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Cette histoire est inspirée d'éléments réels.

L'histoire débute en 1832, aux États Unis, dans la ville de Boston., dans une petite école locale pour jeunes filles qui accueille une vingtaine de pensionnaires. Nous sommes une trentaine d'années avant l'abolition de l'esclavage et avant la Guerre de Sécession. Cette école laisse les gens indifférents car pour la majorité d'entre eux, éduquer des filles est un peu ridicule et inutile, mais ce n'est pas méchant et ne trouble pas l'ordre public.

Toute se déroule le plus tranquillement du monde jusqu'à ce que Mademoiselle Crandall, directrice et enseignante de l'école, décide d'accueillir une jeune fille noire parmi ses élèves. Ceci va créer de l'émoi dans la communauté blanche. L'émoi sera encore plus important quand, la directrice décidera de n'accueillir que des jeunes filles noires ce qui est une révolution en 1833 dans une Amérique où les noirs ne sont pas considérés comme des hommes à part entière et pas comme des citoyens.

Les jeunes filles noires noires vont venir d'un peu partout et sont issues de différents milieux, parfois aisés. Elles vont devoir apprendre à vivre ensemble et recevoir l'enseignement de Mademoiselle Crandall. Certaines ont déjà une certaine éducation, d'autres se réfèrent aux croyances ancestrales de leurs familles.

Le travail de mademoiselle Crandall va déclencher les foudres de la foule mais aussi d'une certaine partie parties des autorités. Les élus locaux vont essayer de faire modifier ou d'instaurer des lois interdisant ce genre d'école. Mademoiselle Crandall va chercher elle aussi à gagner et à faire reconnaître le bien fondé de sa démarche en s'appuyant sur la Constitution et sur les lois existantes.

En parallèle de ces démarches législatives, l'école et ses pensionnaires vont être confrontées à la haine ordinaire et à la bêtise des habitants. On ira du fait de ne plus fournir de nourriture, à salir la porte avec des excréments en passant par des menaces et des destructions de matériels.

Wilfrid Lupano et Stéphane Fert nous montre la lutte de Mademoiselle Crandall pour faire établir son bon droit et l'évolution des jeunes filles. Ils nous montrent aussi que tous les noirs ne sont pas convaincus de la démarche pensant qu'il faut se révolter et ne pas accepter la culture des blancs au détriment de leur culture ancestrale. Ils nous montrent aussi la bêtise humaine réfractaire au changement car les hommes ont peur de l'inconnu. ici il est clair qu'il est redouté que des noirs éduqués prennent le pouvoir et n'acceptent plus leur conditions.

Lupano et Fert subliment cette lutte, rappelons le , 30 ans avant l'abolition de l'esclavage. Ils rendent hommages à une femme avant-gardiste et engagée. le graphisme clair et simple de Fert rend la lecture agréable même quand des scènes sont difficiles. le jeu des couleurs est intéressant et varié.

Dans le cadre du travail sur la discrimination, sur les différences, sur l'égalité femme-homme, cette BD peut être utilisée avec des collégiens comme support introductif, le cahier pédagogique final étant complet et permettant d'apprendre des éléments.

Pour ma part, je ne connaissais pas l'histoire de Prudence Crandall et j'ai découvert une partie de la vie d'une militante engagée dans un combat il y a presque 2 siècles. Ce fut une lecture éducative et agréable malgré la lourdeur du sujet.



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Prudence Crandall (1803-1890) est une institutrice américaine qui a ouvert en 1833 l'une des premières écoles destinée aux jeunes Afro-Américaines, à Canterbury dans le Connecticut, suscitant une forte opposition parmi les habitants de la ville.

"Blanc autour" de Wilfrid Lupano (au scénario) et de Stéphane Fert (au dessin) reprend justement cet épisode. Parce que les parents des filles blanches à qui elle fait classe menacent de les retirer de l'école si elle s'entête à continuer d'accueillir Sarah, une jeune fille noire, Prudence Crandall ne se démonte pas et prend l'initiative de les remplacer par toutes jeunes filles noires en désir d'instruction.

