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Le titre et la photo de la couverture m'ont fait de l'oeil et j'ai trouvé le sujet plus qu'intéressant, la relation du sexe féminin avec la nourriture est très particulière un peu comme avec le sujet de l'âge.

En effet la ou un homme sera considérer comme gourmand ou épicurien il n'en est pas de même pour les femmes à qui l'on recommande sans cesse de faire attention au sujet du poids et ce dès le plus jeune âge. Un peu comme le fait attention (à comment on s'habille, à l'heure à laquelle on sort, etc....).

Je n'avais jamais trop fait attention à cela mais quand j'ai lu ce récit cela m'a sauté aux yeux, il est également question des troubles de l'alimentation qui sont encore une fois plus présent du côté féminin que du côté masculin, que ce soit pour la boulimie ou l'anorexique ou d'autres maladies de ce type.

Un récit bourré de différentes sources que l'on trouve en bas de pages ou à la fin de ce livre.

Une lecture très instructive.
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Ceci est un récit-enquête incarné écrit ou une journaliste. Ce n'est pas un essai. Même si de nombreuses sources sont indiquées, cela reste donc un temoignage  / plaidoyé. Une fois ceci dit, il n'en reste pas moins que ce livre pose des questions intéressantes.

La première partie évoque la façon dont les enfants ont été et sont éduqués face à la gourmandise/ alimentation. Cette éducation est très differente pour les garçons et les filles. Pour les filles, la gourmandise est associée à la sexualité. Dans le passé, les hommes ont eu peur de la puissance supposée des femmes dans la cuisine (empoisonnement, sorcellerie, ...)
Bref la nourriture comme élément de contrôle.

Dans la seconde partie, il est question de l'exclusion des femmes de la gastronomie hier et aujourd'hui  pour les reléguer à la cuisine quotidienne même si la situation évolue petit à petit mais cela reste très, très lent.

Enfin dans la dernière partie, la plus intéressante selon moi, il est question des Troubles du Comportements Alimentaires mais pas que...

On apprend que la différence de taille entre les hommes et les femmes viendrait en partie du fait que les protéines étaient réservées aux garçons. Differents travaux scientifiques ont démontré cette causalité.

Il est ensuite question de grossophobie.

Un chapitre sur le backlash  / retour de bâton suite à l'émancipation féminine du 20eme siècle m'a particulièrement intéressée. Ou comment les femmes en choisissant de ne plus être "matrones" vont vouloir reconquérir leurs corps...

Mais les magazines, l'industrie agro-alimentaire, de l'amincissement, du fitness vont pousser les femmes vers cette obligation d'être mince en créant le problème de la graisse féminine, il faut créer un "corset musculaire" en lieu et place du corset des siècles passés.

Les TAC sont de plus en plus communs et touchent principalement les jeunes filles (1 homme pour 8 femmes). Cela serait la maladie mentale avec le plus fort taux de suicide...

Un livre qui permet de prendre conscience de l'influence du passé et de l'ampleur des progrès à faire.
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Parmi les paradoxes les plus étranges du patriarcat, on trouve en haut du classement l'injonction faite aux femmes de ne pas manger (parce qu'on te demande d'être jolie, pas d'être grosse... les deux n'étant visiblement pas compatibles) tout en restant aux fourneaux. de rester aux fourneaux, oui, mais pour faire une cuisine de ménagère (il ne faudrait quand même pas se piquer de créativité). Et d'être la gentille ménagère qui picorera trois graines et finira par piquer une frite dans l'assiette de son voisin, mais pas plus, ohlala c'est si gras.
Si vous avez l'audace, mesdames, d'aller chez le boucher pour demander de l'onglet pour vous seule... sachez que le bûcher n'est pas loin... sorcière, va ! Ne manquerait plus que vous y ajoutiez une sauce au roquefort (ohlalala c'est si gras).
Si c'est la sauce au chocolat qui coule sur votre doigt que vous léchez, sachez que c'est forcement suggestif, vous êtes une gourmande, et c'est un péché (le bûcher est à deux rues juste après le calvaire). Non, vraiment, être une femme c'est sympa. Même un acte aussi essentiel que celui de se nourrir est soumis à la question. Vous serez jugées coupables, forcément coupables.

Dans Mangeuses, Lauren Malka nous dit que le lien entre les femmes et la nourriture est complexe, malsain souvent. Que les troubles alimentaires touchent majoritairement les femmes, que même les plus instruites, les plus éclairées, les plus militantes, un jour, ce sont posées des questions sur leur poids, leur consommation de sucre, l'image que la nourriture donnait d'elles. Elle reprend des donnés historiques, utilise aussi des témoignages de femmes croisées au cours de l'écriture... mais.

Mais il m'aura manqué un ton. Ici, on oscille entre l'essai historique, le récit journalistique, l'ouvrage de sociologie un peu drôle. Et finalement, je ne me retrouve pas au milieu de tout ça. Mangeuse et comme toutes les nanas, tracassée par mon poids, je ne découvre pas grand-chose. le texte valide l'intime conviction qu'hommes et femmes à table ne sont pas égaux. Mais au-delà de ça ? Devons-nous lutter ensemble, camarades à la fourchette affûtée ?

