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Citations sur Construire un feu (62)

L’homme était bouleversé. Il lui semblait qu’il venait de s’entendre condamné à mort. Il demeura un moment assis, les yeux fixés sur l’endroit où c’était trouvé le feu. Puis il devient très calme.
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Le jour s’était levé, gris et froid – extrêmement gris et froid -, lorsque l’homme se détourna de la grande piste du Yukon pour gravir un sentier escarpé, sombre et peu fréquenté, qui traversait vers l’est une forêt de sapins plantés drus. La pente était raide et, au prétexte de consulter sa montre, il s’accorda une pause au sommet pour reprendre son souffle. Il était neuf heures du matin. Le soleil n’était pas apparu dans le ciel, pourtant limpide et vide de tout nuage. Une brume subtile voilait le paysage d’une gaze impalpable, née de l’absence du soleil. L’homme ne s’en inquiétait pas. Il était habitué à l’absence du soleil. Cela faisait plusieurs jours qu’il n’avait vu cet astre réjouissant, et il savait que quelques jours allaient encore s’écouler avant que celui-ci se montre furtivement au-dessus de l’horizon, pour replonger aussitôt au-dessous.
L’homme jeta derrière lui un regard sur le chemin qu’il avait parcouru. Le Yukon s’étendait dans son lit, large de plus d’un kilomètre et demi et caché sous un mètre de glace, elle-même recouverte d’une couche de neige de même épaisseur. Tout était d’un blanc pur, ondulant doucement là où des amas de glace s’étaient formés quand le fleuve avait gelé. Aussi loin que portait le regard, la blancheur était totale, rompue seulement par une ligne sombre qui contournait au sud une île plantée de sapins et serpentait vers le nord, où elle disparaissait derrière une autre île boisée. Cette ligne sombre était la grande piste qui serpentait vers le sud, sur plus de huit cents kilomètres, jusqu’au col du Chikoot, et, au-delà, à la petite ville de Dyea, au bord de l’océan. Dans la direction opposée, elle passait par Dawson, à une centaine de kilomètres de là, pour mener à Nulato, ville située à quinze cents kilomètres plus au nord et elle-même distante de plus de deux mille autres kilomètres de St Michael, sur la mer de Béring.
Mais ni l’interminable piste, étroite et mystérieuse, ni l’étrangeté fantastique du paysage n’impressionnaient l’homme, ni d’ailleurs l’absence de soleil dans le ciel ou le froid glacial. Ce n’était pas parce qu’il s’y était habitué de longue date, car il était un nouveau venu dans la région, un chechaquo [mot chinook signifiant « novice » (NdT)], et c’était son premier hiver dans le Grand Nord. C’était simplement l’imagination qui lui faisait défaut. Il était vif et alerte à l’égard des choses de la vie – mais non de leur signification. Quand il faisait quarante-cinq degrés au-dessous de zéro, cela voulait dire qu’il faisait un froid glacial et inconfortable, rien d’autre.
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Il comptait atteindre le campement vers six heures du soir. Un peu après la tombée de la nuit, certes ... mais les gars seraient là pour l'accueillir autour d'un bon feu, et un dîner chaud aurait été préparé.
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