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Passionnante expédition polaire autobiographique d'un jeune géomorphologue Jean Malaurie, parti en solitaire dans le grand Nord...L'histoire commence pourtant au Sahara où le jeune homme trentenaire étudie les éboulis de terre..

Merveilleuse et périlleuse aventure artique qui le confronte aux éléments extrêmes ainsi à sa propre solitude frôlant même la dépression..les dessins "transpirent le froid et la glace".. il a pour mission de collecter de nombreuses informations sur les éboulis de glace.. et entreprendra même une généalogie des habitants.. il devra aussi faire la connaissance du peuple Inuit auquel il faudra se faire accepter..lors de la rencontre avec le chamane .. il va falloir "faire ses preuves" pour être accepter et "apprivoiser" les us et les costumes de ces Inuits où la spiritualité et la vie quotidienne sont extrêmement liées..ainsi que les traîneaux et les chiens...en toute humilité...réussir la mission.

Très beau périple, les dessins de ce roman graphique retranscrit magnifiquement ce paysage glacial.. témoin du respect de la nature et l'humanité du peuple Inuit.
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Voulant dépasser mon a priori sur les bandes dessinées, j'ai choisi ce magnifique livre, et je ne le regrette pas.
Jean Malaurie est un humaniste, explorateur, éditeur, écrivain, géologue (et j'en passe) bien connu. Ceci est le récit, images (et quelques photos) à l'appui, d'une de ses expéditions dans le grand nord arctique, en 1951.
Les dessins et les couleurs pastels sont superbes et représentent parfaitement le paysage polaire, l'histoire a de quoi nous faire réfléchir à ce que la civilisation occidentale de l'homme blanc a détruit, en particulier à la fin. Les paroles des Inuit de l'époque sont empreintes de sagesse et d'ironie mêlées.
Le récit est complété par une liste des oeuvres et une biographie de Jean Malaurie.
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Pierre Makyo et Frédéric Bihel retrace l'expédition scientifique de Jean Malaurie au Groenland en 1951 avec l'aide de l'auteur. Une aventure humaine incroyable et un témoignage irremplaçable. La mise en image n'est pas évidente, au delà de la beauté des paysages, avec peu de personnages et un décor assez informe. Une porte ouverte qui donne envie de se plonger dans les récits originaux de Jean Malaurie.
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Siorapaluk … Groenland … côté nord ouest … tout en haut dans la mer de Baffin.
« Un tout-petit village de six igloos ».
Juillet 1950 … direction Thulé, la mythique cité septentrionale et la rencontre avec les Inuit.
De 1941 à 1951 et ça a continué depuis … les américains se sont installés à Thulé (1).
Jean Malaurie, géomorphologue (2) et pétrographe (3), a relaté son expérience dans un livre, Pierre Malya (scenariste) et Frédéric Bihel (dessinateur) en ont tiré un roman graphique.
Un long processus nous explique comment physiquement et intellectuellement on peut arriver à Siorapaluk, l'étude du relief, l'étude des roches, le désir d'aller au delà de ses limites, la recherche de l'absolue solitude bien loin des « écrivains voyageurs en quête de vedettariat ».
Nous suivrons donc l'expédition de Jean Malaurie dans des décors mis en scène avec talent par Bihel pour essayer de nous faire ressentir les impressions des lieux vierges de toute présence occidentale, juste habité par une population autochtone non polluée par notre civilisation qui gardait alors ses propres valeurs et ses propres croyances.
Une tentative réussie pour nous donner envie de replonger dans l'oeuvre de Jean Malaurie.

(1)
La genèse de la base de Thulé
En 1941, le Danemark était occupé par l'Allemagne et l'ambassadeur danois aux États-Unis, en désaccord avec l'occupant, autorisa les Américains à établir des bases aériennes au Groenland. Il s'agissait de protéger la partie nord de l'Atlantique contre le danger des sous-marins allemands. Les Américains sont restés au Groenland et ont obtenu l'accord du Danemark pour défendre sa possession.
Le point de Thulé a été choisi car il situé sur la côte nord-ouest du Groenland, dans une zone qui le met à l'abri des glaces dérivant dans le couloir maritime. Il constitue le point le plus favorable au point de vue climatique et qui soit le plus proche du pôle nord.
Cet accord de coopération militaire fut renforcé dans le cadre de l'OTAN en 1951, étant donné la valeur stratégique de la colonie danoise au début de la guerre froide. le Danemark ne prit pas la peine de consulter la population locale, représentée par le Conseil des chasseurs, pour donner son feu vert à l'agrandissement de la base aérienne américaine, et ordonna en mai 1953 le déplacement des autochtones de Thulé, une petite communauté inuite vivant de la chasse et de la pêche traditionnelles. Les 187 représentants du peuple le plus septentrional au monde furent contraints de quitter leurs terres millénaires en quelques jours pour s'exiler à Qaanaaq, à cent cinquante kilomètres au nord.
Concentrés dans une région moins étendue et moins giboyeuse, les Inuits ont souffert de surpopulation et ont dû peu à peu renoncer aux revenus de la chasse aux phoques et de la pêche à la baleine pour dépendre de l'aide sociale danoise.
Ils ne reçurent un dédommagement qu'en 1999.
Aux effets dramatiques de ce déplacement de population s'ajouta un fort ressentiment envers les Américains. La base militaire, transformée en secret en base pour bombardiers stratégiques, devint une véritable enclave de l'armée américaine, accueillant des milliers de militaires. L'armée américaine y testa également le caractère opérationnel et la résistance de ses armes dans des conditions de froid extrême.

