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Citations sur Le dit du mistral (75)

On sentait chez monsieur Sécaillat cette force paysanne que rien ne fait plier et qui encaisse tout, obstinément, sans broncher.
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Si le lecteur veut comprendre comment toute cette histoire a pu arriver, il ne doit pas avoir peur de remonter dans le temps. S'il se limitait au réel qui baigne chacune de ses journées, il risquerait de ne pas saisir le fin mot de tout ce qui va suivre, ou pire encore, de ne pas y croire du tout.
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Le Maître-Vent n'est pas un dieu méchant, mais il peut être certains jours mauvais comme la gale. C'est un dieu espiègle, taquin, qui aime jouer avec nous et nous tourner en ridicule. Il est comme un enfant, un enfant dieu qui fait ce qui lui plaît, ce qui lui passe par la tête. Dans ses bons jours, il est rieur, il joue à nous bousculer, à nous faire perdre l'équilibre, à se glisser à travers nos capes et nos braies. C'est alors un enfant qui s'amuse, avec le sourire jusqu'aux oreilles, qui joue avec nous à cache-cache. Dans ses mauvais jours, il est capricieux, comme un enfant gâté à qui ses parents n'ont jamais rien refusé. Il est comme un enfant qui n'a pas fait la sieste, qui se roule par terre et fait des pieds et des mains pour obtenir ce qu'il veut. Il nous tourmente alors, nous donne mal à la tête et mieux vaut ne pas sortir de chez soi.
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La mésange charbonnière habite toute l'année dans le Lubéron, mais par une bizarrerie que je ne me suis jamais expliquée, on n'en voit qu'en hiver depuis notre fenêtre. J'imaginais, aux matins d'hiver, ces arlésiennes se maquiller devant un miroir ovale dans leur nid, avant de défiler devant nous. Un peu de fond de teint albâtre sur le visage, pour faire ressortir le noir mascara de leurs yeux charbonneux. dans les longs cheveux dressés en chignon, un petit fichu bleu, monté en épingle, est assorti à leur bec. Un cache-cœur blanc de dentelle de Montmirail couvre délicatement le haut de leurs ailes, au-dessus d'un long châle bleu outremer, qui leur moule le buste. Ne reste plus qu'à enfiler une belle robe de satin ocre jaune, pincée à la taille, pour aller se faire admirer par les bruants zizis et les chardonnerets élégants.
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La mésange charbonnière habite toute l'année dans le Luberon, mais par une bizarrerie que je ne me suis jamais expliquée, on n'en voit qu'en hiver depuis notre fenêtre. J'imaginai, aux matins d'hiver, ces arlésiennes se maquiller devant un miroir ovale dans leur nid, avant de défiler devant chez nous. Un peu de fond de teint albâtre sur le visage, pour faire ressortir le noir mascara de leurs yeux charbonneux. Dans les longs cheveux dressés en chignon, un petit fichu bleu, monté en épingle, est assorti à leur bec, Un cache-cœur blanc de dentelle de Montmirail couvre délicatement le haut de leurs ailes, au-dessus d'un long châle bleu outremer, qui leur moule le buste. Ne reste plus qu'à enfiler une belle robe de satin ocre jaune, pincée à la taille, pour aller se faire admirer par les bruants zizis et les chardonnerets élégants.
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Si le lecteur veut comprendre comment toute cette histoire a pu arriver, il ne doit pas avoir peur de remonter dans le temps. S'il se limitait au réel qui baigne chacune de ses journées, il risquerait de ne pas saisir le fin mot de ce qui va suivre, ou pire encore, de ne pas y croire du tout.
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l doit se rappeler que les légendes, si elles sont racontées pour faire rêver, introduire une part de mystère dans un monde terne, sont aussi racontées pour expliquer l'incompréhensible, démêler l'indémêlable. Il devra garder à l'esprit que toutes les légendes, sans exception, ont un fond de vérité
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D'assaut en assaut, d'esquive en esquive, nous dérivons le long du précipice, longeant le vallon de l'Aiguebrun jusqu'à échouer au fort de Buoux. Je souris et me lèche les babines. Ici, Blanquette, c'est l'impasse : plus de reculade, pas d'autre issue possible. Comme dans un film de cape et d'épée, la biquette monte quatre à quatre les marches abruptes de l'escalier secret. D'un bond, elle en enjambe quatre pour aussitôt faire volte-face, parer mon attaque et m'en faire reculer de trois. Dans un virage en épingle à cheveux, elle reprend ses forces : Milady ne désespère pas, elle se bat avec l'énergie du désespoir, mais marche après marche ses forces déclinent. Sa robe blanche est parsemée de zébrures écarlates, là où mes crocs ont fait mouche avant de devoir faire marche arrière sous ses coups de corne.
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« Non, mais ma parole vous êtes complètement malades », me coupa Blanche. J’étais allé la chercher en voiture à Marignane et j’avais attendu de rentrer dans la combe de Lourmarin pour commencer à lui parler de toute cette histoire. Une frontière existe à cet endroit. Elle est invisible, mais à chaque fois qu’on y passe, j’ai le sentiment de franchir la douane. Lourmarin, c’est là où sont enterrés Camus et Bosco. Ça ne s’invente pas, c’est à croire qu’ils l’ont fait exprès, cracher sur le Panthéon pour mieux garder les portes du Luberon, cet Olympe provençal. Et puis, et surtout, à Lourmarin donc, il y a la combe.
La combe de Lourmarin, c’est le Styx, le rempart du Luberon. Elle le sépare du reste de la Provence, de la France et du monde moderne. Elle le sépare du monde extérieur, du monde réel, celui des aéroports et des autoroutes, des villes et des invasions barbares. C’est un tournicotis de virages en épingle à cheveux, de dégringolades de rochers et de falaises coupe-gorge. Bien avant que les cantonniers ne la domptent par une vulgaire départementale, elle est avant tout une belle chimère géologique.
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Si le lecteur veut comprendre comment toute cette histoire a pu arriver, il ne doit pas avoir peur de remonter dans le temps. S’il se limitait au réel qui baigne chacune de ses journées, il risquerait de ne pas saisir le fin mot de tout ce qui va suivre, ou pire encore, de ne pas y croire du tout. Il comprendrait à la rigueur le comment, mais le pourquoi lui échapperait. Il serait comme un de ces touristes qui, les jours de crue du Calavon, n’en croient pas leurs yeux et se demandent comment un si petit rataillon peut se transformer en quelques heures en fleuve Amazone, aussi large que violent. Les Anciens lui diront que forcément, c’est lié au relief du pays : une cuvette, une vallis clausa en entonnoir dont le Calavon est l’unique réceptacle en temps de pluie, vous comprenez.
Oui, si le lecteur veut vraiment comprendre, il doit remonter jusqu’à la création du monde. Pas celle que tout le monde connaît, mais bien celles des légendes du coin, celle que l’on raconte aux enfants d’ici pour qu’ils s’endorment.
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