J'ai découvert
Sophie Loubiere avec «
l'enfant aux cailloux » il y a quelques années.
Ayant gardé un bon souvenir de cette lecture, j'ai eu envie de me replonger dans l'univers de l'auteure avec ce tout dernier roman «
Cinq cartes brûlées »
Et bien dès les toutes premières pages lues, je me suis retrouvée en immersion totale, complètement happée dès les premières lignes avec, dés le départ, ce sentiment que l'auteure allait me balader par le bout du nez et que j'allais la suivre sans moufter.
Et je l'ai suivie à grandes enjambées, reposant difficilement mon livre quand mes obligations m'appelaient.
Le premier chapitre, comme un prologue plante le décor.
Puis s'en suit un article dans un journal local du Cantal, qui relate une violente agression entre deux amants venus se retrouver dans un hôtel à Saint -Flour.
Que c'est il passé, qui sont-ils et comment en sont-ils arrivés là ?
Pour le savoir, je vous invite à lire l'histoire de la famille Graissac.
Le père est infirmier libéral, la mère est avocate et dans le rôle de la fille, vous découvrirez Laurence, obèse et mal dans sa peau, humiliée quotidiennement par les railleries et remarques désobligeantes de son frère Thierry qui en fera son souffre-douleur.
Mais les années passent et Laurence, un jour, décide de se prendre en main et de prendre une revanche sur la vie.
C'est là qu'intervient un autre personnage, le docteur Bashert à qui
Sophie Loubiere consacre des chapitres entiers, venant s'interposer entre le récit détaillant la vie de la famille Graissac et les monologues de Laurence qui nous livre par leurs intermédiaires ses souvenirs d'avec son frère.
Ce dernier personnage du docteur Bashert ne semble en rien lié au reste de l'histoire et pourtant ...
Ce n'est vraiment que dans les derniers chapitres que le lecteur fera le lien entre toutes les informations distillées par l'auteur au compte-gouttes.
Et chaque détail pouvant sembler insignifiant en cours de lecture révélera son importance à un moment ou à un autre.
Je ne vous en dis pas plus pour ne rien révéler qui puisse « divulgacher » le travail de l'auteur qui maintient un suspense permanent.
Personnellement je me suis demandée tout le long où elle m'emmenait.
La structure narrative très variée donne du rythme au roman et chaque chapitre qui se terminait me donnait envie d'attaquer le suivant.
Un roman abouti, bien construit et où tout se tient.
Un roman noir certes, mais très bon moment de lecture.