Ces deux noms accolés, cette coexistence inconfortable « Enfants » et « malades », est déjà un malaise en soi, une contradiction gênante, une regrettable antinomie. C’est un contresens, une incohérence, un oxymore, car les enfants ne devraient pas être malades, les autres oui, les adultes, les vieillards, éventuellement, peut-être, s’il le faut vraiment. Mais eux non, surtout pas. Ils doivent être toujours heureux, souriants, actifs, confiants, en progrès, en devenir, intacts et protégés dans leur statut d’enfant.
Sans bruit, sans qu’on s’en aperçoive, la bête tapie perfidement dans l’ombre était revenue une nouvelle fois, sournoisement et avidement, pour enjôler à nouveau Alexandre. Sans cœur et sans moralité, la machinerie honteuse des dealers avait repris son action de séduction et de corruption. L’argent se volatilisait, les appareils photos disparaissaient, les travaux photo prenaient du retard, le matériel d’agrandissement inutilisé fut remisé au fond d’un placard. Toujours naïfs et bêtement optimistes, on n’y vit que du feu, aucun signal d’alarme ne nous parvint, notre intuition de parents était débranchée.
Une petite graine, puis une autre petite graine... si la terre est bonne et si on l'arrose ! On récolte toujours ce que l'on S'AIME
Qu’il est doux le bonheur indécent des parents, quand leurs enfants partent heureux quelque part…
Ce qui n’était pas dit n’existait pas. Ce qui n’existait pas n’était pas douloureux. Ce qui n’était pas douloureux n’était pas perturbant. La vie parfaite et conforme pouvait perdurer paisiblement.