Le titre initial “H as hawk” -
le dictionnaire précise : Hawk : diurnal bird of prey once much used in falconry, with rounded wings horter than falcon's »
Avec un tel titre je ne pouvais certes pas imaginer autre chose qu'un récit sur la fauconnerie, qui, se définit par l'art de capturer le gibier en usant d'un oiseau de proie dressé. J'envisageai des moments de lecture difficiles, certains passages furent, effectivement, douloureux et engendrèrent crispation et souffrance : j'abhorre l'élevage et le dressage d'animaux par l'homme pour satisfaire à ses plaisirs de tuerie tels que la vénerie, le combat de coqs, de chiens, la corrida bien sûr …(je fais une exception bien hypocritement avec le cavardage, la seule victime dans ce cas étant la truffe !)
Quand le père d'Helen décède d'une crise cardiaque, très attaché à lui, elle sombre dans la déprime, la neurasthénie. C'est l'achat et l'affaitage d'un autour, cette sorte d'épervier, en plus gros, gris avec le dessous strié de noir et blanc à longue queue, aux yeux jaunes qui va lui permettre de reprendre pied, de sortir de ce pesant ennui. Depuis sa tendre enfance, elle en rêvait de manière compulsive et pour compenser ce besoin, elle devint férue en la matière grâce à la lecture de nombreux ouvrages sur ce sujet.
En domestiquant peu à peu, difficilement, patiemment cet animal sauvage, elle va reprendre pied, retrouver le goût à la vie. Cet oiseau sera Mabel.
Un roman aux qualités intrinsèques : de longs passages lyriques, de belles descriptions de la nature. L'ouvrage est construit sur des connaissances techniques incontestables concernant la fauconnerie, ( référence au poète Gace de la Bigne l'auteur des Déduits de la chasse, traité de fauconnerie et de vénerie, au major C.H. Fisher, à Gilbert Blaine et surtout à
T. H. White) On ressent profondément l'amour d'Helen pour son oiseau , mais il n'en reste pas moins que ce roman parle aussi de l'homme qui dresse complaisamment un animal à donner la mort, et pas seulement, aux seules fins de se nourrir .
J'ai apprécié le graphisme et le dessin de la couverture, illustration sobre, élégante, aux couleurs rétro.
Merci aux Editions Fleuve et à Babelio de m'avoir initiée, malgré mes réserves, à la fauconnerie en m'offrant ce livre, en avant-première de la Rentrée littéraire.