De là, nous suivrons cette institutrice dans ses démarches et son combat, dans les difficultés auxquelles elle doit faire face au quotidien (menaces et désapprobation des habitants de la ville, exécution de ces menaces parfois aussi, "désagréments" judiciaires). Nous suivrons également quelques-unes de ses élèves, ainsi qu'un petit sauvageon noir qui récite à qui veut bien l'entendre (ou pas) des extraits des Mémoires de Nat Turner.

L'histoire en elle-même vaut le détour, d'autant qu'elle se déroule dans le Connecticut 30 ans avant l'abolition de l'esclavage mais dans lequel il est déjà aboli. En 1832, moment où débute cette histoire, les Noirs sont donc "libres". On pourrait penser que le Connecticut était en avance par rapport à d'autres États, et c'est le cas, mais bien du chemin lui reste à parcourir encore : parce que si les Noirs sont libres, ils restent une "race inférieure", considérés comme moins que rien. Question égalité entre les hommes, il faudra repasser...

Prudence et ses élèves, ainsi que les quelques personnes abolitionnistes qui les soutiennent, doivent faire face quotidiennement aux préjugés, racisme, ségrégation et discrimination raciales. Prudence a mené un véritable combat et c'est ce combat que l'on découvre grâce à ce roman graphique.

Si je n'ai pas su apprécier les dessins comme il se doit, que j'ai trouvés un peu méli-mélo ou peut-être un peu trop enfantins, le scénario quant à lui est un gros coup de poing qu'on se prend en pleine face. Il nous fait passer par quantité d'émotions diverses, de la colère à la tristesse en passant par des sentiments d'injustice.

J'avais longuement hésité à la bibliothèque, parce que justement en le feuilletant je voyais bien que le graphisme ne me plaisait pas. Et c'est uniquement grâce aux conseils de ma bibliothécaire qu'il a finalement atterri dans mon panier à emprunts. Conseils que je ne regrette absolument pas d'avoir suivis parce que j'en ressors convaincue malgré tout.

Un roman graphique fortement féministe comme je les aime, percutant, et d'autant plus réaliste qu'il s'inspire d'une histoire vraie.
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Partez à Canterbury près de Boston, à la découverte de l'école pour filles de couleurs de Prudence Crandall, 30 ans avant l'abolition de l'esclavage.
Même si dans cette région nord des États-Unis l'esclavage est déjà aboli, "la communauté" ne souhaite pas que l'on instruise des gens de couleurs et encore moins des femmes.

Et à la fin de cette bd vous trouverez une postface pour nous éclairer sur cette période et le combat de ces femmes.
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Certaines planches magnifiques et une histoire d'injustice, d'éducation empêchée et de lutte pour la liberté qui ne peuvent que nous entraîner au côté des pensionnaires de Miss Crandall. Une note explicative en fin d'album permet d'approfondir les histoires de certaines d'entre elles
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Une magnifique BD , un graphisme tout en douceur, et une histoire d'apparence légère qui cache une réalité beaucoup plus sombre. Une BD instructive à découvrir !

C'est toujours le graphisme qui m'attire dans une BD. Je lis très en biais le résumé. Ici, la couverture était très belle. le sujet était un peu secondaire pour moi au départ.

Graphisme

Les dessins me plaisent énormément. C'est comme pour l'histoire, il y a une simplicité apparente. Les traits sont doux, tout en rondeur. Les couleurs sont sompteuses. le tout forme une très belle harmonie. J'ai pris beaucoup de plaisir à parcourir chaque page.

L'histoire

Dans une petite ville du Connecticut, pas très loin de Boston, une institutrice a ouvert une école de filles. Une idée un peu saugrenue ! Quand Sarah, une petite fille noire très curieuse, et désireuse d'apprendre frappe à sa porte, c'est tout naturellement que la gentille institutrice propose de l'accueillir dans la classe. Mais c'était sans compter sur la communauté bien pensante. Des filles, à la rigueur mais noires, voilà qui est scandaleux ! Devant le chahut provoqué, l'instit ne se démonte pas et décide tout simplement ...
Je vous laisse découvrir la suite.

