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sur 1870 notes
Comment un chef d'Etat doit-il faire pour obtenir et surtout pour conserver son pouvoir? Voilà la question de Machiavel, question pragmatique, à laquelle il tente de répondre en collant à la réalité, c'est-à-dire, en pleine époque humaniste, aux exemples antiques et modernes. Tout d'abord, un prince doit se méfier à la fois du peuple et des grands, cette cour volatile qui parade et conseille à tout va, pour son intérêt propre plutôt que pour celui du prince. le peuple, quant à lui, doit-il aimer ou craindre son chef? Machiavel distingue, selon les situations. En tout cas, le peuple ne doit pas haïr son prince. Sinon... Mais l'essentiel, pour Machiavel, est sans doute ailleurs. Il est dans la puissance militaire et dans la capacité qu'a un prince d'avoir sous ses ordres des soldats loyaux, qui ne sont pas des mercenaires mais des hommes de sa cité. La guerre, ne l'oublions pas, a toujours été, sauf aujourd'hui en Europe, la règle, et la paix l'exception. Pour bien gouverner, il fallait donc bien gerroyer, et pour bien gerroyer, il était nécessaire de laisser parfois de côté la bonté, la justice, la libéralité, la morale, parce que, pour Machiavel, seul la fin compte, pas les moyens. Pragmatisme immoral? Oui, mais les conseillers des princes d'aujourd'hui ne leur disent pas des choses bien différentes
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Des conseils de management qui n'ont pas pris une ride.
Il faut une bonne dose de cynisme pour apprécier et mettre en pratique.
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"La fin justifie les moyens", ainsi résume t'on bien souvent la pensée de Machiavel. Or, ce dernier été victime du succès de son ouvrage intitulée le prince. Il n'a en vérité jamais écrit cet épigraphe justifiant les actions de bien d'hommes et de groupes politiques, de capitalistes véreux (pléonasme)... La "vox populi" a retenu de son oeuvre la justification de la conquête au temps des condottierres et de la conservation du pouvoir par tous les moyens, au mépris de la morale catholique (oxymore) de l'époque . On a même créé un adjectif à partir de son patronyme - "machiavélique" - pour désigner un individu calculateur et conspirateur qui n'hésite pas à utiliser le mensonge, le chantage, la violence... pour arriver à son but ultime, le pouvoir.

