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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Etudiante en archéologie, Hélène s'installe à Paris dans la chambre de bonne de son grand-oncle Daniel Roche. Elle n'est pas très proche de cet éternel enfant qui faisait la joie des plus jeunes lors des réunions de famille en racontant avec force gestes et mimiques ses voyages aux quatre coins de la planète. Ses talents de conteur, il les a aussi mis au service de Peter Ashley-Mill, le héros de la Marque noire, une série à succès de romans d'aventures pour adolescents dont il est l'auteur, sous le pseudonyme de H.R. Sanders. Mais Hélène n'a jamais réussi a dépassé le troisième chapitre du premier tome de ces livres qui ont fait frémir toute une génération. Daniel, à l'instar de son héros, voyage beaucoup, Hélène n'a donc que très peu de contacts avec lui et elle s'en félicite. Pourtant, à force de côtoyer ses fans, dont son petit-ami Guillaume est un bel exemple, ses voisins et amis, elle finit par s'intéresser et aux livres et à l'homme. Elle découvre ainsi que derrière Daniel Roche se cache Daniel Ascher, un petit garçon juif qui a fui l'Occupation et les rafles pour trouver refuge en Auvergne chez ses arrière-grands-parents. Intriguée, Hélène part sur les traces de son grand-oncle, à la recherche de ce qu'il fut et aussi de ce qu'elle est.


En même pas 200 pages, dans un roman qui ne paie pas de mine, un premier roman qui plus est, Déborah LEVY-BERTHERAT réussit avec beaucoup de douceur et de pudeur à évoquer des sujets graves sans tomber dans les clichés ou le pathos. On y suit une jeune fille sérieuse, à peine sortie de l'adolescence, et qui en garde encore les préjugés et les jugements à l'emporte-pièce, qui au fil d'une enquête au coeur des non-dits familiaux, va mûrir et se révéler à elle-même. Face à Hélène la pondérée, le fantasque Daniel roche, alias H.R. Sanders, semble frivole et pourtant...De la rue d'Odessa à Paris jusqu'à New-York, en passant par l'Auvergne, Hélène va découvrir l'histoire d'une famille juive décimée par la guerre, d'un enfant tiraillé entre le souvenir des siens et son nouvel attachement à ceux qui l'ont recueilli, sauvé, adopté et qui n'a eu d'autre choix que de s'évader et de se raconter à travers ses romans. Car c'est dans La Marque noire qu'Hélène va trouver les cailloux semés par Daniel pour aller vers la vérité. Chez les Roche le parcours de Daniel n'est pas un secret, plutôt un non-dit, un épisode recouvert du voile de l'oubli; les Justes sont discrets. Mais Daniel, bien sûr, n'a pas oublié le petit Ascher, ses parents, sa soeur, la boutique de photographe qu'ils habitaient et la nostalgie de ce bonheur saccagé par les nazis n'a jamais cessé de le hanter. C'est cette histoire, intimement mêlée à la sienne, qui va faire grandir Hélène, la réconcilier avec sa part d'enfance, lui donner les ailes pour s'envoler vers l'avenir.
Un roman tendre et sensible qui révèle une auteure brillante et prometteuse. A découvrir.
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Hélène a vingt ans, un grand-oncle – Daniel Roche – qu'elle a toujours trouvé farfelu, dont elle a souvent eu secrètement honte, tant ses manières n'avaient rien d'un adulte, mais évoquaient plutôt des gamineries d'un autre âge. Et pourtant… Ce grand-oncle est aussi un écrivain célèbre, auteur d'une série jeunesse « La Marque Noire » qui se décline, à ce jour, en 23 volumes. Hélène va avoir l'occasion de se rapprocher de Daniel à la faveur de ses études d'archéologie à Paris : ce dernier lui a, en effet, proposé de l'héberger dans son appartement. Cet homme décalé, rarement présent à ses côtés puisque toujours en partance vers des contrées lointaines, va intriguer Hélène qui décide de mener l'enquête. Et celle-ci la transformera de l'intérieur, lui permettant de basculer de « la pénombre bénie de l'enfance » vers l'âge adulte, et sa contrepartie, l'accession à une vérité qu'elle n'avait pas demandé à connaître.

