Alex

L’homme qui m’a soutenue, sauvée et redonné goût à la vie s’en est allé. Et alors que des rideaux de larmes inondent mon visage, je souris car je sais que mon rêve n’en était pas un. Il est venu me dire adieu. L’amour de ma vie…

J’ai beau manquer de confiance, hors de question que je me laisse marcher sur les pieds. Enfin sur le seul qu’il me reste.Merci sainte vulgarité d’être venue à mon secours…

Le charmant monsieur c’est la boîte de chocolats… Et moi, je suis la sale gosse désobéissante et bien trop curieuse… Enfin, seulement quand je fais abstraction de mon morceau manquant…

Là où elle est canon et féminine naturellement, avec un côté sauvage et mystérieux, je suis d’une banalité affligeante. En tout point.Enfin, j’étais !

Cette garce d’Aurore est vraiment une plaie, sérieux.Je ne peux pas me la faire parce qu’elle n’aime que les femmes, et le pire c’est que, à priori, nous avons les mêmes goûts…

Je déteste les chieuses et, clairement, la demoiselle transpire la chieusitude. Mais elle a autre chose de plus prégnant, de plus envoûtant. Elle semble brisée. La colère au fond de son regard noir/sombre fait écho à mes propres blessures.

Cette fille est une beauté de la nature. Dommage que je ne sois pas son genre parce qu’elle, elle est clairement le genre à me filer une trique d’enfer à chaque fois que je la croise. Le pire c’est que je la soupçonne de s’en amuser.

En grandissant, nous avons commencé à nous comprendre. Petit à petit, on s’est apprivoisés, rapprochés. Elle a pris son rôle de grande sœur très au sérieux, m’a pris sous son aile et protégé des plus grands qui me faisaient la misère.

On est d’accord, c’est sa vie, son cul et elle en fait bien ce qu’elle veut. Sauf que, la donzelle a une fâcheuse tendance à hurler comme une vierge effarouchée quand elle se fait culbuter. Et si ça peut paraître un peu émoustillant les premières fois, j’avoue que, au bout de plusieurs jours, ça ne l’est plus du tout. Elle hurle à s’époumoner au bout de dix minutes et trente-six secondes, toujours de la même façon, en vociférant les mêmes choses.

Je n’accepte pas ni ne supporte l’image que renvoie mon corps. Pas même cette jambe amputée et encore moins ce moignon immonde, mais je n’ai pas le choix parce que c’est ça où je me fous en l’air. Ce serait la solution de facilité, or il y a des gens dans un état pire que le mien qui parviennent à se lever tous les matins avec une rage de vivre à faire pâlir un fantôme, donc…