Aujourd'hui, on en affuble les méchants des fiction des blockbusters "made in Hollywood". Mais qui est le véritable méchant, la milliardaire Bruce Wayne qui préfère errer la nuit au lieu d'augmenter les salaires de ses employés ou le Joker qui souhaite détruire une société capitaliste détruisant physiquement et psychiquement les individus. Si Magneto utilise tous les moyens à sa disposition pour détruire l'humanité, c'est pour pour libérer son peuple mis au banc de la société, exterminé... Parfois, une fin libérant un peuple opprimé peut justifier les moyens les plus violents. L'Histoire est écrite par ceux qui gagnent à la fin. Mandela, et c'est une bonne chose, en est une preuve.
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le Prince
Nicolas Machiavel (1469-1527)
C'est en exil en 1513 que Machiavel écrivit cet essai dédié à Laurent de Médicis, déroulant les mécanismes du pouvoir politique, une vision qui conserve aujourd'hui toute sa force, exposant comment la politique est un jeu où s'affrontent les passions et les intérêts. Nourri de l'expérience d'ambassadeur du Prince, Machiavel offre ici une des premières oeuvres de science politique.
Dans une première partie Machiavel explique avec un certain cynisme comment doit être menée une bonne campagne de colonisation à savoir ne point faire de mal aux peuples sauf pour les exterminer tout à fait, car ils n'oublient jamais les mauvais traitements subis : «… ne jamais maltraiter personne à moins qu'on ne lui ôte entièrement le pouvoir de se venger. »
Ensuite Machiavel évoque le cas de l'usurpateur de pouvoir : il lui faut faire d'un seul coup toutes les cruautés qu'il est obligé de faire car ainsi il ne sera pas contraint d'y revenir tous les jours.
« le Prince qui est redevable de sa grandeur aux premiers citoyens a plus de peine à se maintenir que celui qui l'a reçue du peuple. »
Aussi cela oblige-t-il le Prince à ménager le peuple car il doit toujours vivre avec le même peuple tandis qu'il peut se passer des mêmes grands qu'il peut faire et défaire à sa guise. Par déduction, dès qu'on est élevé sur le trône par la faveur du peuple, il est nécessaire de s'en faire aimer.
Puis Machiavel aborde la question des armées, mercenaires ou auxiliaires. C'est ainsi que l'on apprend que la décadence de l'Empire romain est venue de l'habitude de recourir aux troupes Goths pour le maintien de l'ordre dans l'Empire. Ce qui d'une part déplut aux troupes régulières et entraina une dépendance à l'égard ses troupes venues d'ailleurs.
Machiavel illustre ensuite avec nombre d'exemple le fait que tout prince qui voudra faire en toutes choses profession de vertu périra dans la cohue des scélérats. Pour conserver son État, il doit apprendre à n'être pas toujours bon mais à user de sa bonté selon les circonstances. Pour autant il est avantageux pour un chef d'état de passer pour un libéral s'il sait user de ce titre avec mesure afin d'être toujours respecté. Se pose alors la question de savoir s'il est plus avantageux d'être craint ou aimé. Quand on garde présent à l'esprit que la généralité des hommes est portée à la lâcheté et à l'intérêt, à l'ingratitude et la dissimulation, la prudence doit être de mise en faisant le bien autour de soi car au moindre changement, au moindre péril, ils se retournent contre le Prince. D'où la nécessité d'être craint, de manière que s'il ne se fait point aimer, il ne soit point haï, les deux n'étant pas incompatible. En vérité ce qui expose un chef au mépris des peuples, c'est lorsqu'il passe pour capricieux, lâche et irrésolu. Il doit faire montre de grandeur, de gravité, de courage et de force. Ses décisions doivent être irrévocables.
La prudence du Prince l'incitera toujours à se décharger sur les autres de ce qui peut lui faire des ennemis, mais doit se réserver la disposition des grâces. Bien traiter les grands et ne se point rendre odieux au peuple en se le conciliant. À la limite, un prince prudent doit travailler lui même à se faire quelques ennemis afin que leur défaite l'élève et contribue à sa grandeur. Machiavélique non ? Agir avec droiture toutefois en tenant sa parole.
Les lois ou la force pour parvenir à toutes ces fins ? Peu importe puisque la fin justifie les moyens !
Enfin savoir choisir ses ministres a de grandes conséquences car les proches du Prince vont modeler le jugement du peuple à son égard. le Prince doit aussi savoir prendre conseil d'autrui mais seulement quand il lui plait en ôtant à chacun la hardiesse de lui donner aucun avis quand il ne le demande pas.
Un petit ouvrage de 120 pages que notre Président aura lu sans aucun doute. Reste une question : cet essai s'adressait-il au Prince seulement ? On peut penser qu'il s'adresse aussi au peuple pour le mettre en garde contre tout despotisme. D'où une certaine ambiguïté que relevèrent Spinoza et Rousseau.

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Ce livre est un mode d'emploi pour bien gouverner, ou plutôt pour rester au pouvoir durablement. C'est simple, concis et clair. On voit très bien que, à la date où Machiavel a écrit (1513) le Prince, des conclusions ont pu être tirées des erreurs et des réussites des différents dirigeants du passé. Les mêmes erreurs vont être produite d'ici à notre époque. Ca me fait penser à cette théorie que j'ai lu quelque part qui disait que L Histoire est constitué de plusieurs cycles qui ne font que se répéter...
Bien que ce livre soit un vestige historique incroyable, je dois avouer que je n'ai pas eu de plaisir à lire cet ouvrage. Ca reste un manuel...
Je conseille tout de même à tout le monde de lire ce bout d'Histoire.
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En rupture avec la tradition morale sur l'attitude et les qualités qui doivent faire un bon dirigeant, Machiavel propose un petit essai de real politik qui a fait l'effet d'une bombe au point de voir son patronyme devenir synonyme du mal. Pourtant, les volontés qui habitent ce conseiller d'Etat en exil sont tout sauf mauvaises, son idée étant de faire la part des choses entre l'idéal et le réalisable pour en arriver au meilleur contrat social possible pour l'Italie de son époque.
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Que dire de plus, de nouveau (et d'intelligent) sur un ouvrage tel que "Le Prince" de Nicolas Machiavel ?
Ici même, chez Babelio, je peux lire 82 critiques, rivalisant toutes de sagacité, et plus de 130 citations. Que rajouter ? Qu'il est difficile de commenter de façon novatrice un tel classique, à la fois chef d'oeuvre de science politique, de cynisme et de lucidité.
L'ayant lu quand j'avais une vingtaine d'années, suivant les conseils d'un professeur, j'avais trouvé "Le Prince" brillant dans son style (Machiavel sait accrocher le lecteur par des formules chocs) mais trop cynique pour le jeune idéaliste, qui espérait "changer la vie", que j'étais,alors.
Relisant Machiavel plus de trente ans plus tard je constate que j'ai plus d'empathie avec Machiavel. La froide constatation que je fais que le pouvoir des puissants est, à la Renaissance comme aujourd'hui, une chose bien mortifère et de plus en plus pesante, vient apporter de l'eau au moulin du Signore Machiavelli....
En tout cas si Machiavel avait pu vivre aussi longtemps que son oeuvre il se serait fait -excusez l'expression- des "couilles en or". Près de six siècles après son écriture son "Prince" se vend encore comme des petits pains. L'excellente édition "Librio" à deux euros que j'ai achetée dernièrement, parmi d'autres éditions, en est la preuve. Les rayonnages des librairies bien garnis d'exemplaires du "Prince" font de Machiavel, des forteresses, des condottieres, miliciens et soldats mercenaires qui peuplent cet ouvrage des archétypes éternels de l'action et de l'efficacité politique.