« Les voyages de Daniel Ascher » est un roman riche d'une palette d'émotions contrastées, notamment la nostalgie d'un avant qui ne reviendra pas. C'est aussi un roman tout en pudeur, en retenue, qui explore très finement la mutation de l'enfance vers l'âge adulte. C'est le personnage d'Hélène qui va servir de fil rouge à l'auteur pour illustrer l'oscillation d'un être qui semble hésiter, à l'orée de l'âge adulte, à quitter un état d'enfance, cocon douillet où les vérités d'un autre âge n'ont pas encore pénétré.
Le roman porte, en lui-même, ces hésitations, puisqu'il navigue entre des genres variés : tantôt roman d'aventures jeunesse, tantôt roman historique, qui explore les tourments de la seconde guerre mondiale, la persécution des Juifs et l'engagement des Justes, tantôt encore roman sentimental. Si le personnage d'Hélène est un premier fil rouge de l'intrigue, l'archéologie semble constituer le second : la jeune femme tente ici d'exhumer les vestiges enfouis d'un passé familial qu'on s'efforce de taire sous les faux-semblants du quotidien. Mais les non-dits ont la force de savoir ressurgir, à l'improviste. Et quand Daniel Ascher surgit, se découvre, au détour d'une écriture inédite, le lecteur assiste de l'intérieur à la mutation d'Hélène, et participe à son vertige, à ses côtés dans l'avion qui la ramène en France : « Et elle qui n'avait jamais eu peur de l'altitude, elle a senti, pour la première fois, les trente mille pieds de vide au-dessous d'elle » (p. 138).
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Hélène , jeune étudiante en archéologie s'installe dans une chambre de bonne chez son grand oncle Daniel à Paris. Ce grand-oncle , frère de sa grand-mère, elle le connaît très peu, et il est vrai qu'elle ne l'a jamais apprécié.

Daniel a toujours été présent aux réunions de famille, à la table des enfants à raconter des histoires fantasques. Il est toujours aux quatre coins de monde pour y trouver source d'inspiration. Et pour cause, son grand-oncle aime les aventures et c'est sous le pseudo de H.R. SANDERS qu'il publie la célèbre série "la Marque Noire". Hélène et son frère ont d'ailleurs reçu les 23 volumes dédicacés, mais Hélène n'en a lu aucun.

En s'installant chez Daniel, elle tombe amoureuse de Guillaume, un étudiant qui est lui grand fan de la série.

Petit à petit, Hélène et Daniel vont s'apprivoiser. Guillaume lui racontant la série va lui donner une clé, et en future bonne archéologue, Hélène va mettre au grand jour les secrets enfouis de son grand oncle.

Daniel, Ascher de son vrai nom, fils d'un photographe juif polonais est arrivé à l'âge de 10 ans dans la famille Roche, des Justes qui l'ont hébergé pendant la guerre, puis adopté c'est alors qu'il est devenu Daniel Roche.

Hélène se rendra très vite compte que les 23 aventures de la Marque Noire racontent la véritable histoire de son grand-oncle. Elle les relira un à un, voyagera au départ de la rue d'Odessa, en Auvergne, aux Etats-Unis et comprendra le destin tragique, la tristesse de Daniel et comment en utilisant ces déchirements, en se livrant il donnera du rêve aux enfants.

Ce livre fera grandir Hélène , qui quittera sa vision d'ado pour entrer de plein pied à l'âge adulte. Dommage que le personnage d'Hélène et sa relation avec Guillaume ne soient pas aboutis.

