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Citations sur Le choc colonial et l'islam : Les politiques religieu.. (12)

Dans ce même préambule, le Bey annonce que les réformes que consacre le Pacte ont été auparavant adoptées par le Chef de l’Islam et ceux des « grandes puissances qui se sont placées par leur saga politique à la tête des nations » et qui ont donné « à leurs sujets les plus complètes garanties de la liberté. Ils ont compris que c’était là un de leurs premiers devoirs dictés par la raison et la nature elle-même. Si ces avantages accordés sont réels, la chari‘a doit les consacrer elle-même, car elle a été instituée par Dieu pour défendre l’homme contre les injustices. Quiconque se soumet à la justice et jure par elle se rapproche de la piété ».
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Le nouveau et inusable ouazir ach-chikayat (littéralement « le ministre des plaintes et griefs »), Si Boucha’ib ed-Doukkali, est un expert en écritures islamiques de grand format, sachant trouver un point d’équilibre entre l’exégèse archaïsante des oulémas de l’école de Fès et la lecture innovante du Coran et du fiqh pratiquée par l’Égyptien Mohammed Abduh.

Ce fut la chance du premier protectorat que de pouvoir s’appuyer sur un cénacle de lettrés réformistes et d’engager avec eux des réformes qui s’inspirent des Tanzimat ottomanes et, surtout, de la codification adoptée en Égypte. Le ministre délégué (na’ib) à l’instruction publique—Si Mohammed el-Hajjoui—est le prototype de ce réformiste conciliant le renouveau (tajdîd) et la tradition citadine (‘âda).
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(Jules Ferry) en avait surtout saisi les avantages lorsque le
conseil des ministres mit au point, le 13 février 1884, le texte final du traité de La Marsa. Grâce au protectorat, on peut, dit-il, « surveiller de haut, gouverner de haut, ne pas assumer malgré nous la responsabilité de tous les détails de l’administration, de tous les petits faits, de tous les
petits froissements que peut amener le contact de deux civilisations ».

La France a trouvé avec ce régime « le véritable moyen de coloniser, de coloniser économiquement, au grand profit de la métropole et du pays protégé ». Le protectorat évite d’avoir à discuter à la Chambre de la question des territoires d’outre-mer et des choix concernant, entre
autres, les grands équipements. C’est à Tunis de décider « s’il convient d’employer les excédents budgétaires à faire un port à Tunis ou à construire des routes dans la régence ».
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L’Hôpital franco-musulman fut avant tout une oeuvre départementale
: seuls la ville de Paris et le département de la Seine en avaient
supporté la charge financière et ils entendaient en conserver la
direction. Bien qu’un comité de propagande ait été formé, dont Si
Kaddour Ben Ghabrit était le vice-président, celui-ci n’avait réuni
aucun fonds et n’avait participé à aucune mesure de réalisation.

L’Hôpital franco-musulman aura une organisation adaptée à « la
condition et aux besoins des indigènes nord-africains » selon ses
promoteurs. Les médecins comprenaient l’arabe et avaient connaissance
des moeurs indigènes. La plus grande partie des infirmiers était
des Algériens, comme les médecins détachés des départements
d’Algérie. Une salle de prière et un cimetière avaient été adjoints à
l’Hôpital qui fut inauguré en mars 1937.
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Ainsi, le statut de l’étranger (dans le sens d’un sujet non russe de l’Empire russe) est défini essentiellement par sa foi, sa croyance, et non par son appartenance ethnique. En d’autres mots, l’ethnonyme Russe avait pour synonyme orthodoxe, et, dans l’autre sens, le mot orthodoxe était, en général, la désignation ethnique de Russes.

C’est seulement à partir du milieu du XIXe siècle qu’on peut parler
de volonté de l’Église russe d’aller vers une institutionnalisation et une
professionnalisation de l’activité missionnaire auprès des musulmans.
C’est justement à cette époque qu’est fondé, auprès de l’Académie
ecclésiastique de Kazan, le Service missionnaire anti-musulman, puis
la Confrérie Saint Gouri de Kazan et, à Moscou, la Société missionnaire
orthodoxe. Et c’est seulement en 1913 que fut organisé auprès du
Synode, et de façon permanente, le Conseil missionnaire qui créa la
Mission turkmène en Asie centrale, juste avant la guerre.
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Tandis que les pionniers du réformisme musulman distinguaient dans la civilisation occidentale un aspect positif, avec la science, le rationalisme, l’amour du travail, l’aspiration à la liberté et à la justice, et un autre négatif, représenté par le colonialisme et quelques coutumes condamnables, pour Hassan al-Bannâ, on ne peut trouver dans la civilisation occidentale moderne qu’athéisme, agnosticisme, négation de l’âme, libertinage et hédonisme, tout cela engendrant corruption des âmes, fragilisation des moeurs et développement de principes pernicieux.
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Aussi, une curieuse conjuration se fait jour qui va s’exprimer de L’Ami de la religion à la Revue des Deux Mondes en passant par la Revue de l’Orient, de l’Algérie et des colonies : pour assurer la paix, il faut créer un État arabe syrien sous l’égide de la France impériale, qui sera confié à l’Émir Abdelkader !
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Au début du XXe siècle, un polémiste russe, Sinajskij, affirmait que « l’islam est le fruit du rêve religieux et malade d’un malin trompeur et hypocrite »
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Le code de la nationalité irakienne de 1924 servira, après coup, de justification à l’exil forcé, en 1923, des dirigeants religieux chiites, accusés d’être des « étrangers à l’arabisme » et des « Iraniens hostiles à l’Irak arabe ».

Le premier d’entre eux, l’ayatollah Mahdî al-Khâlisî, qui
n’avait d’autres origines que les campagnes tribales arabes de la province actuelle de Diyâlâ, fut ainsi présenté contre toute évidence comme un « Iranien » par le gouvernement irakien, soutenu par les Britanniques qui avaient ainsi revêtu les habits de meilleurs défenseurs de l’arabisme.
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Et c’est au nom des intérêts supérieurs de la
« Civilisation », confondus avec les impératifs de la domination
coloniale, qu’on choisira, ici, de ne pas exporter la laïcité et, là, de
s’avancer sous des couleurs catholiques ou musulmanes.
S’il n’avance pas masqué, le colonisateur tient des discours différents
suivant les circonstances et les destinataires. Il convient de ne pas
interpréter sa politique à partir d’un seul discours, mais de tous les
prendre en compte. La difficulté, pour l’historien engagé dans la
défense des droits de l’homme, est de comprendre comment l’exposé
de buts moraux pour légitimer la colonisation peut être concilié avec
des pratiques qui violent les principes affichés.
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