Lien : https://www.amazon.fr/LArtil..
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Ce guide fut écrit essentiellement à l'usage de Laurent de Médicis, au service duquel Nicolas Machiavel travaillait, mais il transcende les époques. Si certaines conceptions semblent un peu surannée et la république peu à la mode, de nombreux concepts, théories ou conseils ont pu s'appliquer par la suite. C'est d'ailleurs presque un jeu de voir à quel point et dans quelles circonstances. La première partie est consacrée aux types de gouvernement, puis le théoricien explore les sources du pouvoir et la relation du prince à ses sujets. Une lecture intéressante !
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Voici un classique dont je n'avais jamais eu l'occasion de lire et pour lequel j'ai voulu y porter un peu d'intérêt. Ne vous attendez pas à une étude approfondie de ce livre de ma part. D'autres le font beaucoup mieux. Je me contenterai d'y apporter mes impressions.

Alors qu'à l'époque où Machiavel rédige ce livre, l'Italie se trouve divisée en plusieurs états dirigés par des systèmes politiques différents. Machiavel souhaite voir l'Italie unifier afin de lui donner suffisamment de pouvoirs pour lutter contre ses ennemis mais aussi la moderniser.

Alors que je m'attendais à un texte assez riche et peut-être même technique, je fut surprise d'y lire une écriture au style assez familier. Les phrases s'enchaînent et même si le tout reste cohérent, il ne semble pas qu'il y ait eu de recherche dans l'écriture ni de phrase de style.

Le texte est adressé à Lorenzo de Médicis et y propose toutes une série de conseils qu'un prince devrait suivre pour accéder au pouvoir et y rester. Machiavel fait référence à son expérience et ses connaissances, n'hésitant pas de les citer pour exemple et illustrations.

Les nombreux chapitres du livre développent les différentes situations qu'un prince est amené à rencontrer. Allant des différents systèmes politiques des pays ou royaumes, la façon dont ils sont gouverner, puis expliquant par quel chemin un prince peut accéder au pouvoir et bien entendu par quels moyens les princes restent au pouvoirs. Tout semble s'y trouver car bien sur à chaque situation, différentes propositions se présentent, selon les relations qui existent avec l'entourage, le peuple, les autres pays amis ou ennemis.

Il ne s'agit pas d'y exercer de la diplomatie mais bien d'y établir un pouvoir et de le garder quitte parfois à y utiliser la ruse, la force voir la violence ou la cruauté.

Les phrases m'ont semblé efficaces par le style utilisé et le livre très actuel. Il m'arrivait d'ailleurs au cours de la lecture de remplacer le mot Prince par Président, patron, manager et tout autre mot de notre temps sans que ce mot paraisse un intrus. Il m'a par ailleurs bien éclairé sur ce monde de pouvoir et je regrette bien de ne pas l'avoir lu plus tôt.
Lien : http://unepauselivre.over-bl..
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"Cet ouvrage nous confronte à des problèmes que nul ne peut éluder ou contourner : ceux de l'action historique, de la guerre, des rapports entre les impératifs de la morale et les exigences de la politique" - Catherine Roux-Lanier
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