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Critique de JMLire17


C'est le livre qui m'a fait découvrir Pierre Loti. le livre débute par un tableau chronologique très complet sur la vie de l'homme, l'oeuvre de l'écrivain et sur les affectations du marin. Il est replacé dans son époque, car le tableau comprend une colonne sur la politique et la société, une sur les arts et lettres et sciences en France et une autre pour les arts dans le monde. L'officier de marine Julien Viaud allias Pierre Loti parcourt le monde au gré de ses affectations, il en ramène des récits d'une grande beauté, qui sont regroupés dans ce gros " Bouquins de 1550 pages. Jeune aspirant sur la Flore il visite l'île de Pâques, publie alors les plus complètes descriptions pour l'époque, de la " mystérieuse île ", de ses habitants, des statues dont il en rapporte à la demande de ses supérieurs une tête. Ensuite, à bord de " la Corréze " il transite par Mahé en indes. de son séjour au japon il rapportera la matière pour écrire un roman " Madame Chrysanthème ", mais également les récits " Japoneries d'automne " qui décrivent admirablement la vie dans le Japon du 19 ème, les divinités des temples shintoïstes, les geishas. Avec " Au Maroc ", c'est l'écrivain qui accompagne Jules Patrenôtre, le nouvel ambassadeur, à Fez. C'est donc en grand équipage, qu'il arrive à Tanger et se rend à Fez, il s'habille des costumes locaux, assiste puis participe à des fantasias, avec lui nous assistons à des noces, nous cheminons dans les ruelles étroites, il nous montre le faste des palais, des réceptions, entre vizir et sultan. Les rapports de Loti avec la Turquie, sont connus, au cours de plusieurs séjours, il aura vécu presque 3 années à Constantinople, c'est certainement dans ces récits que l'on trouve le sommet de son art, mais également son aveuglement sur le génocide arménien; Dans les textes le " Désert, Jérusalem, la Galilée ", protestant devenu agnostique, il recherche la confirmation de l'existence du Christ, mais c'est également dans ces textes qu'apparaît, malheureusement, son antisémitisme. La beauté des paysages, le faste des palais, des maharadjahs, des temples brahmanes de l'Inde explose dans " L'Inde (sans les anglais) ", ces textes sont foisonnant de parfums, de couleurs, de sonorités. Dans " Vers Ispahan " il nous transporte dans le royaume de Perse. Avec " Les derniers jours de Pékin " ce sont des trajets en jonques, la visite de la citée Impériales, de progression dans la chine profonde, et toujours de sublimes descriptions de pagodes, de vieilles villes chinoises. Suivent ensuite les récits sur Angkor, sur l'Egypte, avec " la mort de Philaé ", la visite nocturne du musée des momies du Caire est à la fois lugubre et extraordinaire. Avec " Suprêmes visions d'Orient " c'est le dernier voyage qu'il fait à Istamboul. Une profusion de notes et des cartes complètent la compréhension des textes. Comme à son habitude, il se met en scène, il nous montre que ses hôtes lui rendent les honneurs, mais il n'a pas son pareil pour montrer le monde du 19 ème siècle. Aucun film à grand spectacle n'égalera des textes comme " Chez le maharadjah de Travangore " ou " La belle ville de camaïeu rose ", ou encore " Les Pagodes d'or ". C'est un extraordinaire voyage dans l'espace et dans le temps.
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