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3,96

sur 628 notes
Une lecture bien décevante... J'avoue avoir été attirée par le bandeau "Prix Goncourt du premier roman 2017" qui ornait ce livre; avec en souvenir, l'excellent lauréat de l'édition 2016, "De nos frères blessés" de Joseph Andras.
Ici, pour tout avouer, je me suis interrogée sur la définition du terme "roman" une fois ce livre refermé. Selon le Larousse, il s'agit d'une "oeuvre d'imagination constituée par un récit en prose d'une certaine longueur, dont l'intérêt est dans la narration d'aventures, l'étude de moeurs ou de caractères, l'analyse de sentiments ou de passions, la représentation du réel ou de diverses données objectives et subjectives". Soit... J'ai l'impression que Maryam Madjidi a collé quelques-uns de ses textes sur ces éléments divers de la définition, puis les a tassés dans un shaker, a bien agité, avant de les déposer sur le papier. Les chapitres, les paragraphes mêmes n'ont aucune suite logique ni temporelle. le récit part dans tous les sens reprenant les sempiternelles lamentations de la douleur de l'exil subi, nimbées de misérabilisme. Pourtant l'auteure semble s'en être bien sortie dans la vie, étant donné ses périples autour du monde qui ne sont malheureusement qu'évoqués...
Certes, l'écriture, souvent poétique, est de qualité mais le sujet de ce "presque" roman n'est ni convainquant, ni réellement intéressant à mes yeux... Dommage.
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Goncourt du premier roman 2017.
Prix du roman 2017 Ouest-France Etonnants voyageurs.

Ce roman prend source in utero.
Présente lors d'une manifestation à l'université de Téhéran durant la Révolution islamiste de 1979, la mère de Maryam, alors enceinte de 7 mois se voit contrainte de se défenestrer pour échapper aux violences et à la barbarie des bassidjis.
"Ange sans ailes, ma folle irresponsable, ma douce assassine ; à cet instant-là, tu as creusé un trou en moi dans lequel toutes les angoisses de ma vie future prendront racine."
Maryam Madjidi va naître trois fois.
La première fois en Iran en 1980.
La seconde fois lors de son exil en France à l'âge de si 6 ans.
La troisième, à l'âge de 22 ans, lorsqu'elle retourne en Iran et entame le processus de réconciliation avec son pays d'origine.
Ses premières années en Iran se déroulent à la fois dans la douceur familiale mais aussi dans la réalité d'un quotidien dans un pays où règne la répression, duquel persisteront longtemps les stigmates d'un traumatisme.
Très tôt elle se différencie en se racontant des histoires et en rapportant des poèmes.
" Je voudrais passer ma vie à récolter des histoires. de belles histoires. Dans un sac, je les mettrais et je les emporterais avec moi. Et puis, au moment propice les offrir à une oreille attentive pour voir la magie naître dans le regard. Je voudrais semer des histoires dans les oreilles de tous les êtres."
C'est donc l'histoire d'une petite fille de six ans qui doit quitter l'Iran pour la France avec ses parents, opposants politiques au régime de Klomeini.
Le déracinement est total.
"Je ne suis pas un arbre. Je n'ai pas de racines."
Son intégration à Paris est difficile. Elle y oppose elle-même une certaine résistance, conséquence d'un caractère déjà bien marqué.
L'auteure intègre dans son récit une place prépondérante à la langue, tour à tour barrière et passerelle.
" La langue prend forme dans le secret de ma bulle, de mon monde intérieur, mon placenta à moi."
On y découvre des anecdotes parfois drôles et parfois beaucoup plus douloureuses.
" On efface, on nettoie, on nous plonge dans les eaux de la francophonie pour laver notre mémoire t notre identité et quand c'est tout propre, tout net, l'intérieur bien vidé, la récompense est accordée, tu es désormais chez les Français, tâche maintenant d'être à la hauteur de la faveur qu'on t'accorde. Etrange façon d'accueillir l'autre chez soi."
Deux personnages forts vont marquer ce roman et avoir une influence sur notre héroïne.
D'une part l'oncle, qui restera emprisonné plusieurs années en Iran et en sortira détruit ; et d'autre part la grand-mère, mi- "ange-gardien" mi-féministe.

