Il y a différentes sortes de ténèbres, reprit Rhysand. Certaines sont effrayantes, d'autres apaisantes ou reposantes. Les ténèbres des amants, celles des assassins...Elles ne sont ni entièrement bonnes ni entièrement mauvaises. Elles sont ce que leur porteur désire.
des petits salons donnant sur les montagnes environnantes. J’avais presque fini l’un des livres, lovée dans un confortable fauteuil, en prenant tout mon temps pour apprendre de nouveaux mots. Cette occupation m’avait apporté la compagnie paisible de personnages imaginaires grâce auxquels je me sentais moins seule.
La jeune fille que j’étais autrefois, celle qui avait lancé un os sur Amarantha… j’ignorais ce qu’elle était devenue. Peut-être avait-elle disparu le jour où on lui avait rompu le cou et où l’on avait infusé l’immortalité dans ses veines.
C’était une tenue confortable qui laissait toute liberté pour se mouvoir… comme pour fuir. Féminine, exotique et assez légère pour me laisser supposer que je passerais la semaine dans l’air tiède de ce climat surnaturel, et non dans le froid des montagnes.
Mon ami face à tant de dangers... Mon amant qui avait guéri mon âme brisée. Mon âme sœur qui m'avait attendue envers et contre tout.
Chacun de nous mérite l'autre, protestai-je. Et nous méritons d'être heureux.
Rejouissez-vous de posséder un coeur humain, Feyre. Et plaignez ceux qui ne ressentent rien.
- Il vous a enfermée parce qu'il savait... Ce fumier savait que vous valez plus que la terre, de l'or ou des bijoux, et il voulait vous avoir complètement à sa disposition.
Ces paroles me heurtèrent tout en apaisant comme un baume les blessures de mon âme.
- Il m'aimait... et il m'aime encore, Rhysand.
- La question n'est pas de savoir s'il vous aime, mais à quel degré. Et il vous aime trop. L'amour peut se muer en poison.
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Nous étions le commencement, le milieu et la fin de l'univers, un chant né aux premières lueurs éclairant le monde.
- Si j'ai bien compris, cette maison-ci est trop exiguë, leurs ego sont hypertrophiés et vous avez peur que je ne perde la tête comme à la Cour du Printemps, lançai-je, abattant ce qui était sans doute mon unique carte.
Son aile m'attira plus près de lui et je sentis un souffle tiède sur mon épaule.
- Et si c'était le cas ?
- Je ne suis pas une poupée cassée, ripostai-je.
Mon ami face à tant de dangers...
Mon amant qui avait guéri mon âme brisée.
Mon âme soeur qui m´avait attendu envers et contre tout.