C'est le seul bémol de ce livre oscillant entre histoire d'amour, l'histoire avec un grand h, roman d'aventures qui nous emmène vers une palette d'émotions oh combien variées. Il revient avec un peu de nostalgie sur des personnages du passé, la guerre, la persécutions des juifs, les Justes.

Un petit livre lumineux, petit format de 185 pages qui se lit d'une traite et nous montre également un joli travail sur l'écriture et sa nécessité d'être.

Un petit coup de coeur.

ma note 9/10

Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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Ce très beau roman, qui se déroule principalement entre Montparnasse et l'Auvergne, est construit autour d'une énigme. Au fil des pages émerge la vie passée de Daniel Ascher, dont beaucoup d'aspects sont mystérieux. Pourquoi est-il si solitaire et insaisissable, quel est son le secret? La réponse à ces questions reste le point de fuite vers lequel converge le récit, au suspense de plus en plus intense. le dénouement est inattendu et émouvant.

Le fil de l'histoire est déroulé par la petite-nièce de Daniel Ascher, Hélène Roche, jeune étudiante d'archéologie, qui va habiter dans une chambre de bonne sous les toits de Paris, prêtée par son grand-oncle. Elle entend mener sa vie de façon indépendante loin de sa famille auvergnate et orléanaise. Des pages très réussies évoquent le petit groupe des copains de fac d'Hélène, leur vie insouciante à Paris avec piqueniques et fêtes. En filigrane, son histoire d'amour avec Guillaume, un garçon farceur et éternel ado, fan inconditionnel des romans de « La marque noire », dont l'auteur au pseudonyme subtil de H. R. Sanders n'est autre que Daniel Ascher. Hélène, accompagnée de Guillaume, découvre petit à petit dans une enquête passionnante la face cachée de la vie de son grand-oncle: son voyage inattendu à New York à 18 ans, ses attachements parisiens et auvergnats, ses amis : un vieux couple de Montparnasse, un marabout de Belleville, un photographe des Puces de St-Ouen. Ce sont des personnages attachants, des portraits vivants et souvent drôles. La recherche d'Hélène est ponctuée par le surgissement d'images saisissantes: la reproduction d'un tableau de Chaim Soutine, les mosaïques d'une chapelle romane, une photo de classe d'un village auvergnat des années 40, des photos de familles jaunies - la photographie reste un leitmotiv du roman. Des souvenirs des uns et des autres font ressusciter des objets du passé de Daniel Ascher, enfant juif de Montparnasse: un crayon, une enseigne de commerce, un pullover d'enfant. Ce sont des épiphanies d'une vie passée, engloutie.
Avec subtilité, le récit principal est mêlé aux extraits des romans d'aventure fictifs de « La marque noire », dans un jeu de miroirs et d'échos qui cachent et dévoilent successivement l'énigme de leur auteur Daniel Ascher. L'écriture du roman, très belle et poétique, est pourtant ancrée dans le réel, avec des évocations suggestives de lieux concrets (les Puces de St-Ouen, le quartier de Montparnasse, un voyage transatlantique) et de moments vécus, admirablement denses et vivants (la grande tempête de 1999, un réveillon entre étudiants, des fêtes de famille très dissemblables dans une famille auvergnate et dans une famille juive new-yorkaise). Différentes familles sont en effet représentées: dispersées et multiples, proches et présentes, tissées d'amour, d'amitié, de conflits et de secrets. Hélène devra démêler les fils de ces différents univers.

Ce qui sous-tend le roman entier de façon émouvante, c'est l'expérience que face au pire, il y a eu des hommes et des femmes dont l'amitié, la compassion et le courage ont été plus forts que la terreur et la haine.
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Hélène fait des études d'archéologie à Paris. Elle habite dans une chambre qui appartient son grand-oncle Daniel. Daniel part très souvent en voyage pour écrire ses romans de littérature jeunesse. "La Marque noire" en 24 volumes. Hélène mène une enquête sur qui est son grand-oncle.
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