(2)
La géomorphologie est une branche de la géographie étudiant les formes du relief terrestre, notamment le rôle de l'érosion dans la formation des paysages. Elle s'intéresse donc au modelé, c'est-à-dire à l'apparence surfacique du relief.

(3)
La pétrographie est la science ayant pour objet la description des roches, l'analyse de leurs caractères structuraux, minéralogiques et chimiques, et les relations de ces roches avec leur environnement géologique.
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Malaurie, L'appel de Thulé
Malaurie (participation) Makyo (scénario) Bihel (dessin)
B.D.
Editions Delcourt, 2019, 124p, 121 planches


J'aime les aventuriers. C'est ma vie casanière qui veut ça. Elle a besoin d'aventure, de grands espaces, de courage.
Malaurie a-t-il du courage ? Sûrement, pour affronter le froid, la solitude, l'inconnu, dans son traîneau, vaisseau-fantôme de 4 mètres qui file dans la nuit. Mais aussi il répond à un appel, celui de Thulé, le territoire habité le plus septentrional de la Terre, et à un autre, encore plus enfoui cependant, si enfoui qu'il ne saurait le définir, faire sortir l'homme des origines qui vit caché en lui, vivre à l'âge de glace dans un isolement total. Alors pourquoi le Groenland, capitale Nuuk ? C'est que ce géomorphologue, « l'homme qui parle avec les pierres » veut saisir l'intelligence de cette matière qu'on retrouve souvent avec la même structure dans les éboulis. Et puis, l'Inuk, les Inuit, le fascinent, ces Hyperboréens des mythologies à qui, tous les 17 ans, Apollon rend visite sur son char attelé de cygnes. Les Inuit, de par la sagesse de leur vie, sont les Parfaits. Malaurie a le pressentiment qu'un malheur va frapper ce haut lieu immémorial. Ce pressentiment, il l'a alors qu'il accomplit une mission solitaire au coeur de la montagne volcanique de l'Atakor, à 2728 mètres d'altitude, où le Père de Foucauld pratiquait ses dévotions mystiques. Aussi, dès qu'il a reçu l'autorisation danoise d'explorer le Nord-Ouest du Groenland, part-il sans attendre et sans matériel.
A peine arrivé dans le pays de sa destination, voire de son destin, et malgré une reconnaissance d'âme entre le chaman et lui, il va subir une sombre dépression.
Sorti de ces Enfers, il veut connaître au plus près les Inuit, qui sont des rêveurs habités par l'imagination. Aussi créent-ils des univers fictifs. Un animisme joyeux les guide dans l'invisible, mais c'est surtout un vide intérieur qui leur permet d'être en relation intime avec la glace et le vent porteur de messages. Leur esprit intérieur est ouvert à l'inconnaissable par dix millénaires d'animisme, et grâce à cette ouverture, interprète géopoétiquement la nature. Il apprend avec eux que, Qallunaak (Blanc) ou Inuk, l'homme doit savoir faire face à toutes les situations : tuer (l'ours), dépecer (le phoque), coudre, s'orienter dans la nuit, la brume, la tempête … lutter sans relâche contre sa peur et sa solitude. Chez les maîtres du narval à dent de licorne, qui se lèvent à 3 heures du matin et remangent en l'honneur des visiteurs, il mange de la chair crue qui date de 2 à 3 mois. Il dort au milieu des couchages, là où c'est le plus chaud, on lui offre une femme, mais il a trop le respect des femmes pour faire de l'une d'elles la compagne de son séjour qu'il abandonnera quand il lui faudra repartir. En revanche, quand on l'informe que trop de femmes sont stériles, il met à jour les taux de consanguinité afin de pallier le problème.
La Bd relate sa mission qui lui fera atteindre le Pôle Nord magnétique, puis se poursuit dans un cahier documentaire avec une biographie succincte de Malaurie (né en décembre 1922) et la liste de toutes ses activités et actions. Notamment, Malaurie a dirigé la collection Terre humaine qui établit un pont entre les sciences sociales et la littérature. Elle se prolonge avec l'évocation de la longue colonisation des Inuit, initiée par l'église luthérienne qui les évangélise et poursuivie par les Américains. Après un long temps, les Inuit se réapproprient leur culture et leur langue.
Les dessins sont remarquables. de grandes planches sont superbes : l'une d'elles montre un ciel noir, une immensité verte, un homme tout petit un fouet à la main et des chiens qui l'emportent à toute vitesse. Les visages sont très travaillés. C'est par les visages qu'on connaît l'homme.
Cette lecture m'a régalée et élevée comme un hummock, ce relief de glace brisée que la pression soulève.
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Bande dessinée très réussie qui rend compte de la première mission de Jean Malaurie en 1950 au Groenland. Mise en lumière de cet homme exceptionnel, géographe spécialisé en géomorphologie, ethno-historien et écrivain français. Il est directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, et également le fondateur de la fameuse collection « Terre Humaine » aux éditions Plon. Il va toute sa vie défendre vaillamment les droits des minorités arctiques,
Le scénariste Makyo cosigne avec Jean Malaurie cet album ce qui nous permet au-delà du voyage de mieux connaitre cette civilisation inuit.
C'est aussi l'occasion de relire l'ouvrage publié en 1955 : « Les Derniers rois de Thulé ».
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En 1951, le jeune géologue Jean Malaurie (âgé maintenant de 96 ans, au parcours remarquable puisqu'il devint ensuite ethnologue et fut notamment le fondateur de la célèbre maison d'édition Terre Humaine où fut édité Lévi-Strauss) part en expédition solitaire au Groenland, à Thulé. Il est chargé de faire des relevés géomorphologiques ainsi qu'une enquête ethnologique sur la population.
Retour sur une aventure audacieuse, racontée au travers d'une chronique où le compte-rendu de mission s'appuie sur l'intime du vécu individuel et la rencontre avec l'autre…

