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Citations sur Le Tertre (4)

Lorsque les hommes de K'n-yan découvrirent le monde éclairé à la lumière rouge et déchiffrèrent ces étranges manuscrits, ils reprirent à leur compte le culte de Tsathoggua et emportèrent toutes les terrifiantes images du crapaud dans le pays de la lumière bleue, ils les recueillirent dans des sanctuaires de basalte extrait des carrières yoth comme celui que Zamacona voyait en ce moment. Ce culte fut florissant jusqu'à rivaliser presque avec les cultes ancestraux de Yig et de Tulu et une branche de la race le transporta même dans le monde extérieur où les images les plus petites finirent par trouver un sanctuaire à Olathoe, dans le pays de Lomar à proximité du pôle Nord terrestre. Le bruit courait que ce culte du monde extérieur a survécu même après que la nappe de glace et les Gnophkehs eurent détruit Lomar, mais on ne savait rien de bien précis à K'n-yan sur ce genre de sujets. Dans ce monde de lumière bleue, le culte se termina brutalement, même si l'on supporta que le nom de Tsath fut conservé.
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Tsah était une sorte d'État communautaire ou semi-anarchique ; la coutume, plutôt que la loi, régissait la façon dont les choses devaient jour après jour s'organiser. Cela était rendu possible par l'expérience séculaire et l'ennui paralysant de cette race dont les désirs et les besoins étaient limités aux désirs et besoins physiques fondamentaux et aux sensations nouvelles. Une tolérance séculaire qui n'avait pas encore été minée par une réaction croissante avait aboli toutes les illusions sur les valeurs et les principes et rien n'était recherché ni attendu qu'une observation aussi fidèle que possible de la coutume. Tout ce qu'on voulait obtenir, c'était que les empiétements mutuels de ceux qui recherchaient le plaisir ne paralysent pas la vie de la communauté. L'organisation par famille avait été supprimée depuis longtemps, la distinction entre les sexes au point de vue civil et social avait disparu. La vie quotidienne était organisée selon des cadres rituels. L'ivresse, la torture des esclaves, le rêve éveillé, les orgies gastronomiques et émotionnelles, les exercices religieux, les expériences de dépaysement, les discussions artistiques et philosophiques et ainsi de suite, en constituaient les principales occupations.
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[...] ... Je m'assis, j'achevai le nettoyage du cylindre magnétique au moyen du gros velours à côté de mon pantalon et je remarquai qu'il était fait du même métal lourd, brillant et inconnu, que le talisman - c'était là, sans aucun doute, l'origine de ce singulier phénomène d'attraction. Les sculptures et ciselures étaient très étranges et très horrifiantes : des monstres sans nom et des dessins insidieusement chargés de maléfices, le tout exécuté avec la plus grande habileté et soigneusement fini. Tout d'abord, je ne pouvais trouver à cet objet ni queue ni tête, et je le tenais sans savoir qu'en faire jusqu'au moment où je découvris qu'à une extrémité, il pouvait se séparer en deux. Je cherchai alors désespérément un moyen de l'ouvrir et je finis par découvrir que, tout simplement, le bout se dévissait.

Le couvercle fit des difficultés pour bouger, mais il finit par se détacher en laissant s'échapper une curieuse odeur aromatique. Le seul contenu du tube était un gros rouleau d'une matière jaunâtre ressemblant à du papier et recouverte de caractères verdâtres. L'espace d'une seconde, j'éprouvai un frisson indicible en m'imaginant que je tenais la clef écrite donnant accès à des mondes ancestraux inconnus et à des gouffres situés en dehors du temps. Presque immédiatement, cependant, je m'aperçus en déroulant une extrémité, que le manuscrit était en espagnol, mais un espagnol cérémonieux, pompeux, datant d'un temps très reculé. A la lueur dorée du soleil couchant, je regardai l'en-tête et le premier paragraphe, en essayant de déchiffrer l'écriture déplorable, sans ponctuation, de ce personnage disparu. Quel genre de relique était-ce ? De quel genre était la découverte que je venais de faire par hasard ? Les premiers mots déclenchèrent en moi une nouvelle poussée d'énervement et de curiosité, car, au lieu de me détourner de ma recherche initiale, cette trouvaille consolidait d'une manière surprenante ma résolution de poursuivre résolument ces efforts.

Le rouleau jaune à l'écriture verte comportait tout d'abord une fière formule d'identification et un appel cérémonieux et désespéré à la confiance qu'il convenait de faire aux incroyables révélations qui suivaient : ... [...]
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[...] ... Mais ce n'était pas des récits de ces explorateurs sains d'esprit que la terreur essentielle du tertre aux fantômes avait pris naissance. En vérité, leur expérience aurait été typique que le phénomène n'aurait pas pris, et de loin, une pareille importance dans les légendes locales. Ce qu'il y avait de pire, c'est que beaucoup d'autres chercheurs étaient revenus singulièrement diminués aux points de vue mental et corporel, ou bien n'étaient pas revenus du tout.

Le premier de ces cas s'était produit en 1891, lorsqu'un jeune homme, du nom de Heaton, était parti avec une bêche pour voir quels secrets cachés il pourrait déterrer. Il avait entendu de la bouche des Indiens des contes étranges et il avait ri du rapport négatif d'un autre jeune homme qui avait été sur le tertre et n'avait rien trouvé. Heaton avait surveillé le tertre à la lunette d'approche depuis le village pendant que l'autre effectuait son exploration ; et quand ce dernier approchait du point en question, il vit la sentinelle indienne disparaître délibérément dans le tumulus comme s'il existait au sommet une trappe et un escalier. L'autre jeune homme n'avait pas remarqué comment l'Indien avait disparu et avait simplement constaté qu'il n'était plus là en arrivant sur le tertre.

Lorsque Heaton fit sa propre expédition, il décida d'aller jusqu'au fond du mystère et les observateurs postés dans le village le virent attaquer activement à la hache les arbustes qui poussaient au sommet du tertre. Puis ils virent sa silhouette disparaître au sommet, lentement ; elle fut de longues heures avant de redevenir visible, jusqu'à la tombée de la nuit, et la torche de la squaw sans tête brillait d'une lueur fantomatique sur l'éminence lointaine. Deux heures environ après la nuit, il rentra au village en titubant, ayant perdu sa bêche et plusieurs objets lui appartenant, et, d'une voix perçante, il se lança dans un monologue de propos délirants et sans suite. Il parlait en hurlant de gouffres effrayants, de monstres, de sculptures et de statues terribles, de ravisseurs inhumains et de tortures délirantes et d'autres anomalies fantastiques trop complexes et chimériques pour qu'il pût seulement s'en souvenir.

- "Vieux ! Vieux ! Vieux !" ne cessait-il de dire en gémissant. "Grand Dieu, ils sont plus vieux que la terre et ils sont venus ici de quelque part ailleurs - ils savent ce que vous pensez, ils vous font savoir ce qu'ils pensent - ils sont moitié homme, moitié spectre - esclaves morts - folie - Ia ! Shub-Niggurath ! - cet homme blanc - oh ! mon Dieu, qu'est-ce qu'ils lui faisaient ! ..." ... [...]
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