Requiem pour la jeune amie

Ils étaient jeunes, ils étaient amis et inséparables, ils se sont éloignés et n'auront jamais l'occasion de se retrouver.
Trente années plus tard, l'auteur/narrateur revient sur cette période de sa vie à Paris, de la solarité de son amie et de leur amitié simple et périssable.

Bien écrit, le Requiem pour la jeune amie ne m'a pas touchée. Je trouvais pourtant beau de rendre hommage à une amie perdue, à une amitié étiolée qui fut pourtant intense. La jeune amie est fauchée injustement par la mort, « violée, puis tuée » mais …
Mais, je n'ai pas compris pourquoi LA jeune amie, pourquoi pas MA jeune amie ? Pourquoi pas Agathe ? Pourquoi ce stylisme ? Cette distance dans les mots ? J'ai trouvé ce roman déplacé et impudique, une excuse littéraire. Et le regard de l'auteur sur le deuil des autres proches de LA jeune amie, critique et condescendant.
J'ai buté là-dessus, mais je crois qu'il pourra toucher énormément de lecteurs tant la lecture et l'appréciation d'un roman sont de mystérieuses subjectivité.

« La mère était assumée de cachets, dans sa voix grave devenue caverneuse les mots se traînaient tels des palets de plomb, elle n'a plus toute sa tête, me suis-je dit, elle avait laissé sa tête auprès du corps de sa fille, couchée contre elle sur la table de la morgue de la police et demain, enfin, quand ils en auraient fini avec l'exploration du mal fait à sa fille, bientôt elle coucherait sa tête contre celle de sa fille, sur l'oreiller de soie, et l'y abandonnerait. »