A la fois politique et poétique, on passe des sourires aux larmes, et parfois s'y entremêlent.
Un roman puissant et sensible qui nous font prendre conscience de la douleur de l'exil.
Très prometteur pour un premier roman.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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C'est un ouvrage intéressant et complexe dans sa construction narrative que je viens de lire. Il s'agit de l'histoire de Maryam Madjidi.
Ses parents ont décidé de fuir Téhéran et le régime conservateur de Khomeiny et de se rendre à Paris.
L'histoire de déroule en trois temps : le premier est la vie à Téhéran et la mise en place de tous les subterfurges pour combattre ce régime et toutes les attaques et supplices que peuvent subir les combattants.
Le deuxième temps est celui de la vie à Paris, avec toutes les difficultés de s'intégrer dans un pays dans lequel on ne comprends pas les us et coutumes, où on ne parle pas la langue.
Le troisième temps est celui de la réconciliation au cours duquel Myryam va plus ou moins bien accepter sa double culture et apprendre sa langue paternelle.
C'est dense, riche et l'autrice pose parfaitement le problème de la double identité, ou plutôt de la non identité. L'incapacité de trouver sa place entre deux cultures.
J'ai eu l'idée de lire ce livre suite à une petite brochure reçue en fin d'année au CDI dans lequel cet ouvrage était prescrit pour un travail avec des classes de 4ème. Une partie du programme est : la ville, lieu de tous les possibles ?
Je trouve cet ouvrage passionnant, maintenant, est-ce que des élèves de ce niveau arriveront à le lire, je ne sais pas. Mais le défi peut se révéler intéressant.
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Il y a quelques temps, j'ai terminé ce magnifique premier roman de Maryam Madjidi : "Marx et la poupée".

Un excellent bouquin dont j'ai eu à un moment les larmes aux yeux. Juste magnifiquement écrit que je ne pouvais quasi plus le lâcher. Je suis légèrement boulversée de cette histoire.

Une merveilleuse lecture qui vous fera passer par diverses émotions.

Chapitres courts et rythmés. Un chapitre, une anecdote, un moment de vie. Les chapitres ne sont pas numérotés et celui de "L'attente" m'a énervé.

J'ai adoré la dernière phrase du livre. Juste merveilleuse.

Belle lecture!
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Un roman sur l'exil d'une fillette de 6 ans qui ne comprends pas ce qui lui arrive.
Il y a sa souffrance, celle de ses parents, le regard de l'autre, le déchirement d'être séparée de sa grand-mère, la difficulté à respirer, à manger, à aimer dans ce nouveau pays qui n'est pas encore le sien.
C'est poétique, poignant mais quelques longueurs, dans ce témoignage pourtant assez court, m'ont parfois perdues.
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Ce récit autobiographique est très intéressant et souvent très émouvant. Cette petite fille est arrivée en France à l'âge de cinq ans, ses parents communistes ont fui la répression des ayatollahs iraniens. En Iran, elle était une petite fille choyée par sa grand-mère et adorait ce pays aux multiples saveurs. Ses parents menaient une lutte dangereuse et l'utilisaient pour faire passer des tracts qui étaient synonymes de morts pour ceux qui les transportaient. Vous comprenez la moitié du titre, et la poupée ? Toujours ses parents : ils l'ont obligée à donner tous ses jouets aux enfants pauvres du quartier en espérant, ainsi, en faire une parfaite communiste se détachant de la propriété, ils n'ont réussi qu'à la rendre très malheureuse. En France, comme tous les exilés ses parents ne seront pas vraiment heureux et la petite non plus.

