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Citations sur Rouletabille chez le Tsar (4)

Son regard s'alourdit une minute encore d'une bien sombre pensée : l'image de la dame en noir se dressa devant lui... puis il secoua la tête, bourra sa pipe, l'alluma, essuya une larme qui lui était venue sans doute d'un peu de fumée dans l’œil et cessa de s'apitoyer sur lui-même...
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“- Barinia, le jeune étranger est arrivé.
- Où l’as-tu mis ?
- Oh ! il est resté dans la loge.
- Je t’avais dit de le conduire dans le petit salon de Natacha : tu ne m’as donc pas compris, Ermolaï ?
- Excusez-moi, barinia, mais le jeune étranger, lorsque j’ai voulu le fouiller, m’a envoyé un solide coup de pied dans le ventre.
- Lui as-tu dit que tout le monde était fouillé avant d’entrer dans la propriété, que c’était l’ordre, et que ma mère elle-même s’y soumettait ?
- Je lui ai dit tout cela, barinia, et je lui ai parlé de la mère de Madame.
- Qu’est-ce qu’il t’a répondu ?
- Qu’il n’était pas la mère de Madame. Il était comme enragé.
- Eh bien, fais-le entrer sans le fouiller.
- Le pristaff ne sera pas content.
- Je commande.
Ermolaï s’inclina et descendit dans le jardin. La barinia quitta la véranda où elle venait d’avoir cette conversation avec le vieil intendant du Général Trébassof, son mari, et rentra dans la salle à manger de sa datcha des îles où le joyeux Conseiller d’Empire Ivan Pétrovitch racontait aux convives amusés sa dernière farce de chez Cubat. Il y avait là bruyante compagnie et le moins gai n’était pas le Général qui allongeait sur un fauteuil une jambe dont il n’avait pas encore la libre disposition depuis l’avant-dernier attentat si fatal à son vieux cocher et à ses deux chevaux pie. La bonne farce du toujours aimable Ivan Pétrovitch (un remuant petit vieillard au crâne nu comme un œuf) datait de la veille. (...)”
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Et cette remarque bizarre :
"Ne nous emballons pas. Ce soir, je n'ai pas encore parlé à Matrena Pétrovna du petit trou d'épingle. Ce petit trou d'épingle a été le plus grand soulagement de ma vie."
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Un verre de champagne de plus et il trinquerait ce soir avec nous ! À votre bonne santé, Matrena Pétrovna ! Du champagne, Féodor Féodorovitch ! Vive la France, monsieur !... Natacha, mon enfant, tu devrais nous chanter quelque chose. Boris t’accompagnerait sur la guzla. Et ton père serait content.
Tous les regards se tournèrent vers Natacha qui s’était levée.
Rouletabille fut frappé de la beauté sereine de la jeune fille. Oui, ce fut tout d’abord la parfaite sérénité de ce visage qui l’étonna, le calme suprême, l’harmonie tranquille de ces nobles traits. Natacha pouvait avoir vingt ans. De lourds cheveux bruns encadraient son front de marbre et venaient s’enrouler aux oreilles qu’ils cachaient. Son profil était très pur ; sa bouche n’était point petite et découvrait, sous des lèvres un peu fortes et sanglantes, des dents de jeune louve. Elle était d’une taille moyenne. En marchant, elle avait la majesté aimable et frêle des vierges qui ne parviennent point à courber les fleurs sous leurs pas, chez les primitifs. Mais toute sa vraie grâce semblait s’être réfugiée dans ses yeux qui étaient d’un bleu sombre et profond. L’impression que l’on recevait en voyant Natacha était fort complexe. Et l’on n’eût pu dire en vérité si le calme dont elle se plaisait à parer le moindre geste de sa beauté était le résultat d’un effort de sa volonté ou de la plus réelle insouciance.
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