Monstress, tome 3 : Erreur fatale

Après un tome 2 qui apportait enfin plus de réponses que de questions, dans ce tome 3 Marjorie Liu retombe dans ses travers… Alors si j'ai bien compris tout le monde complote mais on ne sait qui et pourquoi, tandis que dans son périple la Team Maika quitte Thyria la cité de réfugiés protégée par une divinité pour rejoindre Pontus une autre cité de réfugiés protégée par un autre divinité (enfin presque, puisqu'elle est protégé par un bouclier technomagique laissée par l'Impératrice-Shaman, mais que personne n'ose trop solliciter de peur de réveiller le titan endormi juste à côté ^^). Vihn Nem ingénieure royale de Pontus arcanique par la Reine-Biche (les cornes de cerf sur la tête ça fait cool, mais n'est-ce un attribut mâle dans cette série lgbt ? ^^) recrute Maika pour réactiver le bouclier, et malgré toutes les recommandations celle-ci n'en fait qu'à sa tête et dézingue l'artefact (qui est le plus à blâmer de l'ado rebelle condescendante qui fait n'importe ou des adultes prétendus sages qui la laisse faire n'importe quoi ?)
Pendant que la bataille fait rage (enfin bataille, c'est plus une escarmouche maritime entre 4 navires), et que Kippa cherche des voies de passage pour évacuer la cité (parce qu'il n'y a aucune route qui relie la cité au reste du pays ? qu'est-ce que c'est ce souk !), Maika plonge avec Zinn dans le plus pur style de "Kiseiju" / "Parasite" dans le laboratoire secret et inviolé de l'Impératrice-Shaman auquel elle peut accéder par son sang, et on nous balance des zombies arcanepunk aux ordres d'un Ultron éco+ qui sortent d'on ne sait où et sont motivés par on ne sait quoi. Et c'est pas fini, après avoir commis des assassinats à Thyria sans qu'on nous explique pourquoi (assassiner l'une des 3 reines-pirates dans les bras de son princesse consort pour faire acte de terroriste et obliger les survivantes à suivre les volontés des Cumaea ? Putain c'était trop compliqué de consacrer 1 phylactère à cette explication ?) les nonnes sorcières mènent un commando à Pontus pour massacrer tout le monde (à 3 seulement hein, donc même pas peur !). Mais leur cheffe pète et un câble et utilise son morceau de masque magique pour aller affronter Maika mano a mano pour on ne sait trop quelle raison. Grosse baston avec retournement de situation, mais coup de jarnac on réveille le titan endormi qui peut et veut tuer tour le monde. Mais heureusement grâce aux pièces de rechange ramenées au pifomètre par Maika on parvient à transformer le bouclier magique en canon magique donc happy end ! WTF ou MDR ?
Mais ça, ce n'est que les incohérences principales, car il y a aussi les incohérences secondaires :
- Corwin change de camp, mais comme on ne savait pas trop à quel camp il appartenait et les raison de sa défection c'est quand même un peu OSEF !
- à la Cour de l'Aube demande à Tuya la baronne du crépuscule d'épouser L'Épée de l'Est pour sceller une alliance (donc l'amante de Maika doit épouse sa tante ^^), sauf que comme elles appartiennent au même camp cela n'a aucun sens… A moins d'une erreur d'écriture ou de traduction et dans ce cas cela ferait effectivement sens, mais comme l'auteure s'est évertuer depuis la première page à ne jamais préciser les forces en présence sur son échiquier arcanepunk il fallait bien que ce genre de conneries finissent par devenir récurrent !
- Kippa la petite renarde pièce rapportée que le hasard a mise sur le chemin de Maika et qui jusqu'alors n'a servi au pire que de comic relief au mieux que de Jiminy Cricket devient d'un coup et sans aucune explication super importante, à tel point que les chats magiciens jusqu'alors neutres déploient tous les moyens à leur disposition pour la kidnapper…
- si les nonnes sorcières Cumaea ont tellement besoin de chair fraîche arcanique, pourquoi prendre le risque de déclencher une guerre alors qu'il y a du libre-service au sein de l'Alliance dans les cités de Thyria et Pontus ?
- si les nonnes sorcières Cumaea ont tellement besoin d'armes de destruction magique, pourquoi elles ne se servent pas dans l'ancien laboratoire de l'Impératrice-Shaman au lieux de monter des complots pas possible pour en obtenir...
- les nommes sorcières Cumaea s'appellent soeurs-frères parce qu'elles sont possédées par le même genre d'entité que Zinn, mais c'est tellement mal / pas expliqué que c'est pure hypothèse de ma part, du coup pourquoi veulent-elles des réponses de la part de Maika alors qu'elles ont déjà toutes les informations que cette dernière recherche ?
- et Zinn on devine que c'est un paria parmi les siens car considéré comme un renégat, mais pourquoi et comment a-t-il trahi les siens ? Par amour, cela semble évident mais autant le montrer ou l'expliquer parce sinon c'est un mystère lostien à la con de plus et il y en a déjà un paquet dans cette série !
- bien sûr aucune information ce sur ce fichu masque que tout le monde convoite, et bien sûr aucune nouvelle des twists et des cliffhangers de ouf qui ont été balancés à la fin du tome 2 !

