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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un OVNI.
On échoue à dire s'il s'agît simplement d'un récit onirique, d'un essai prospectif, d'une critique d'un monde digital, d'une odyssée poétique vertigineuse...
Ce livre est surprenant à bien des égards. Agaçant parfois, prophétique sans doute, l'auteur joue avec nos nerfs. Son écriture parfois alerte, parfois lascive sert un récit bicéphale. L'affrontement du père et du fils, de l'ancien et du moderne, du conservateur et du progressiste.
Il semble que l'auteur ait choisi son camp, non s'en s'effrayer toutefois de l'avènement inéluctable de cette intelligence artificielle toute puissante. Éternelle question du Golem.
La dernière page tournée(mais est-ce bien la dernière ?), je doute encore de mon sentiment . Ais-je aimé ? Ais-je détesté ? Toujours est-il que ce livre, au-delà d'une histoire qui a ses fragilités, fait réfléchir sur cette société qui fait du "possible technologique", son saint Graal. Sans doute était-ce ce que voulait l'auteur. de ce point de vue-là, le pari est réussi.

Une lecture que je réserverai à un public adulte ou à des grands ados pour pouvoir en rediscuter avec eux.
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Tout d'abord merci à Babélio et aux éditions l'Homme sans nom pour m'avoir permis de lire ce roman dans le cadre d'une masse critique. Prototypes est le deuxième roman D'Adrien Mangold après Seconde humanité que je n'ai pas lu.
Dans un premier temps je vais essayer de vous résumer le début de l'intrigue, ce qui n'est pas forcément évident car l'histoire, sans être complexe, est racontée avec de nombreuses ellipses laissant le lecteur un peu dans le flou. L'histoire débute par une tentative d'assassinat sur Thomas Milas, un des deux protagonistes du livre et philosophe pro-androïde. Il est sauvé par sa "soeur", l'androïde proxY. En effet Thomas a initié une expérience en intégrant un lien de fraternité entre un robot doué d'une intelligence très élevée, proxy, et lui. Cette expérience est illégale dans la mégalopole de Numéris où les robots ne doivent pas être plus intelligents que leur maître. le père de Thomas, Franck, est un des responsables de l'Autorité de Numéris (l'AN) qui s'intéresse très rapidement à proxY et demande donc à Thomas de l'amener à se rendre car, selon l'AN, l'androïde prendra forme humaine afin d'infiltrer cette administration. Thomas refuse de coopérer, il s'ensuit alors de nombreux évènements que je vous laisserai lire. Il faut savoir qu'une secte, les érudits, travaille dans l'ombre afin de prendre le pouvoir de Numéris grâce à leurs avancées technologiques en matières de prototypes d'androïdes.
Un autre personnage important de ce roman est la ville de Numéris, que l'auteur a imaginé toute en verticalité avec des immeubles de plusieurs kilomètres de haut, avec des voies de déplacement à différents niveaux des bâtiments. Les immeubles ont des formes de pièces d'échec ou d'arbres et la mégalopole semble tellement immense et froide que la population humaine y parait inexistante.
Mon ressenti après la lecture de ce roman futuriste est très mitigé. le fond de l'histoire pourrait être intéressant et de nombreux rebondissements attendent le lecteur, mais le découpage de l'histoire, avec un manque de lien entre les différents chapitres me perdant un peu, et le manque d'empathie que j'ai ressenti pour les deux personnages principaux que sont le fils et le père ont faits que j'ai trouvé que l'histoire ne prenait pas.
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Note : Prototypes se situent chronologiquement après Seconde Humanité. Cependant, les deux peuvent se lire indépendamment sans problème.

« Ni d'acier ni de chair »

Alors que Thomas Milas donne son cours, proxY fait irruption dans l'amphithéâtre et le somme d'évacuer ses élèves avant de l'assommer. À son réveil, il est entouré par trois cadavres et les enquêteurs dépêchés par les Autorités de Numéris (AN). Embrigadé malgré lui dans une lutte entre l'État et la secte des Érudits, il devra choisir son camp.

