L'heure de l'héritage

En jetant ce regard sur une époque révolue, elle avait l’impression d’avoir découvert une partie d’elle-même. (...) C’étaient des racines profondes et indestructibles. La question était de savoir si elle serait assez solide pour transmettre cette force aux générations futures. Seul l’avenir le dirait. 

Epilogue. Eté 1994

Et sa peur venait de son père, un homme qu’elle n’avait pas connu et qui pesait sur sa vie comme une fatalité. 

Livre IV. 1988-1991
Chapitre 11

Parce qu’elle avait refusé une partie de la vie, celle-ci s’était vengée en la privant de ces émotions si riches. Elle avait manqué de peu devenir l’un de ces pauvres bourgeons qui se fanent avant même d’éclore. 

Livre III. 1984
Chapitre 8

Simone aimait les couleurs et l’idée que les jours raccourcissaient. Elle disait que la vie sentait tellement bon par une belle soirée d’automne. Parfois, nous allions nous promener dans la forêt. Elle pouvait rester dehors pendant des heures, comme une enfant qui vient de recevoir un cadeau… 

Livre II. 1982-1984
Chapitre 9

Elle n’éprouvait plus rien pour lui, excepté un sentiment de responsabilité. Elle était convaincue que, si elle le quittait, il ne s’en remettrait pas. Tout le reste était fini, sans avoir probablement jamais existé. Pourquoi ne le comprenait-elle qu’aujourd’hui ? 

Livre II. 1982-1984
Chapitre 6

Qu’elle soit donc heureuse avec ce type qui avait l’âge d’être son père ! Cet homme qui, le jour de son baptême vingt ans auparavant, quasiment jour pour jour, avait frappé un grand coup, lorsqu’un malheureux artiste peintre s’était suicidé à cause de lui devant tout le monde. Lui, Dan, était âgé de dix ans à l’époque. Il n’avait rien vu du drame parce qu’il était allé se baigner dans le lac, mais l’histoire avait été colportée, tachant de sang la veste de Leonberg qui était loin d’être immaculée. Pourquoi avait-il poussé à bout ce vétéran revenu de Sibérie, jusqu’à ce qu’il n’eût pas d’autre issue que de se tirer une balle dans la tête ?

Livre I. 1977-1978
Chapitre 1

Elle se sentait épuisée et malheureuse. Depuis qu’on lui avait mis la petite Caroline dans les bras, elle espérait en vain connaître le sentiment qui lui avait échappé pendant sa grossesse. Elle ne ressentait toujours rien. 

Livre II. 1982-1984
Chapitre 6

Quelle tristesse de voir des gens souffrir toute une vie sans jamais trouver le bonheur. 

Livre II. 1982-1984
Chapitre 3

Il décida de s’offrir un verre avant de rentrer. Il prenait souvent un verre au bureau, afin qu’Alexandra ne remarquât pas combien il buvait. S’il ne pensait pas exagérer, d’autres ne seraient pas forcément de son avis. L’alcool l’aidait à se débarrasser de cette peur qui le rongeait. Avec un Martini dans les veines, il retrouvait le courage d’entreprendre à nouveau et la petite voix insidieuse se taisait. 

Livre I. 1977-1978
Chapitre 4

Certains jours comme celui-ci, Simone maudissait son travail. Pourtant, elle aimait bien discuter avec les gens, raconter des potins ou écouter leurs doléances. C’était fou ce qu’on pouvait confier à un chauffeur de taxi : ses peines de cœur, ses problèmes d’argent, ses soucis avec les enfants, ses contrariétés professionnelles. Étudiante en psychologie, Simone écoutait volontiers. Quelques-uns de ses clients ne voulaient même plus descendre de voiture. 

Livre I. 1977-1978
Chapitre 1