Misère de misère, comment tu peux offrir les dessins magnifiques de Sana Takeda véritables bonbons pour les yeux à un scénario mal écrit et mal construit et surtout mal relu et corrigé voire pas relu du tout et pas corrigé du tout (en sachant que l'auteure enseigne l'écriture et la scénarisation à l'Université de Boston : les Américains sont-ils incultes et incompétents à ce point-là ???)… Alors dans le monde des comics il faut de l'action, des twist et des cliffhangers toutes les 20 pages, mais qaund même hein cela devient vraiment trop fort de café. Il n'est pas trop tard pour corriger le tir, mais à ce point-là je crois qu'on est parti pour un grand n'importe quoi !
Enfin je dois signaler que lgbt oblige l'intégralité des personnages féminins sont hypersensualisés pour nourrir les romances et les coucheries lesbiennes, mais qu'on n'oublie pas pour autant les lectrices hétérosexuelles puisqu'on a toute une galerie d'hommes-objets pour nourrir d'autre types de romances et de coucheries… Soupirs, et je passe sur les grandes histoires d'amour à tentacules...

Maika et le dieu qui vit dans son corps est toujours l'objet de toutes les convoitises. A cause du morceau de masque qu'elle possède mais aussi de son sang royal car elle est l'une des rares descendantes de l'impératrice Shaman. Toutes les ethnies semble vouloir la guerre mais toutes s'accorde à vouloir capturer notre héroïne. Sa seule présence dans une citée mais celle-ci en grand danger. Elle est toujours suivie par la petite renarde et le chat à deux queue. Donc, quand elle arrive à Pontus, les autorités locales lui demande de réactiver le bouclier de Pontus. Mais, l'inexpérience, la maladresse de Maika et la gourmandise énergétique du monstre détruise le bouclier plutôt que de le remettre en service. La cité est en grand danger et Maika est chargée de retrouver des pièces en ouvrant un endroit que seuls, ceux qui ont le sang de l'impératrice en eux peuvent franchir…

Cette bande dessinée trouve sont intérêt dans le graphisme et la mise en couleur a-qui sont somptueux. Mais le scénario est extrêmement complexe et demande des efforts de mémoire et de compréhension assez extrêmes. Il est difficile de situer où l'action se passe, de savoir qui sont les alliés ou les ennemis de l'héroïne. Ni son rôle dans la peut-être destruction du monde connu. On peut toujours se demander qu'elle est l'intérêt de se balader avec un « monstre-Dieu » dans son corps qui est capable d'avaler n'importe quel être vivant ou source d'énergie. Il était peut-être l'amant de l'Impératrice Shaman, elle-même ancêtre de Maika. Les personnages et les peuples sont tellement nombreux que le lecteur s'égare et je suis en train de me dire que pour reprendre le fil d'un scénario si embrouillé, le mieux serait d'attendre la fin de la série et de la lire en continu. S'il faut attendre un an entre chaque épisode, alors, je pense que je vais lâcher la suite de l'histoire à moins que cette série ne se termine en peu d'albums. Je ne crois pas que ce sera le cas et je vais prendre provisoirement le parti d'en rester là, par trop rassasié du trop plein d'information à emmagasiner pour tenter de comprendre l'étrangeté de ce récit qui semble, s'il n'a pas encore de fin, avoir beaucoup de début. Lu en numérique avec une superbe numérisation.

J'avais réussi à suivre l'histoire jusqu'au tome 2, mais là, j'avoue que j'ai commencé à décrocher. Les lacunes du dessin sur certaines pages rendent difficiles la compréhension des enchainements et le nombre trop élevé de protagonistes et de monstres brouille complètement l'histoire. J'ai quand même relevé une allusion humoristique aux cibistes (mais on se demande un peu ce que ça fait là).