Je connais bien le fameux livre de Jean Malaurie « Les derniers rois de Thulé »… pour l'avoir eu pendant des années dans ma PAL avant de finalement renoncer à le lire (trop dense pour moi) et de m'en séparer. Cet album, sans en être une adaptation, relate l'expédition que Malaurie y évoquait, mais bien sûr il n'entre pas dans le même niveau de détails, ce qui en rend la lecture très aisée.
Ce qui frappe dans le récit est sa sincérité. Malaurie, dans les premiers mois de son installation, encaisse difficilement la solitude (il ne parle pas la langue des Inuits), dans un environnement (le climat, la cabane plus que rustique dans laquelle il loge) particulièrement éprouvant et traverse une dépression qu'il ne cherche pas à cacher et qui l'empêche de s'ouvrir à ceux qui l'entourent. Il en sort à l'arrivée du printemps et la suite de l'expédition lui permet de remplir ses missions, en s'aidant du concours des autochtones, heureux qu'il se soit finalement habitué à eux. Cet « apprivoisement » réciproque n'est pas exposé de manière précise, c'est un processus qui s'accomplit sur la durée, mais là aussi Malaurie n'en donne pas une version édulcorée : ainsi, lorsque, pour des raisons de commodité, il marche (enfin il file dans son lourd traîneau en bois tiré par huit chiens, qu'il a dû apprendre à diriger) sur les traces de chasseurs inuits, ceux-ci ne manifestent aucune réaction lorsqu'il les rejoint et ne l'attendent pas pour repartir. Ils n'ont pas besoin de lui et le manifestent. Cela n'empêchera pourtant pas, au final, Malaurie de s'intégrer au groupe et deux couples se joindront à lui lorsqu'il partira effectuer des relevés topographiques dans les régions les plus septentrionales.

Le dessin est réaliste, avec des personnages dont les traits se rapprochent de leur(s) modèle(s). Les paysages, très travaillés, m'ont particulièrement plu. Les planches ci-dessous n'en donnent qu'un aperçu car en fonction des lieux et des périodes de l'année, les couleurs s'y déploient de manière variée et parfois spectaculaire. Ils contribuent pour beaucoup à cette sensation d'immersion qu'on a en parcourant ce bel album, témoignage d'une aventure individuelle exigeante et dont les protagonistes locaux ont, depuis, dû se confronter aux diktats imposés par la société moderne.
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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En 1950, Jean Malaurie est en mission CNRS dans la montagne saharienne pour faire des comparaisons avec les mesures de gélifraction du Groenland. Il obtient l'autorisation de l'ambassadeur de France de Copenhague de poursuivre ses travaux de géomorphologie en Arctique, de dresser la carte de ces déserts méconnus et d'aller à la rencontre des inuits à Thulé. Il commence son séjour en allant voir un chaman. Bien que cette mission solitaire soit son souhait, il tombe rapidement en dépression.
A la fin du livre, quelques pages documentaires sur la vie du peuple inuit depuis les années 19850 complètent ce récit.
Cette BD retrace le récit passionnant de la première expédition du géomorphologues Jean Malaurie, au Nord du Groenland en 1950 : ses découvertes, ses rencontres, ses émotions. Les illustrations parviennent à bien restituer les différentes ambiances, du Sahara au Groenland, des paysages exceptionnels aux rencontres, de la solitude aux échanges avec la population locale.

Lien : https://www.carnetsdeweekend..
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Le somptueux roman graphique de la première immersion de Jean Malaurie chez les Inuits du Groenland, en 1950.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/03/27/lecture-bd-lappel-de-thule-jean-malaurie-makyo-frederic-bihel/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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