La dernière marée

Que se passe-t-il si je me laisse emporter, dans le rêve ? Si j'y vais en regardant le cauchemar en face? Si je décide de ne plus avoir peur? Une nuit, c'est ce qu'elle fait, les yeux grands ouverts dans l'eau de son sommeil. Quand on passe derrière la peur, il n'y a plus rien à voir : juste du bleu, sans nuance, sans profondeur. Ce n'est pas la mer, c'est l'idée de la mer, comme si elle avait plongé dans l'océan d'une mappemonde.

Le coeur d'Elo donna trois coups d'ailes pour percer la voûte des nuages et se mit à planer là où le ciel était toujours bleu.

ça lui faisait froid dans le dos tous ces poisson, poulpes et crustacés qui se noyaient à l'air libre.

C'était ça. C'était exactement ce qu'elle avait pensé elle aussi, mais elle n'avait pas su comment le dire. Il comprenait. Elle voulait lui dire qu'elle était d'accord, qu'elle pensait tout pareil, mais les mots qui lui venaient étaient nuls et moches et idiots.

C'était ça. C'était exactement ce qu'elle avait pensé elle aussi, mais elle n'avait pas su comment le dire. Il comprenait.
Elle voulait lui dire qu'elle était d'accord, qu'elle pensait tout pareil, mais les mots qui lui venaient étaient nuls et moches et idiots.

Perdue au milieu des bois, Élo sentit que ça ne suffisait pas. Elle voulait s'éloigner encore plus. Jusqu'à disparaître du monde. Ou que le monde disparaisse. Mais où aller?

Elle se frotta le visage. Combien de temps avait-elle dormi? Et pourquoi est-ce que sa tristesse n'avait pas disparu? Le sommeil effaçait tout d'habitude. Les rhumes, les maux de tête, les chagrins.

On ne peut pas choisir d'ignorer la fin de l'histoire. Et c'est la fin de l'histoire qui compte. Elle annule tout le reste.