Le roman repose sur le questionnement de la relation androïde — humain. Dès les premières pages, on apprend que l'AN veut voter la loi QI afin d'empêcher les lois d'Asimov d'être brisées par les robots eux-mêmes.

« Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger ;
Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres entrent en contradiction avec la première loi ;
Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n'entre pas en contradiction avec la première ou la deuxième loi. »

Source : Wikipédia.

Cette loi vise à empêcher le développement de l'intelligence artificielle. Elle doit rester strictement inférieure à celle de son inventeur. Or, proxY programmée pour être la soeur de Thomas surpasse largement son QI. Les liens qui les unissent pourraient être la clé d'un monde où la hiérarchie esclavagiste n'existerait plus, mais à quel prix ? Peut-on réellement vivre en harmonie sans asservir l'autre ?

« Le remède à la discrimination n'est pas le favoritisme, mais l'indifférence ».

Thomas prêche pour la liberté des androïdes. Pour lui, les citoyens de Numéris reproduisent les erreurs du passé comme au temps de la traite des noirs où les gens de couleurs n'étaient pas considérés comme des hommes, mais comme des créatures sans âmes. le parallèle est intéressant et aide à comprendre cette transposition dans ce futur fictionnel en questionnant la pyramide terrestre au sommet de laquelle l'humain (surtout blanc) domine pour des raisons d'intelligence définie par lui seul. Bien que notre protagoniste soit pétri d'idéaux, il reste quelqu'un de prudent. Il conçoit l'évolution par l'expérimentation en vase clos et non dans les avenues de la mégalopole, Numéris. On comprend son désarroi lorsqu'il est propulsé dans le combat qui se joue depuis des années pendant la première partie du roman.

Le second épisode prend la voix du père de Thomas : Franck. Haut gradé de l'AN, son destin à la tête de l'État est compromis par son propre fils. Je ne vais pas détailler les événements de cette deuxième partie qui contrebalance la première et met en scène un regard à la fois différent et identique. En effet, Franck et Thomas sont semblables malgré les apparences. de ce fait, la narration change peu entre les deux chapitres alors qu'elle est interne.

La plume de l'auteur ne s'efface pas derrière la personnalité de ces personnages, ce qui m'a un peu dérangée vu l'opposition entre le père et le fils explicitée au début. L'écriture d'Adrien Mangold est sans doute l'élément qui contribue le plus à l'originalité de ce titre tant elle est atypique et personnelle. Tour à tour poétique, philosophique, métaphorique, simple, elle déroute par moment, surtout quand le style fleuri et soutenu est utilisé dans les scènes d'action, ce qui m'a valu quelques relectures de paragraphes, car j'avais des difficultés à suivre le déroulement par moment. Malgré cela, j'ai adoré les tableaux vivants et visuels ainsi que l'originalité des noms des bâtiments à l'architecture époustouflante. Noms qui participent à la description de l'esprit de Numéris.

Si le style m'a impressionnée, je n'ai cependant pas adhéré à l'histoire que j'ai trouvée trop légère pour le sujet de base. le principe repose sur l'attachement entre humain et androïde et ces impacts sur la société. Pourtant, je n'ai ressenti aucune empathie pour les personnages. En fait, les liens ont finalement peu d'importance et se retrouvent supplantés par les courses-poursuites et les fusillades. Je ne réfute pas l'horreur du passé des Érudits, de leur secret ou les relations qu'entretiennent Thomas et Franck avec leur robot respectif, mais je n'ai pas été touchée par ça.

En bref, Prototypes s'est révélé une lecture atypique. L'écriture sans pareil d'Adrien Mangold dépeint un monde futuriste qui questionne notre avenir en se basant sur le passé. Toutefois, la réalisation qui favorise le déroulement de l'action plutôt que l'interaction relationnelle, m'a laissée de marbre, d'autant plus que de nombreuses questions restent ouvertes, ce qui lui confère un classement dans la science-fiction philosophique.
Lien : https://uneloupiotedanslanui..
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