Dans la bande-dessinée «
C'est comme ça que je disparais », Miriam Malle illustre à merveille le grand vide en soi, la perte du goût en l'existence, la pensée intrusive de vouloir s'effacer des autres et du monde lorsqu'on est en dépression. Elle fait peur, elle est taboue, elle isole petit à petit des proches même lorsqu'on est si près d'eux.
On suit Clara, entre deux métiers, qui sombre au bord du gouffre…la difficulté à se faire entendre, à se comprendre et se faire comprendre, l'impact de la maladie sur ses relations aux autres (réelles et virtuelles), la dépersonnalisation…
Récit de fiction émouvante, les dessins de l'autrice-dessinatrice servent avec justesse la narration. Les aplats de noirs sont intelligents, uniformes, sans variation de luminosité, renforçant le propos. On sent l'influence des Shōjo* dans les traits, pour notre plus grand bonheur, qui nous font traverser tout au long de lectures des sentiments, des situations par des expressions ultra soignées allant jusqu'à définir des émotions par l'absence d'un oeil, d'une bouche ou encore d'un visage entier…
«
C'est comme ça que je disparais » m'a bouleversé, il est émouvant sans jamais tomber dans le pathos. Il est sincère, profond, doux et plein d'espoir.