Voilà un thriller passionnant et addictif où l'auteure au merveilleux talent de conteuse, construit son intrigue en allers et retours entre présent ——un soir de juillet 2008 et passé sous forme de flash- back—— Londres en 1940...où l'héroïne Fiona , alors âgée de onze ans est placée dans une ferme du Yorkshire pendant les graves bombardements par sa mère.
Elle se lie d'amitié avec Chad , l'un des fils de sa famille d'accueil.
J'ai préféré la partie historique plus prégnante, l'auteure s'attache aussi à décrire minutieusement les paysages colorés qui descendent doucement vers la mer, les sentiers que surplombent de hautes falaises..... les champs humides, les journées sans nuages, la mer bleu saphir, les soleils couchants ..
Le noeud de l'action se déroule autour de Staintondale, Ravenscar, Scarborough ....
La tragédie familiale prend naissance au coeur de la deuxième guerre mondiale.
Des années plus tard, en 2008, deux crimes odieux sont commis, celui de Fiona devenue une vieille dame , le crâne fracassé à coups de pierre et celui de Annie Mills , une étudiante qui vivait aux alentours de Scarborough, la tête fracassée contre un mur ...
Bien des personnages hantent ce pavé de 692 pages, Gwenn, trente- cinq ans , qui vit avec son père Chad, (l'ami de toujours de Fiona) , marquée par la solitude , l'asociabilité, la timidité et l'ignorance, Leslie , médecin , petite fille de Fiona, Brian Sommerville dit Nobody, Karen Ward , Ena Witty, Jennifer, Dave, le « fiancé » de Gwenn, Valérie Almond , policière ....
Quel est le secret que cachent Fiona et Chad? La faute ?
Qu' est devenu le jeune garçon si particulier Nobody?
De nombreuses questions se posent , le suspense psychologique s'intensifie....
N'en disons pas plus...
L'auteure brouille les pistes à souhait : une tragédie familiale violente et haineuse, soupçons , vengeance effrayante et passionnante ,gros mensonges et apparences trompeuses, la guerre, les bombardements, alibis et mensonges , mobiles et histoires anciennes, camouflages, ressorts bien huilés ...vérité tronquée ...
Le lecteur bluffé, passe un bon moment.
Un récit trépidant fort bien mené , un ouvrage épais difficile à lâcher.
Mais ce n'est que mon avis , bien sûr .
,
Commenter  J’apprécie         625
Je n'aime pas trop lire ce genre de livre car cela m'ennuie (mes 2 étoiles ne sont donc probablement pas très objectives). Je l'ai lu pour faire plaisir à une copine qui l'avait adoré et qui a beaucoup insisté.
L'histoire de l'enfant dont il est question est difficilement supportable. J'ai eu du mal à trouver le sommeil. Oui je sais ce n'est qu'une histoire... mais c'est ainsi. Qu'ils appellent cela "la faute" m'a laissée perplexe. Le mot est bien trop faible.
Que Fiona n'aie pas tenu sa promesse, ma foi, c'était une enfant et c'était la guerre. Mais que plus tard, elle l'aie laissé là en toute connaissance de cause dépasse l'entendement.
Cet aspect de l'intrigue mis de côté je n'ai pas trop aimé l'histoire autour. Je crois que c'est à cause des personnages : aucun ne sort du lot. Celui que j'ai le moins aimé est Valerie Almond. Je ne l'ai pas trouvée très crédible comme enquêtrice.
Bref, je vais rester sur mon avis : les romans policiers/thrillers ce n'est pas pour moi.
Challenge pavés 2016-2017
(version poche 601 p.)
Commenter  J’apprécie         160
« Et voilà que les gens auxquels on n’avait pas encore attribué d’enfant se dirigeaient vers nous, parcouraient les rangées , nous éclairaient avec des lampes de poche ou des lanternes , et choisissaient ceux qu’ils allaient emmener .
Nous fûmes examinés et jugés , refusés ou sélectionnés .
Aujourd’hui encore, au moment où j'écris ces lignes, je ressens combien je me suis sentie petite, humiliée , sans défense , De nos jours , ce genre de procédé serait impensable ... »
« Les mauvaises herbes proliféraient jusque devant la porte. .....
Le banc n’existait plus, sans doute utilisé comme bois de chauffage...
Les fenêtres, noires de crasse, ne laissaient probablement plus rien passer du merveilleux paysage environnant .
Mais l’air,lui, sentait comme avant, et la mer serait toujours la même, et aussi la crique, et la lumière particulière qui régnait le soir,...
La mer était d’un bleu nuit impénétrable .... »
Ce garçon n'existait pas. Dans le chaos de la guerre, un enchaînement de circonstances malheureuses avait conduit les instances officielles à laisser tomber Brian Somerville. Il n'était plus personne. Il n'avait aucune protection. Avec son handicap, il n'était pas non plus en mesure de se protéger lui-même.
On ne pouvait pas modifier sa vie après coup simplement en l'analysant, en essayant de la mettre dans un moule destiné à relativiser les événements. Les erreurs restaient les erreurs, les fautes restaient les fautes. On était forcé de vivre avec, on serait forcé de mourir avec.
Les pensées s'interrompent, s'envolent, se perdent, ne sont pas menées à leur terme. Par contre, en écrivant, il n'y a de porte de sortie. L'écriture vous contraint à vous concentrer et à formuler avec précision l'indicible. On ne fait pas de demi phrases. On termine les phrases même si le cerveau se défend et si les doigts préfèreraient ne pas toucher les touches. On voudrait s'échapper en courant, mais on écrit.