Mais que signifie la tragi-comédie du petit monde d’explorateurs ostentatoires, écrivains voyageurs en quête de vedettariat, saltimbanques de l’exotique soutenus par des conférences répétées à satiété ?
C’est ma deuxième mission solitaire dans la montagne saharienne. Mon camp de base est au cœur de la montagne volcanique de l’Atakor, sur le plateau de l’Assekrem, à 2 723 mètres d’altitude. Parfois, il y neige.
Le père de Foucauld se livrait ici à ses dévotions mystiques dans ce décor wagnérien.
Je suis au cœur du Sahara, seul avec un Touareg de la tribu des Daghrali qui se nomme Rapti, et un harratin, c’est-à-dire un fils d’esclave noir, appelé Mohammed, ainsi que trois chameaux, deux de selle pour le Touareg et moi, et un de bât…
Le harratin doit marcher, non loin du chameau du Touareg. C’est la règle : il est au service de son maître.
Pas de conversation avec le Touareg. Je ne sais pas sa langue, le tamacheq, et le guide n’est pas loquace. Nous communiquons, le Touareg et moi, par gestes et grâce à un peu de français.