Les habitants de Lanmeur ont une grande ambition : celle du Rassemblement, qui unirait les planètes habitées de par l'univers, sous une bannière commune… à savoir, la leur. Dans ce but, des contacteurs sont envoyés comme des graines de pissenlit aux confins des mondes à des fins de recrutement. Leur mission : analyser et trouver les leviers d'appui pour « assimiler » la nouvelle planète…
Voici une mission quasi divine qui ne nous est pas totalement étrangère : nous avons tous en tête deux ou trois pays qui, soit par le soft power, soit par le hard power, ont l'idée d'intégrer les différentes sociétés terriennes dans une même culture… économique…
Mais fin de la parenthèse, car si Lanmeur est bien présente dans cette première intégrale des romans de
Christian Léourier, c'est en creux : la parole est surtout donnée aux planètes visitées (trois dans ce premier volume, soit trois novellas) et à leurs spécificités, leur originalité, leur culture propre qui risquent potentiellement de disparaître par l'assimilation.
Chaque lecteur sera plus ou moins sensibles aux thématiques abordées et aura de fait une préférence pour l'une ou l'autre des novellas/chapitres. Personnellement, j'ai une tendresse particulière pour « Ti-Harnog » et ses habitants qui, au fur et à mesure de leur vie, son amener à changer de genre, dans un cycle, une boucle évolutive intéressante.
Un mot cependant des critiques lues ça et là et notamment des ressemblances constatées avec l'Ekumen de le Guin. Certes, on retrouve une idée commune, mais est-ce à dire que Lanmeur n'apporte rien de nouveau ? Je me porte totalement en faux de cette idée : ce serait comme prétendre que tous les auteurs de romans d'amour plagient
Shakespeare ou
Jane Austen ! Dans le genre qu'est la science-fiction, il n'est pas rare qu'une bonne idée soit reprise et développée d'une autre manière, avec une voix originale. Lanmeur n'est qu'un prétexte pour parler de ce qui est important : les autres cultures.
Le monde est suffisamment vaste pour que tous y trouvent leur place !
Alors si vous aimez
Le Guin, ne boudez pas votre plaisir et venez découvrir
Léourier… et inversement.