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EAN : 9782842050320
39 pages
1001 Nuits (30/11/-1)
3.9/5   15 notes
Résumé :
Le motif du Diable envoyé sur terre pour épouser une telle afin de mesurer les désagréments du mariage et ses damnables conséquences est issu d'une longue tradition orale. Machiavel, dont on n'ignore pas l'incroyance, se moque joyeusement de la religion et des institutions. Petit chef-d'oeuvre d'humour et de finesse, d'un style allègre et ciselé, la satire de son conte porte moins sur les femmes que sur le mariage lui-même.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Nombre d'âmes damnées se sont plaintes d'atterrir en Enfer après avoir pris femme !
Les Princes de l'Enfer, suite à une réunion du conseil, décident d'envoyer un des leurs sur terre pour épouser une mortelle afin de juger de la véracité des plaignants. C'est Belphégor (le "chouchou" des dames) qui tire la courte paille et se voit contraint de prendre épouse et de vivre dix années (!) avec elle. le diable d'homme (travesti pour l'occasion en beau mâle) s'installe à Florence et sa grande fortune (allouée gracieusement par les Seigneurs de l'Enfer) attire bientôt la "clientèle" voulue.
Le choix de Belphégor, qui se nomme désormais Roderic de Castille, se porte sur la belle Honesta qu'il épousera en toute faste. Mais voilà que ce Lucifer de pacotille n'a pas de meilleure idée que de tomber amoureux de sa femme, qui, bien plus orgueilleuse qu'honnête, va profiter de son opulence...
Sans dévoiler le "comment du pourquoi"...Roderic sera obligé de prendre les jambes à son cou et de se cacher dans le tas de fumier de Giammateo, le paysan, avec lequel il souscrira un pacte...démoniaque (évidemment !).

Cette courte nouvelle (rédigée très probablement en 1518) est une satire sur l'institution du mariage et non un texte anti féminin : chez Machiavel, la femme est associée à la dépense ; elle n'est pas synonyme de mensonge et/ou de perfidie (propos généralement répétés dans les "littératures" opposées au féminisme). Honesta ne prend d'ailleurs qu'une petite place dans cette histoire...
C'est finalement la 2ème partie de ce conte facétieux qui attire l'attention ...et les sourires ! Elle démontre clairement que Machiavel (incroyant, comme il était) savait se moquer allègrement de la religion...même s'il se doutait bien qu'il risquait de s'exposer aux foudres d'une Église omnipotente, bien plus que d'un enfer hypothétique.

Je ne lis que (très) rarement des textes classiques, mais comme ce petit livre s'est "jeté" devant mes pieds...je l'ai ramassé...dévoré...et passé un excellent moment avec cette diablerie !
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Aux Enfers, on s'interroge : un nombre croissant de pensionnaires clament que leurs mauvaises actions ne sont dues qu'au malheur d'avoir épousé une femme. Si au départ aucun démon ne prêtait l'oreille à de pareilles sornettes, on finit tout de même par vouloir en avoir le coeur net. L'honneur et la réputation des Enfers sont en jeu.

On décide donc d'envoyer un démon sur terre pour vérifier ces accusations. C'est Belphégor qui s'y colle, sous les traits d'un jeune homme beau, riche et bardé de toutes les qualités. Les prétendantes ne manquent pas. Et les ennuis, une fois le mariage réalisé, non plus. Dépenses exorbitantes, obligation de supporter les inconséquences de la belle-famille, … le pauvre diable ne sait plus à quel saint se vouer.

