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Citations sur Les routes de poussière (8)

Mais ne pensons pas pour l'instant à ce qui sera plus tard, qui peut connaître le destin, savoir comment et où les événements viendront se superposer aux images rêvées ; la vie change de couler et laisse apparaître ce qui est caché.
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Cet amour ne plaisait qu'à Gavriel, parce qu'il le sentait sans effusion de sang, sans larmes et sans récriminations, sans angoisse ; et quand il allait dans les champs avec son frère, et l'écoutait parler de la jeune fille il lui semblait que son long nez, point focal de son expression, dessinait peu à peu une histoire d'amour où le bonheur était possible, à portée de la main. Naissait de lui-même, ainsi qu'un phénomène naturel comme la pluie ou le vent.
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Le départ de Pietro-Guiseppe la séparait sans retour de sa jeunesse. C'était comme si la jeune fille qu'elle avait été se tenait debout sur la plate-forme arrière d'un train qui disparaissait dans la campagne : sa jeunesse était là, dans le branle du dernier wagon, et elle devenait de plus en plus indistincte.
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Il savait qu'il était qu'il lui fallait, il savait que leurs corps se seraient rencontrés avec élan et que se désirer et s'unir leur aurait été la chose la plus naturelle du monde. Aurait apporté la force, la vie. Mais elle n'avait pas compris et rien n'avait été ni ne pourrait jamais être comme cela aurait dû.
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...mais il ne servait plus à rien maintenant de barricader quoi que ce soit car l'eau se déversait en un énorme et unique torrent. Noire, épaisse, elle emportait avec elle des troncs d'arbre, des animaux, des charrettes aux brancards arrachés et elle les précipitait contre les portes jusqu'à en déclouer les planches. Pour qui cette cloche sonnait-elle encore, on n'en savait rien, tellement le vacarme était plus fort, plus forts les hurlements de ceux qui s’appelaient d'une maison à l'autre ou criaient au secours au milieu des mugissements des bêtes emportées par ce torrent de boue.
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Car les rêves de Marlatteira étaient au-dessus de toute imagination et au lieu de morceaux confus et incohérents, c'étaient de vraies histoires avec un début et une fin. Elle s'en rappelait chaque détail, chaque odeur, depuis la puanteur du soufre jusqu'au parfum du pain à peine sorti du four. C'étaient des cavaliers au manteau couvert de sang qui l'emportaient visiter les âmes du purgatoire et tandis qu'ils la tenaient soulevée à bout de bras, la pointe de ses cheveux se consumait dans les flammes. Elle pouvait rêver d'étreintes qu'elle appelait "venteuses" et dont elle taisait par pudeur ou par ignorance l'émotion bouleversante, soufflant par le nez pour simuler l'intensité de ce "vent" ; puis elle aspirait lentement leur dénouement dans le parfum des tubéreuses et des lys. D'autres fois un diable la léchait avec une langue de feu et lui emportait le nez, mais la bienheureuse Cunégonde arrivait, qui pétrissait les brioches de Pâques et lui faisait un nez nouveau couvert d'or.
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Evasio avait les yeux fermés, il n'avait rien vu quand son père avait mis le portefeuille sous l'oreiller et quand sa mère le fit tomber, il ne s'en aperçut pas. Mais ses doigts, oui, ses doigts, eux, se serraient fort autour des doigts de son père il n'avait plus besoin de rien d'autre. Plus de Suave, d'arbres, de neige, d'oiseaux. Plus d'angoisses, de désirs. Plus rien, juste ces doigts jusqu'à la fin.
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Mais Gavriel ne prononçait pas un mot de plus, ne faisait pas ce geste qui aurait décidé de sa vie. Le regard fixé sur les pommiers dont les formes se dessinaient sur le pré , il laissait l'attente se replier sur elle-même et les sursauts du cœur tomber comme des cailloux qui roulent en grondant jusqu'au fond du puits, de plus en plus faiblement, jusqu'à s'éteindre dans le néant.A . la fin , la jeune fille se levait et Maria disait quelque chose à propos des pommiers là dehors. Marlatteira emportait les verres sur le plateau.
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