Il faut du temps pour s'adapter et ce que raconte très bien ce texte c'est la difficulté de vivre en abandonnant une culture sans jamais complètement adopter une autre. La narratrice souffre d'avoir perdu son Iran natal et elle souffre aussi de voir ce qu'on pays devient sous le joug des mollahs . Je me demande si elle reprend espoir avec les évènements actuels ou si, pour elle, c'est une nouvelle cause de souffrance de voir tant de jeunes filles se faire tuer au nom de la bienséance islamique.

L'auteure raconte très bien tous les stades psychologiques par lesquels elle est passée : la honte de ses parents qui ne parlent pas assez bien le français, la séduction qu'elle exerce sur un auditoire quand elle raconte la répression en Iran, son envie de retrouver son pays et d'y rester malgré le danger, les souvenirs horribles qui la hante à tout jamais …

Je ne sais pas où cette écrivaine vit aujourd'hui, car on sent qu'elle a souvent besoin de vivre ailleurs (Pékin, Istanbul) mais je suis certaine que si le régime tyrannique de l'Iran s'assouplissait un peu, elle retrouverait avec plaisir ce peuple et surtout ce pays qui l'a toujours habitée.
Lien : https://luocine.fr/?p=15561
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J'ai aimé ce livre avec sa poésie malgré la gravité du sujet. Il s'agit de ce beau pays qu'est l'Iran et du poids de l'exil si bien décrit.

On y voit le drame d'un peuple. A travers ces courts chapitres, Maryam Madjidi nous dévoile avec émotion sa famille combattante. Ses parents et elle vont fuir pour gagner la liberté. Il y a ceux qui restent qui sont bien présents au fil des pages. le chapitre "La laverie" aide à la réflexion et montre à quel point la façon d'accueillir l'autre chez soi le dépouille de sa culture, de son identité, de sa langue.

Une fois de plus Jacques Brel par ses mots a ouvert un passage pour s'approprier la langue française. Cela fait écho à un autre témoignage d'un Afghan à Paris qui lui aussi exprime cette même attitude.

Dans ce livre, les poètes anciens persans sont cités : Khayûm, Rumi et bien sûr Hâfez. J'ai eu la chance, à Shiraz en Iran, où se trouve la tombe de Hafez, d'écouter ses poèmes lus par un persan et comme le dit Maryam Madjidi c'est comme une musique singulière, une douce plainte, une mélancolie qui se dégagent, quelle atmosphère !

Autre plaisir vécu évoqué dans le livre : le délicieux Ghormeh Sabzi, un ragoût de coriandre, de persil, d'épinards, de tareh et de shanbalilé hachés et de haricots rouges dans lequel on laisse mijoter des morceaux d'agneau et des citrons séchés, accompagné d'un riz basmati parfumé au safran. A Shiraz, j'ai pu déguster ce met.

Vraiment le charme oriental est présent tout au long de ce livre, malgré les blessures, la répression, le manque de liberté.

Ce fut une belle lecture émouvante.