J'ai énormément apprécié cette bande dessinée où l'on s'instruit sans s'en rendre compte. Je ne suis pas forcément friande des histoires vraies. Mais ici, on ne tire pas sur la corde sensible et pourtant il y aurait eu de quoi. Grande originalité de la part des auteurs pour ce choix de scénario, léger, qui rend la lecture vraiment agréable et insouciante, à l'image de ces écolières.
On retrouve, comme dans la bibliomule, des pages d'explications à la fin, très intéressantes sur la vie des personnes citées dans l'histoire, notamment sur Prudence Crandall, l'institutrice. On y retrouve aussi cette même légèreté qui fait du bien, et qui amène à lire ce type d'histoire, qui prise sous un angle dramatique m'aurait sans doute fait fuir. Une bande dessinée à mettre entre toutes les mains !


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L'éducation, l'égalité, la place des femmes dans la société, la violence aussi… Autant de sujets traités dans ce récit basé sur des faits réels. A cette époque, même les personnes noires nées sur le sol américain et n'ayant jamais été esclaves, ne sont pas considérées comme des citoyens américains. La séparation entre Noirs et Blancs est bien marquée et remise en cause uniquement par les militants abolitionnistes, très loin de faire l'unanimité.
Cette BD nous montre la bêtise et l'injustice, la rébellion, sous toutes ses formes. Elle évoque en finesse un accident de l'Histoire qui résonne malheureusement avec l'actualité des meurtres de Noirs par des policiers américains et la lutte du mouvement Black Live Matter.
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Une très bonne découverte!
Les + : de très beaux graphismes aux couleurs douces, une belle histoire qui retrace la réalité d'une époque, enrichit culturellement et qui fait réfléchir. Temps de lecture ni trop court ni trop long
Les - : l'univers est contemplatif et manque un peu d'action. Les personnages ne sont pas très attachants
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Ce magnifique roman graphique est inspiré de faits réels, de l'histoire de Prudence Crandall et Sarah Harris sa première élève noire.
On constate à travers le récit, comment la bêtise humaine a mené à la révolte villageoise qui a suivi. La révolte d'habitants bornés et remplis de préjugés. Mais l'institutrice fera preuve de ténacité dans son projet face à cette société hostile.
Il est donc question ici de racisme mais pas que. La lutte pour l'éducation, la liberté des femmes noires… sont autant de thèmes abordés.
Une lecture percutante et courte car j'aurais aimé en savoir davantage sur les personnages mais une lecture à mettre entre toutes les mains de nos jeunes adolescents.
Lien : https://instagram.com/plante..
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Connecticut,1832, l'école pour jeunes filles de Mademoiselle Crandall accueille pour la première fois une élève afro-américaine. Tout le monde crie au scandale dans la ville et menace de retirer leurs enfants de l'école. Mais la directrice ne se laisse pas faire et ouvre ainsi la première école pour jeunes filles de couleur.

Cependant le chemin de l'éducation n'est pas un long fleuve tranquille.

Une BD qui rend hommage à un événement méconnu de l'histoire américaine à mettre entre toutes les mains.
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En 1832, Prudence Crandwell ouvre une école pour jeunes filles noires à Canterbury dans le Connecticut. Scandale, horreur, opposition de la communauté blanche dans sa majorité. Les Noirs pourraient s'instruire et dans le cas de jeunes filles engendrer des hommes noirs éduqués. Danger! Inacceptable d'autant que l'année précédente le prédicateur Nat Turner a fait parler de lui par la violence de ses propos et de ses actes.
Protestations, procès, mise à l'écart et surtout intimidations sont des procédés très efficaces pour décourager les familles noires d'envoyer leurs filles dans cette école et pour mettre Prudence Crandwell et tous les Blancs qui seraient contre la ségrégation au ban de la société.
La diffusion de l'éducation reste toujours une menace pour les privilégiés.
Histoire vraie avec à la fin de l'ouvrage le devenir des personnages.
BD féministe un peu anachronique notamment en ce qui concerne la sororité entre femmes blanches et noires (nous sommes en 1832). Un dessin naîf mais agréable qui ressemble à celui des contes.
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