La conclusion esquisse un début de solution, qui passe par une reconquête de la parole des femmes par les femmes. Et donc de leur corps. En même temps, difficile pour l'autrice de proposer de partir poing levé à la conquête du gras puisqu'elle nous partage son anorexie mentale, le fait qu'elle calcule les calories, a banni les desserts de son alimentation. J'ai lu un état des lieux. Il n'est pas réjouissant. Il ne peut pas l'être puisque celle qui tient la plume est dans ce même engrenage et ne voit pas d'issue. Alors, en refermant le livre, je me suis sentie triste et toute seule face au pot de Nutella. Pas sûre avec ce mood, qu'on gagne le combat...
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J'ai souffert d'anorexie mentale.
Pendant plusieurs années.
Et si je pense être guérie aujourd'hui, être sortie de cette spirale infernale,
j'avoue continuer à entretenir un rapport conflictuel avec la nourriture. Autrement plus compliqué du moins, que les hommes qui m'entourent.
Et je ne suis pas la seule.
Si les femmes ne développent pas toutes, un jour ou l'autre, de troubles du comportement alimentaire à proprement parler, je n'en connais aucune qui pose un regard parfaitement apaisé sur ce qu'elle ingurgite.

J'aurais pu surligner l'intégralité des phrases qui composent ce brillant essai, tant chacune a résonné en moi avec tant de force que mes entrailles se serrent encore. J'avais l'impression de voir les planètes s'aligner une à une et les questionnements qui s'amoncelaient sous mon front trouver une réponse sans appel. Précise, ultra-documentée, ravageuse.
Plusieurs fois, j'ai senti ma poitrine se comprimer, mes poumons manquer d'air.
Une longue thérapie avait eu beau me permettre de comprendre beaucoup de ce que mon rapport avec la nourriture avait de problématique, et quelles pouvaient en être les origines, sa mise en regard d'avec ce que les femmes (toutes les femmes, j'insiste, quelque soit leur origine sociale et géographique) portaient comme poids depuis que le monde est monde, s'est révélé aussi salutaire que terrifiant. Cette problématique individuelle ne l'était pas uniquement.
Elle était aussi (et peut-être avant tout) sociale et politique.

Ce livre devrait être lu par toutes et tous.
Il est aussi nécessaire qu'absolument fondamental.
Pour appréhender, comprendre et réparer (si tant est que cela soit possible un jour) les atrocités que le patriarcat a commises au fil du temps, et permettre aux femmes de retrouver le sel de ce qui fait leur humanité, pour assoir un rapport au monde sain et serein.
Lien : https://www.mespetiteschroni..
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Une chose est certaine, je relirai cet essai qui étudie avec une perspective historique, culturelle, sociologique, la relation entre les femmes et l'alimentation. Gourmandise réprimée, accès à la gastronomie très longtemps empêchée, diktats de silhouette et crainte de grossir allant jusqu'à provoquer des désordres alimentaires, la liste de cette relation perturbée est longue, et en liée, selon l'étude de l'autrice Lauren Malka, à un ordre patriarchal de tout temps dominant. Comme je souhaite relire l'ensemble pour porter davantage d'attention aux nuances et aux développements argumentaires, je ne m'interdis pas à revenir ultérieurement sur cet avis pour le compléter.
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Un essai passionnant sur le rapport des femmes à la nourriture !

Lauren Malka explore ce lien si particulier à travers l'histoire, la mythologie, la publicité, le cinéma, la gastronomie, la littérature….. c'est riche ! C'est passionnant !
Le travail documentaire est impressionnant !
Elle nous parle du péché de gourmandise, de l'enfance, de restriction, de corps, de sexualité, de religion, de cuisine, de santé avec les troubles alimentaires, de diktats, de tradition…..
J'ai dévoré cet essai, appris de nombreuses choses, il est très riche et rythmé !

J'ai adoré !!!!!!
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Essai remarquable.
Le postulat initial est que les troubles alimentaires (anorexie, boulimie) concernent essentiellement les femmes. L'auteure, qui semble avoir souffert de certains de ces troubles, se penche sur la raison de cette différence. C'est un voyage à travers l'histoire, la sociologie, la littérature, la religion qui nous est raconté. L'histoire des rapports des femmes avec la nourriture, l'obsession de minceur qui implique un contrôle absolu de ce que l'on absorbe, l'obsession de séduction dans un monde dominé par l'homme.
C'est une mine d'informations et de réflexions.

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"Mangeuses" de la journaliste et podcasteuse Lauren Malka nous propose une analyse perspicace de l'écart persistant entre les genres en matière d'alimentation, explorant comment la gourmandise est souvent associée à la masculinité, laissant les femmes confinées à la cuisine ou à des régimes restrictifs. En remontant aux origines historiques et religieuses de cette dissociation entre nourriture et féminité, l'auteure met en lumière les préjugés profondément enracinés qui ont façonné les attitudes envers la nourriture et les femmes au fil des siècles et encore aujourd'hui.

À travers des entretiens et des anecdotes et des analyses cinématographiques, littéraires, mythologiques et psychiatriques (j'ai été moins sensible aux références d'émissions TV et des réseaux sociaux que je connais très peu), Malka démontre comment la gastronomie reste un domaine largement dominé par les hommes, malgré les succès notables de certaines femmes chefs. Elle soulève également des questions importantes sur la manière dont les normes de genre influencent notre relation à la nourriture et à notre propre corps, offrant une perspective enrichissante sur le féminisme contemporain et ses implications dans la vie quotidienne. En résumé, "Mangeuses" est un récit-enquête original et intéressant qui invite à une réflexion approfondie sur les liens complexes entre genre, nourriture et société.
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