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Face à l'écriture de Maryam Madjidi, j'ose à peine taper un mot, ne me sentant pas à la hauteur de son apparente facilité à exprimer les sentiments. Elle présente ses récits à la manière d'une conteuse, avec une poésie comme héritée des grands auteurs iraniens.
Son histoire est un peu comme des bulles qui s'envolent et éclatent l'une après l'autre en nous racontant sa vie du ventre de sa mère jusqu'à la réconciliation entre ses deux mondes qu'elle semble avoir atteint. D'un souvenir à l'autre, nous découvrons l'enfant et sa vie en Iran, l'exil vers la France à 6 ans, son intégration et ses oscillations entre ses origines et son nouveau pays.
Lu par l'auteur, la version audio nous livre encore plus d'elle-même. Sa voix grave est chantante, posée, avec de très belles intonations. L'entendre réciter des poèmes en persan est un plus indéniable par rapport à une version écrite.
La guitare qui marque les chapitres enrobe les bulles de fines pauses mélodieuses.
Classer le livre dans la catégorie des romans me semble inapproprié. Tout ce que Maryam raconte est dit avec tellement d'âme, tellement d'elle, même si elle joue tantôt avec une vision extérieure en parlant de "la petite fille", tantôt avec le "je", que l'on ne peut être que dans l'autobiographie à mon sens.
Tout au long de l'écoute, son histoire me parlait souvent de mon père. Il n'est pas un exilé, simplement un déraciné français d'Algérie qui comme Maryam n'a pas choisi de perdre ses racines et a subit une arrivée dans un nouvel endroit en perte de repères avec une simple valise en 1962. Cela n'était pas un autre pays, mais le sentiment de perte a été le même. le refus d'une langue parlée sur sa terre natale, il connait aussi, mais sans être encore parvenu à réconcilier les deux parties de sa vie.
Maryam, est une femme forte comme sa mère et sa grand-mère. le témoignage qu'elle nous apporte nous marque par sa forme et par son fond. Malgré la dureté du début puisque qu'elle commence par la prison, le viol, j'en garde un formidable élan de vie et d'espoir.
Pour terminer, l'interview de la dernière piste nous permet d'en savoir plus sur Maryam aujourd'hui et le regard qu'elle porte sur son oeuvre.
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Maryam Madjidi nous livre, avec Marx et la poupée, un récit très fort sur l'exil, le déracinement, l'identité, et le rôle de la langue comme vecteur de la culture. Un premier roman de toute beauté.
Nous assistons aux trois naissances de Maryam : sa naissance originelle en Iran, de parents militants communistes pendant la révolution iranienne; sa deuxième naissance en France où ses parents se sont exilés; et une troisième naissance lorsque, à l'occasion de sa thèse, elle apprend le persan littéraire et retourne en Iran pour y trouver un apaisement et une réconciliation avec ses origines.
L'auteur nous décrit tour à tour, avec beaucoup d'émotion et des images puissantes, la difficulté pour une enfant de quitter son pays, abandonnant livres et jouets, et donc tous biens matériels au nom de l'idéal communiste. Sans verser dans le pathos, Maryam Madjidi décrit très bien l'arrachement, la violence du déracinement, et le sentiment d'isolement une fois arrivée en France. Pour autant, la soif de vie et l'adaptabilité de l'enfance prendront rapidement le dessus et permettront à Maryam de s'intégrer dans ce pays de liberté, quitte à jouer, le moment opportun, de sa double culture et des images mythiques que véhiculent ses origines iraniennes. Ce n'est pourtant que le retour en Iran, aussi perturbant sera-t-il, qui lui permettra de trouver son identité propre.
Les portraits des parents, de la grand-mère et des deux oncles, sont de véritables déclarations d'amour de Maryam à ses proches. La voix off de la grand-mère qui veille à distance, attentive et aimante, est particulièrement touchante.
Un premier roman très sensible, à l'écriture poétique et la construction aboutie. On a hâte de découvrir le suivant!
Lien : https://accrochelivres.wordp..
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La double culture, est-ce une chance ? L'auteure répond clairement non et nous décrit les difficultés, pour une enfant de 8 ans, d'être arrachée à sa terre natale pour la France dont elle ne connaît rien.

Tout n'était pas rose dans son pays : ses parents, fervents communistes, l'obligeaient à donner ses jouets à d'autres enfants. Des amis de ses parents, certains ont disparu dans les geôles du pouvoir.

Voulant s'intégrer en France, elle refuse de parler, de lire et d'écrire le persan. Mais un voyage en Iran pour retrouver sa famille bouleverse ses repères.

S'agit-il d'un roman ? Plutôt de fragments de vies mis parfois en poésie.

L'image que je retiendrai :

Celle des parents qui, avant de fuir en exil, enterrent dans le jardin les oeuvres de Marx et des grands penseurs communistes.
Lien : http://alexmotamots.fr/marx-..
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