Le texte est moins misogyne qu'il n'y paraît : Machiavel s'attaque plutôt à l'institution du mariage, et à la religion en général à travers les caricatures de séances d'exorcisme, plutôt qu'au caractère des femmes : mis à part les dépenses qu'occasionnent le mariage et les toilettes de l'épouse, on ne leur reproche finalement pas grand chose.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
À ce tapage Roderigo ouvrit de grandes oreilles ; et ne sachant ce que cela voulait dire, dans son étonnement il demanda, plein de trouble, à Giov. Matteo, ce que tout ce tumulte signifiait. Giov. Matteo, feignant une grande frayeur, lui répondit aussitôt : « Hélas ! mon cher Boderigo, Dieu me pardonne, c'est ta femme qui vient te trouver. » C'est vraiment merveille de voir à quel point l'esprit de Roderigo fut épouvanté en entendant prononcer le nom seul de sa femme : sa frayeur fut si grande, que, sans réfléchir s'il était possible ou raisonnable que ce fût elle, sans répondre un seul mot, il s'enfuit tout tremblant, délivrant ainsi la jeune fille, et aimant mieux retourner en enfer rendre compte de ses actions, que de se soumettre de nouveau aux ennuis, aux désagréments et aux dangers qui accompagnent le joug matrimonial.
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On peut lire dans les anciennes chroniques de Florence une histoire qui a déjà couru sur toutes les lèvres : un saint homme, dont la vie, à cette époque, était louée de tous, se retirait souvent du monde pour se plonger dans ses prières. À la faveur de ses méditations, il lui apparut un jour que les âmes des malheureux mortels qui mourraient dans la disgrâce de Dieu, et finissaient donc en Enfer, se désolaient, presque toujours, de ne subir un tel sort que pour avoir pris femme.
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Les diables mêmes qu'il avait amenés avec lui, et qui faisaient partie de sa maison, imitèrent les autres, et aimèrent mieux revenir briller en enfer que de vivre dans ce monde sous les ordres d'une pareille femme.
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Videos de Nicolas Machiavel (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas Machiavel
Émission “Une vie une oeuvre” dirigée par Martin Quenehen. “Nicolas Machiavel, storico, comico e tragico” : première diffusion sur France Culture le 10 avril 2008 (rediffusée le 31 janvier 2015). L'auteur du “Prince” n'est pas le cynique que dépeint sa légende noire. Il fut plutôt un homme libre et un fervent républicain, au sourire en biais... Peinture : Cristofano Dell'altissimo, “Portrait de Nicholas Machiavel”. Par Simone Douek. Réalisation : Dominique Costa. Attachée de production : Claire Poinsignon. Avec la collaboration d'Annelise Signoret de la Bibliothèque centrale de Radio France. 1ère diffusion : 10/04/2008. “Historien, comique et tragique” : c'est ainsi que se désigne lui-même Machiavel, en signant une lettre adressée à son ami Guichardin à propos des événements de 1525, et des temps troublés où Charles Quint assure sa mainmise sur la péninsule italienne. Historien, il n'a cessé de l'être, depuis les années où, nommé secrétaire à la chancellerie florentine, il effectue des missions diplomatiques à l'extérieur : il scrute alors la vie politique de Florence et des pays où il se rend, il l'analyse, il l'écrit, éclairé par la lecture des Anciens. Et ce, jusqu'à la fin de sa vie, puisque toute son œuvre est générée par ses activités politiques qui suscitent chez lui discours, commentaires, réflexions, pour aboutir à ce dernier grand texte, commandé par Jules de Médicis devenu le pape Clément VII, que sont les Histoires florentines où il traite de l'histoire toute contemporaine de Florence. Comique, celui qui écrit aussi des pièces de théâtre dont la plus connue, “La Mandragore”, retrouve, à travers le rire et les personnages créés, des échos de la politique et de la vie publique dont il ne peut jamais vraiment s'éloigner. Tragique, comme sa description de la réalité des hommes, comme le destin et les qualités qu'il prête au Prince, qui “ne peut fuir le renom d'être cruel”. Et ce froid réalisme politique a engendré le mot “machiavélique”, quand il faudrait plutôt expliquer ce que “machiavélien” veut dire. Avec : Corrado Vivanti, auteur de “Machiavel ou les temps de la politique” (éd. Desjonquères) Jean-Louis Fournel et Jean-Claude Zancarini, traducteurs du “De principatibus, Le Prince” (éd. PUF) Françoise Decroisette, professeur de littérature italienne, spécialiste du théâtre italien, traductrice Myriam Revault d'Allonnes, professeur des universités à l'EPHE, auteur de “Doit-on moraliser la politique ?” (éd. Bayard)
Thème(s) : Arts & Spectacles| Politique| Renaissance| Nicolas Machiavel
Source : France Culture
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