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Critique de SMadJ


SMadJ
08 novembre 2020
Silence. Moteur. Ça tourne. Action !
Si Hollywood m'était conté, n'aurais-je comme images dans mes yeux émerveillés que les spots flashy des projecteurs, les décors clinquants, les costumes rutilants, les caméras qui subliment les corps et les visages, une vision plus grande et plus belle de l'humanité ?

Ou bien apercevrais-je par flashes fugaces les dommages collatéraux de cette usine à rêves qui broie les espoirs et brûle les ailes de ceux qui cherchent à l'approcher de trop près ? Ce que nous admirons est-il toujours à la hauteur de nos aspirations ? Sous les strass et les paillettes, ne reste-t-il au final que la crasse et la saleté de l'âme humaine ?

Aaah Nostalgie quand tu nous tiens...
Hollywood et les fifties, tout un programme ! Et quand c'est raconté avec le talent de Dominique Maisons, le dépaysement est garanti. En ces temps de confinement, optez pour les ouvrages Maisons, les voyages qui font perdre la raison.

Après son sublime « On se souvient du nom des assassins 🔪 » et son épatant « Tout le monde aime 😍 Bruce Willis », Dominique Maisons nous embarque dans les turpitudes Hollywoodiennes des Années 50. Hello Errol Flynn, hello Clark Gable, hello Hedy Lamarr et j'en passe. Oui, vous allez en rencontrer du beau monde (faudra se saper un peu les amis !) car Maisons ancre son récit dans l'Histoire avec un grand H et y mélange allègrement personnes existantes et personnages de fictions dans un roman choral dont le panthéon oscille entre sales gueules, gueules d'anges et figures légendaires du grand écran.
Si à ça vous ajoutez les gangsters de la mafia (là aussi sont intégrées les figures connues du grand banditisme de l'époque), les services secrets de l'armée américaine, les ligues de vertus catholiques, le FBI et les aspirant.e.s acteur.trice.s prêt.e.s à tout pour « réussir », ça en fait un paquet de monde qui se côtoie, s'aime, s'étreint, se hait, se trahit et se déchire. Oui, oui, ça se bouscule dans ces pages remplies à la gorge de anti-héros magnifiques.

Si ces personnages sont tous très attachants ils ne sont pas pour autant tous très recommandables. Une seule finalité : le grisbi, le pognon, la thune. Et le pouvoir, la possession, le cul… Sexe et fric what else comme dirait tout addict de café-capsules qui se respecte.
Dominique Maisons convoque Ellroy, Tarantino et Winslow le temps d'une sarabande endiablée et mortelle. Un baiser vénéneux sera délivrée aux aventureux qui s'amouracheraient avec candeur de ce casting extraordinaire. Vous qui entrez ici...

Les femmes mènent la danse !
Dominique Maisons sculpte les âmes féminines comme un jardinier taille ses roses. Avec précision, amour et délicatesse. Mais attention, les plus belles des roses regorgent d'épines.
La plus grande réussite du bouquin, outre le voyage temporel, est le soin apporté à l'écriture et la conception des personnages. Souvent complexes, parfois déstabilisants mais jamais creux, c'est bien leur sort qui va vous tenir en haleine au fil des pages. Apprêtez-vous à trembler avec eux/elles car le monde d'alors est loin d'être d'une douceur absolue.

Avant les diamants, il y a les romans de Dominique Maisons qui brillent et scintillent de mille feux. Avant les diamants, il y a le style unique d'un auteur, une écriture douce, élégante et engageante.
C'est un extraordinaire moment que vous vous apprêtez à passer avec ce roman noir comme le charbon truffé d'éclats de purs kiffs. La littérature a ses diamants : les romans de Maisons.

Lien : https://cestcontagieux.com/2..
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