ici égal à lui-même et mène l'enquête pour son propre compte, et par conscience purement personnelle. Paola, son épouse est toujours à ses côtés, et lui assure un indéfectible soutien. Elle apparaît, là encore, dans toute sa supériorité de classe et intellectuelle. Les Brunetti, avec leurs ados éveillés et pleinement impliqués dans la relation familiale, sont exemplaires, contrairement aux petites gens dont il est question dans la présente affaire, qui appartiennent, eux à une classe inférieure. L'univers des romans de
Donna Leon reflète en effet une société très clivée socialement.
Venise est sous la pluie. La cité lacustre n'est pas montrée ici, sous son meilleur jour, avec ses gondoliers vulgaires et antipathiques.
Brunetti est épaulé comme toujours par la secrétaire Eletra, mais aussi par la commissaire Claudia Griffoni, d'origine napolitaine. Vianello, l'inspecteur, est lui pratiquement invisible. Comme souvent, le dénouement échappe en grande partie à la justice, et laisse le commissaire tout comme le lecteur perplexe.