« Mon enfant, tu tiens déjà mon cœur de brigand entre tes petites mains. » (p. 8)
Une toute petite fille, qui, de l’avis de Lovise, rendait Mattis et tous ses brigands plus au moins gâteux. Ça ne leur faisait bien sûr pas de mal d’avoir des gestes un peu plus doux et des manières un peu plus raffinées. Mais il y avait des limites. Ce n’était quand même pas normal de voir douze brigands s’extasier devant un bébé qui venait d’apprendre à faire le tour de la grande salle à quatre pattes. Comme si le monde n’avait jamais connu plus grande merveille !
La forêt entière sembla d'endormir.
En fait, elle s'éveillait tout doucement à la vie crépusculaire.
Tous les génies de l'ombre se mirent à bouger, à ramper et se faufiler partout dans le sous-bois bruissant.
Des pataudgrins batifolaient entre les arbres, des trolls des ténèbres se glissaient derrière des pierres et des bandes de nains gris sortaient péniblement de leurs cachettes en sifflant pour effrayer ceux qu'ils rencontraient sur leur chemin.
Et de leurs montagnes descendaient les elfes griffus, les plus cruels et les plus fous de tous les êtres de la forêt.
Leurs silhouettes noires se détachaient sur le ciel limpide.
Pourquoi fallait-il que son père soit excessif en toute chose ?
Qu'il soit gai , mécontent ou triste, c'était pareil.
A lui seul , il déployait autant de violence que toute une bande de brigands.
Elle avait un frère qui l’attendait, qui espérait la voir arriver. » (p. 127)
Le printemps éclata comme un cri de joie au-dessus des forêts qui entouraient le château de Mattis.
La neige fondue ruisselait sur les flancs de la montagne, avant de se mêler aux flots de la rivière. Et la rivière, gagnée par toute une ivresse printanière, rugissait, écumait et chantait un hymne endiablé au printemps, dans le tumulte des torrents.
"Vous ne savez pas vous ce que c'est que d'avoir des enfants !
Vous ne savez pas ce que c'est que de perdre son agneau le plus cher!"
Et il se tut. Tout à coup il venait de se rappeler que les brebis avaient eu des petits au printemps.
Et, qu'étaient-ils devenus ces agneaux ?
Des gigots, pour la plupart !
On ne se vente que sur le chemin du retour!
Même à l’automne, la forêt était agréable. La mousse des sous-bois était verte et douce sous les pieds de Ronya. Ça sentait bon l’automne et l’humidité faisait briller les feuilles des arbres. Il pleuvait souvent. Ronya aimait s’accroupir sous un sapin touffu pour écouter le bruit régulier des gouttes de pluie. Lorsqu’il y avait une grosse averse, la forêt tout entière bruissait et Ronya adorait ça.
La forêt entière semblait s’être endormie. En fait, elle s’éveillait tout doucement à la vie crépusculaire. Tous les génies de l’ombre se mirent maintenant à bouger, à ramper et à se faufiler partout dans le sous-bois bruissant. Des pataudgrins batifolaient entre les arbres, des trolls des ténèbres se glissaient derrière les pierres et des bandes de nains gris sortaient péniblement de leurs cachettes en sifflant pour effrayer ceux qu’ils rencontraient sur leur chemin. Et de leurs montagnes descendaient les sylves griffues, les plus cruels et les plus fous de tous les êtres de la forêt. Leurs silhouettes noires se détachaient sur le ciel limpide.